Efficacité des thérapies manuelles dans la prise en charge de l’incontinence urinaire d’effort chez la femme, et potentiel de la prise en charge ostéopathique
Revue de Littérature
DELAOUTRE-JOUIN Delphine - CEESO Paris 2016
Mémoire en vue de l’obtention d’un diplôme d’ostéopathe - Centre Européen d’Enseignement Supérieur en Ostéopathie — CEESO 2016 - Tutrice : Madame Agathe WAGNER — Ostéopathe D.O - Soutenance le Jeudi 4 mai 2017
Le Site de l’Ostéopathie remercie le Directeur du CEESO Paris de l’avoir autorisé à présenter ce mémoire
Résumé
Titre : Revue de littérature sur l’efficacité des thérapies manuelles dans la prise en charge de l’incontinence urinaire d’effort (IUE) et le potentiel de l’ostéopathie dans cette prise en charge.
Objectif : l’IUE, qui est une perte incontrôlable et involontaire d’urine lors d’un effort, touche entre 17% et 41% de la population féminine en France. Ces troubles créent un vrai problème social et personnel qui impacte fortement la qualité de vie des femmes affectées. Les traitements existants sont à diviser en 3 catégories : traitements chirurgicaux, traitement médicamenteux, et traitements conservatifs dont fait partie le traitement par thérapie manuelle. L’objectif de notre revue est d’évaluer quelles thérapies manuelles prennent en charge l’IUE, quelle est leur efficacité, et comprendre la place de l’ostéopathie dans la prise en charge de ces troubles.
Matériel et méthode : les recherches ont été effectuées sur les principales bases de données médicales PubMed, JAOA, Cochrane et Embased. Les articles en français, italien et anglais de moins de 10 ans répondant à notre problématique ont été retenus et analysés à travers les grilles de lecture de l’ANAES pour les revues de synthèse et les articles thérapeutiques.
Résultats : 9 articles ont été sélectionnés entrant dans les critères des grilles de lecture.
Conclusion : la thérapie de première intention est le pelvic floor muscle training (PFMT), mais les résultats obtenus sont peu homogènes car les modes d’exécution diffèrent d’une étude à l’autre. D’autres thérapies manuelles telles que la fascia thérapie, l’acupuncture, le yoga, la chiropractie et l’ostéopathie obtiennent des résultats très encourageants dans la réduction des symptômes d’IUE, bien que les études trouvées à leur sujet montrent des niveaux de preuve relativement faibles. En détaillant la physiopathologie de l’IUE nous avons pu voir que l’ostéopathie pourrait jouer un rôle essentiel en amont de la thérapie de PFMT. Elle pourrait être très efficace afm de redonner mobilité et fonction à toutes les structures qui influencent le fonctionnement des muscles du plancher pelvien, et optimiser ainsi la rééducation périnéale et probablement pérenniser son action. Cependant, avant de confirmer cette hypothèse, d’autres études incluant l’ostéopathie à la prise en charge de l’IUE avant ou à la place du PFMT sont nécessaires.
Mots-clés : incontinence urinaire d’effort et thérapie conservative, et thérapie manuelle, et traitement ostéopathique, et traitement chiropratique, et acupuncture, plancher pelvien et thérapie manuelle.
Abstract
Title : a systematic review about the efficiency of the manual therapy for treating stress urinary incontinence (SUI) and the opportunity of an osteopathic treatment for SUI.
Background : stress urinary incontinence, which is an involuntary loss of control of urine during a physical effort, impacts from 17% to 41% of the French female population. These troubles can create a real personal and social problem that has an important implication on the quality of life of the affected women.
The existing treatments are surgical interventions, pharmacotherapy and conservative management out of which we find the manual therapies. The purpose of this literature review is to evaluate which manual therapies are used for treating SUI, what is there efficiency on reducing incontinency symptoms, and to understand how osteopathy could be efficient in treating SUI.
Material and Method : the research has been done on the main medical databases PubMed, JAOA, Cochrane and Embased. Articles in French, Italian and English from less than 10 years responding to our issues were selected and analysed thru two reading grids from the ANAES for systematic review and therapeutic review.
Results : 9 articles were selected among systematic reviews and clinical studies.
Conclusion : the first line therapy is the pelvic floor muscle training (PFMT), but the obtained results are far from being homogenous because of many different modes of execution from a study to another. Other manual therapies like myofascial therapy, acupuncture, yoga, chiropractic therapy and osteopathy seem to obtain encouraging results in reducing incontinence symptoms, even if the studies found show proof levels quite weak. Going through SUI physiopathology, we found out that osteopathy could play an interesting role upstream if the PFMT therapy. Osteopathy could be efficient in giving back mobility and functionality to all the structures that influence the pelvic floor function, and thus could optimize the pelvic floor muscle training and maybe perpetuate its efficiency. But, in order to confirm this hypothesis, studies including osteopathic manipulative treatment before PFMT or instead of PFMT would be necessary.
Keywords : stress urinary incontinence and conservative therapy, manipulative therapy, manual therapy, osteopathic treatment, chiropractic therapy, acupuncture therapy, pelvic floor and manipulative therapy.
