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Existe-t-il une philosophie ostéopathique ?

IFSO - Robin Hetroy
 
mercredi 8 mars 2017 par Robin Hetroy

Existe-t-il une philosophie ostéopathique ?

Robin Hetroy


Mémoire en vue de l’obtention du Diplôme d’Ostéopathie - Promotion 3 - Année 2011-2012 - IFSO Rennes

Introduction

Galien, au IIe siècle, fût désigné « Prince des médecins » pour avoir rendu l’usage de son bras à un savant romain en lui « réalignant le cou » (44). C’est en 2002 qu’a été reconnu en France le titre d’ostéopathe (1), avec des décrets d’applications datant seulement de mars 2007. Avec l’avènement d’une médecine où la preuve scientifique fait foi (Evidence Based Medecine) (2), « l’art de manipuler » est souvent mis en doute. « Nous ne cédons le plus souvent au doute sceptique qu’en nous heurtant à ce qui n’est pas réel, au fictif, à l’illusoire, ou quand les objets ne semblent pas se réduire à leur seule structure physique » (76).

À la différence de la médecine qui s’intéresse à l’objectivation de la maladie, quitte à chosifier le patient, l’ostéopathie porte son attention sur son « mal-aise », se rapprochant en cela de la définition de la Santé donnée par l’OMS en 1946 (3) comme « complet bien-être physique, mental et social ».

L’ostéopathie, médecine ou thérapie manuelle, s’intéresse à l’homme dans sa structure, sans pouvoir l’y réduire. C’est en agissant sur la structure physique que l’ostéopathe prétend accompagner le patient vers le mieux-être. Toutefois, cet accompagnement nécessite l’adhésion du patient, ce qui fait de lui non pas un consommateur passif du soin, mais un acteur actif de sa santé. L’humain et son mieux-être est placé au centre des préoccupations de l’ostéopathie, dans une vision responsable de l’homme, de « l’homme ininterrompu » (26) dans son être au monde.

Le « mens sana in corpore sano » de Juvéna, ou le « connais-toi toi-même » que l’on devrait à Chilon de Sparte, pourraient être des expressions dédiées à l’ostéopathie dans la mesure où elles impliquent une prise de conscience par le patient d’un dysfonctionnement qui entrave son existence.

Traditionnellement, la philosophie (4) s’interroge sur le monde et l’existence humaine. On peut dire qu’il existe une conception philosophique dans toute activité humaine comportant des concepts, proposant une vision humaniste (anthropocentrique) de l’homme, et s’interrogeant sur ces limites, son éthique non réduite à la seule déontologie. En établissant les critères pour agir librement dans une situation pratique et faire le choix d’un comportement dans le respect de soi-même et d’autrui, l’éthique permet d’agir avec la conscience d’une action sociétale responsable : que veux-je faire ? Que dois-je faire ? Que puis-je faire ? Mais « philosopher, c’est [aussi] la pensée qui sait reconnaitre qu’il y a des choses que nous ne savons pas et que nous ne connaitrons jamais » selon Cornélius Castoriadis (5).

En nous demandant s’il existe une philosophie ostéopathique, nous allons nous attacher à démontrer qu’elle répond à l’ensemble de ces critères : concepts, vision humaniste et éthique. Mais au-delà de ce regard, nous pourrons nous demander si l’ostéopathie n’offre pas un point de vue particulier sur l’humain, son existence, et sur la vie.

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Existe-t-il une philosophie ostéopathique ?

Notes

1. loi du 4 mars 2002
2. http://www.osteo-stop.com/evidence-based-medicine.html
3. http://apps.who.int/gb/bd/PDF/bd47/FR/constitution-fr.pdf
4. Étymologiquement « l’amour de la sagesse »
5. Philosophe grec, entretien du 25 novembre 1996 pour l’émission « là-bas si j’y suis » (France Inter)
44. JANSEN Thierry, La solution intérieure, Fayard 2006, p.207
76. TIERCELIN Claudine, Le ciment des choses, p.9 Ithaque 2011
26. DUBOS René, L’homme ininterrompu, Denoël, 1972

Table des Matières

1. INTRODUCTION
2. PRINCIPES FONDAMENTAUX : NATURE DE LA PENSÉE OSTÉOPATHIQUE, DE SON DISCOURS, ET DE SES CONCEPTS
 2.1. L’ostéopathie comme théorie de la connaissance de l’humain
 2.2. La première source de la connaissance est la sensation
 2.3. L’ostéopathie comme système philosophique moniste
 2.4. Un monisme historique
 2.5. L’autorégulation : l’homéostasie
 2.6. L’autoguérison, ou l’art de laisser faire
 2.7. Existe-t-il des concepts propres à l’ostéopathie structurelle
3. L’ÉTHIQUE : LES VALEURS DE L’OSTÉOPATHIE, SES LIMITES, SON CADRE
 3.1. Valeurs morales de l’ostéopathie
 3.1.1. Primum non nocere
 3.1.2. Valeur de l’attention
 3.1.3. Valeur de la tolérance
 3.1.4. Valeur de la sincérité
 3.1.5. Valeur de l’égalité
 3.1.6. Valeur de l’altérité
 3.1.7. Valeur de l’empathie
 3.2. Valeurs symboliques de l’ostéopathie
 3.3. Les limites de l’ostéopathie structurelle : une vision intrasystémique
 3.4. Les écueils de la relation thérapeutique
 3.4.1. Le rapport de séduction
 3.4.2. Les "trois manies"de Kant
 3.4.3. La perversion de la relation thérapeutique
 3.5. Le code de déontologie : une forme de philosophie morale
 3.6. Le serment de l’ostéopathe : un rite de passage
4. UNE PHILOSOPHIE DE LA VIE
 4.1. La construction de soi : un usage de la philosophie ostéopathique ?
 4.2. La relation thérapeutique ostéopathique, une philosophie des rapports humain ?
 4.3. Une vision de l’homme comme acteur actif de sa santé, de son bien-être
5. VERS UNE MYSTIQUE OSTÉOPATHIQUE ?
 5.1. Une philosophie bergsonienne ?
 5.2. Le geste technique comme vecteur de l’harmonisation du patient à travers la relation thérapeutique : un ju-do ostéopathique ?
 5.3. Faire du but la conséquence
6. CONCLUSION : UNE PHILOSOPHIE OSTÉOPATHIQUE HUMANISTE QUI ÉTABLIT UN LIEN ENTRE UN MODÈLE THÉORIQUE DÉSHUMANISÉ ET LA RELATION THÉRAPEUTIQUE
7. BIBLIOGRAPHIE


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