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Étude des pratiques et des connaissances en sciences de l’éducation des directeurs de mémoire en ostéopathie

Yann KÉROMNÈS - Master 2 - 2015-2016
 
mercredi 22 mars 2017 par Yann KÉROMNÈS

Étude des pratiques et des connaissances en sciences de l’éducation des directeurs de mémoire en ostéopathie

Yann KÉROMNÈS


Mémoire de Master 2 sous la direction de Franck GATTO, Maître de Conférences en Sciences de l’Education, H.D.R, Université Paul Valéry - Montpellier 3 (SUFCO) - Année universitaire 2015-2016

Le Site de l’Ostéopathie remercie Yann Kéromnès de l’avoir autorisé à publier son mémoire de Master 2


Résumé

Le contexte et l’utilité sociale de la recherche : le mémoire de fin d’étude redéfini par le bulletin officiel de la santé n°2014/11 du 15 décembre 2014 doit permettre à l’étudiant en ostéopathie d’utiliser tous les outils nécessaires à un travail réflexif scientifique de type universitaire. Pour cela il doit être encadré par des directeurs de mémoire compétents. C’est pourquoi il faut identifier les connaissances et les pratiques des directeurs de mémoire en ostéopathie au suivi de réalisation de mémoire scientifique avec une démarche procédurale qualitative ou une démarche procédurale quantitative.
Les modèles convoqués : la recherche documentaire a convoqué et a permis de problématiser les théories de l’apprentissage, les modèles de la formation et les modèles de l’évaluation.
La question de recherche : Il est cherché à identifier les connaissances et les pratiques des directeurs de mémoire en ostéopathie au suivi de réalisation de mémoires scientifiques avec une démarche procédurale qualitative ou une démarche procédurale quantitative.
La méthode de recherche : La recherche s’inscrit dans le paradigme positiviste à travers une enquête scientifique quantitative effectuée à partir d’un questionnaire.
L’outil d’enquête et la population : les résultats de la recherche documentaire ont conduit à réaliser une enquête quantitative s’inscrivant dans un paradigme positiviste, réalisée auprès de directeurs de mémoire en ostéopathie.
Le traitement des données : les résultats des 30 réponses au questionnaire ont été traités avec le logiciel Excel.
Les résultats qui répondent à la question de recherche : les résultats de l’enquête 1 montrent l’importance de faire évoluer la recherche et les mémoires en ostéopathie. « Le nécessaire développement de la recherche en ostéopathie passe donc par une réflexion méthodologique approfondie pour sélectionner les procédures les plus adaptées à son mode propre d’exercices » Gueullette (2014). Ces résultats ont permis de construire un questionnaire théorisé. Les résultats de l’enquête n° 2 mettent en valeur les connaissances théoriques incomplètes à 53% et les besoins de formation confirmés par la majorité des directeurs de mémoires ayant répondu à l’enquête. « Produire du savoir n’est pas en inventer. C’est en organiser à sa façon, pour produire un sens qui soit son sens, celui de sa connaissance, mais aussi du sens partageable sans trop de pertes... » Lerbet (1993). Une formation ciblée sur le suivi des mémoires, la démarche procédurale qualitative et quantitative est demandée à 83% et cela ne peut se faire sans les apports scientifiques des sciences de l’éducation.
Critiques du dispositif de recherche : La population n’est pas représentative de l’ensemble des directeurs de mémoire.
Apport des résultats à la pratique et perspectives : ce travail pourra servir de base pour d’autres études et favoriser la création d’un cahier des charges de formations des directeurs de mémoire vu sous le prisme des sciences de l’éducation.
Références bibliographiques : Gueullette, JM. (2014). L’ostéopathie une autre médecine. Presses universitaires de Rennes. Lerbet G. (1993). Approche systémique et production de savoir ; édition : l’Harmattan.
Mots clés : ostéopathie, formation, directeur de mémoire, recherche, quantitatif, qualitatif, sciences humaines.


  • Lire le mémoire de Yann Kéromnès
    Yann Kéromnès
    Étude des pratiques et des connaissances en sciences de l’éducation des directeurs de mémoire en ostéopathie.

Extrait - 2.5.3. Référentiel de compétence en l’ostéopathie

La notion d’expérience est à la base de la compétence et donc de la formation. Dans un article intitulé « Alternance tripolaire et raison expérientielle à la lumière de la sémiotique de Pierce », Denoyel (1999) insiste sur le paradigme de l’interprétant de Pierce qui se transforme en un paradigme des trois raisons : sensible, expérientielle et formelle.

L’expérience pour devenir une compétence doit être associée à un savoir faire habile et rusé : un savoir mémoire. C’est une notion ancienne qui reprend le Kairos grec et le métis qui est une connaissance oblique des habiles. Pour l’ostéopathe c’est le geste correctif juste et au bon moment de disponibilité du patient à la recherche de la lésion primaire permettant de favoriser le vitalisme du patient en limitant les réactions secondaires : par exemple une manipulation localisée et adaptée. Ce savoir associe la raison sensible et la raison formelle vers une raison transversale appelée la raison expérientielle. L’expérience passe d’un acquis sur une tâche à une forme dynamique de compétence transversale la raison expérientielle. Pierce a théorisé ces mécanismes de passage des objets et des règles générales vers les trois raisons en définissant des notions d’abduction, d’induction et de déduction et par la raison sensible la transduction. Ces trois raisons sont compatibles avec trois formes de logiques :

  • la raison sensible fonctionnant en transduction utilise une logique analogique
  • la raison expérientielle fonctionnant en abduction et induction utilise une logique dialogique
  • la raison formelle fonctionnant en induction utilise une logique tautologique

Ces trois raisons associées à la connaissance du paradigme de l’interprétant de Pierce avec ces trois catégories de priméité (possibilité), secondéité (existence concrète) et tiercéité (loi habitude) permettent dans la rencontre interprétative avec leurs interférences de trouver un mode opératoire d’apprentissage de compétences qui correspond au paradigme des trois raisons :

  • la raison sensible est associée à la priméité par la possibilité de médiation mentale avec un interprétant immédiat par représentation.
  • la raison expérientielle est associée à la secondéité par une médiation par processus avec un interprétant dynamique par la stratégie du sens.
  • La raison formelle est associée à la tiercéité par la loi, l’habitude, par une médiation continue avec un interprétant final par la stratégie de la signification.

Ces dialogues permanent de l’interprétant avec soi même, les autres, son environnement qui est à la base de l’apprenant à une formation professionnelle, un métier. Dans ce parcours de formation le mémoire prend une place importante.

La compétence

Guy Le Boterf
Construire les compétences individuelles et collectives
Agir et réussir avec compétences, les réponses à 100 questions

Pour produire de la compétence, il faut du savoir et de l’expérience. Il faut un mélange de savoir, de savoir-faire et de savoir être. La compétence est en effet l’aptitude à mettre en œuvre des savoirs, des connaissances et des capacités, de façon responsable dans des situations déterminées.

Pour Le Boterf (2010), la compétence évolue selon les situations de deux types :

  • une compétence pour les activités routinière où on exécute des consignes
  • une compétence pour les activités complexes où il faut prendre des initiatives

La notion de « compétence » est donc évolutive selon les besoins et se substitue à la notion de savoir à l’école et de qualification dans l’entreprise. L’école a pour finalité l’acquisition des savoirs et des connaissances alors que pour l’entreprise, c’est une finalité productive avec la possibilité d’acquérir l’expérience de l’action. De la rencontre de ces deux acquisitions sortira le savoir pratique qui est une synthèse entre l’expérience et le savoir, que l’on appelle la compétence. Toute formation qui associe les deux systèmes a pour finalité la production de ces compétences.

Les principales caractéristiques des compétences sont d’être :

  • Finalisées et contextualisées, on est compétent pour une classe de tâches et dans un domaine d’activités
  • Opérationnelles et fonctionnelles : la compétence est inséparable de l’action
  • Apprises : on ne naît pas compétent, on le devient
  • À la fois explicites et incorporées, selon la part de l’activité dont le sujet est ou n’est pas conscient.

Les savoirs d’expériences ne peuvent s’acquérir qu’en situation car ils ne peuvent se transmettre par les mots : ils ne sont pas enseignables. La formation doit permettre d’apprendre ce qui ne s’enseigne pas à l’école et qui constitue l’essentiel de la compétence : le savoir de l’expérience. Cette notion est entièrement liée à la notion de formation des professionnels. Il sera un élément moteur de la formation continu de tout professionnel.
Ce savoir a besoin des savoirs et des compétences de l’école pour que l’expérience puisse être transformée en savoir d’expériences.

Le référentiel de compétence en ostéopathie.

Le bulletin officiel (B.O) de la santé n°2014/11 du 15 décembre 2014 définit la compétence en ostéopathie.

Compétences
  1. Évaluer une situation et élaborer un diagnostic ostéopathique.
  2. Concevoir et conduire un projet d’intervention ostéopathique.
  3. Réaliser une intervention ostéopathique.
  4. Conduire une relation dans un contexte d’intervention ostéopathique.
  5. Analyser et faire évoluer sa pratique professionnelle.
  6. Gérer un cabinet.

Il propose des compétences détaillées pour chaque compétence. Dans le cadre du mémoire, il prépare principalement à la compétence 5.

Compétences détaillées

Compétence 5

Analyser sa pratique professionnelle et traiter des données scientifiques et professionnelles

  1. Identifier les ressources documentaires nécessaires et utiliser des bases de données actualisées.
  2. Questionner, traiter, analyser des données scientifiques et/ou professionnelles.
  3. Interpréter et utiliser les données contenues dans des publications nationales et internationales.
  4. Observer, formaliser et expliciter les éléments de sa pratique professionnelle.
  5. Analyser sa pratique professionnelle au regard des références professionnelles et des évolutions.
  6. Évaluer la mise en œuvre de ses interventions au regard des principes de qualité, de sécurité et de satisfaction de la personne.
  7. Identifier les améliorations possibles et les mesures de réajustement de sa pratique.
  8. Confronter sa pratique professionnelle à celle de ses pairs, de l’équipe ou d’autres professionnels.
  9. Identifier les domaines de formation professionnelle et personnelle à développer.
  10. Rédiger et présenter des documents professionnels en vue de communication orale et/ou écrite.

La compétence 5 trouve son expression dans la recherche, la rédaction, la présentation du mémoire. Il est donc essentiel pour développer la compétence de l’ostéopathe telle que demandé par la profession actuellement. La rédaction du mémoire est une partie importante de l’acquisition de compétence professionnelle par l’étudiant ostéopathe.

La compétence est le cahier des charges qui permet de définir les besoins de la formation et de créer le projet pédagogique de la formation en ostéopathie.


Sommaire

1. Le contexte
 1.1 Le parcours professionnel
 1.2 Le projet de formation en Master 2
 1.3 Le projet professionnel
 1.4 Le thème de la recherche
2 L’enquête n°1 : recherche documentaire
 2.1 La question d’enquête n°1
 2.2 La méthode d’enquête n°1
 2.3 Le protocole de recueil des données de l’enquête n°1
 2.4 Le traitement des données de l’enquête n°1
 2.5 Les premiers résultats de l’enquête n°1 : l’état des lieux de la recherche et la problématisation théorique
3. La question de recherche du mémoire
Il est cherché à identifier les connaissances et les pratiques des directeurs de mémoire en ostéopathie au suivi de réalisation de mémoires scientifiques avec une démarche procédurale qualitative ou une démarche procédurale quantitative.
4. L’enquête n°2
 4.1. La question d’enquête n°2
 4.2. La méthode d’enquête n°2
 4.3. La population de l’enquête n°2
 4.4. L’outil d’enquête n°2
 4.5. Le protocole de recueil des données de l’enquête n°2
 4.6. Le protocole de traitement des données de l’enquête n°2
 4.7. Les résultats de l’enquête n°2
 4.8. La synthèse des résultats qui répond à la question de l’enquête n°2
5. Critique du dispositif de recherche
6. Intérêt et limites des résultats obtenus pour la pratique des directeurs de mémoire en ostéopathie
7. Intérêts des résultats par rapport aux théories et aux modèles convoqués
8. Perspectives de recherche à partir des résultats obtenus
9. Références bibliographiques
10. Annexes


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