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Dossier Les émotions (2e partie)

Le Monde de l’Ostéopathie - n° 2 - Avril - Mai - Juin 2012
 
mercredi 10 juin 2015 par Le Monde de l’Ostéopathie

Dossier Les émotions (2e partie)

Le Monde de l’Ostéopathie - n° 2 - Avril - Mai - Juin 2012


Dossier : Les émotions
Sommaire


  • Découverte : Le concept BioSanté
  • Ostéopathie animale  : L’ostéopathie appliquée au cheval
  • Nutrition : Approche micronutritionnelle
  • Technique alternative : L’intestin : le 2ème cerveau
  • Expérience : Une émotion peut en cacher une autre
  • Médecine chinoise : Émotions ostéopathie et médecine chinoise
    Technologie : La cohérence cardiaque
  • Technique alternative : L’EFT, “deux doigts de douceur…” ?
  • L’art et la Manière
  • Échange : L’ostéopathie au service d’enfants nécessiteux
    Feng Shui

Découverte

Patrick HOOR - Ostéopathe D.O
Fondateur de BioSanté Concept
Le concept BioSanté

« Le jour où vous ne ressentez plus aucune émotion, soit vous êtes mort, soit vous êtes sur le point de l’être !... » P.H

Les émotions, un équilibre psychologique précaire.

Les émotions sont des réactions psychobiologiques et physiques face à une situation ou un évènement. Émotion (du latin motio « action de mouvoir, mouvement ») est une expérience psychobiologique qui vous pousse à réagir, à vous mettre en « mouvement ». C’est une fonction adaptative qui favorise la mise en place de comportements sociaux pour faire face à des sources d’excitation susceptibles de modifier l’équilibre mental de la personne. Une émotion dure quelques secondes, le temps de remplir sa fonction vitale d’adaptation. A une manifestation interne succède une réaction extérieure. Les émotions sont un mélange de plusieurs facteurs biochimiques, socioculturels et neurologiques. Elles seraient à la base de nos réactions physiologiques et comportementales. Elles se traduisent par des réactions spécifiques : motrices (tonus musculaire, tremblements...), comportementales (incapacité de bouger, agitation, fuite, agression...), et physiologiques (pâleur, rougissement, accélération du pouls, palpitations, sensation de malaise...). D’un point de vue comportemental, l’émotion est perçue comme un « motivateur ». Des individus agissent souvent d’une manière réactionnelle résultant de leur état émotionnel, tels que les pleurs, les cris, le combat ou la fuite. Une émotion est différente d’un sentiment, néanmoins, une accumulation de sentiments peut générer des « états émotionnels », des humeurs (la colère d’un instant entraine une journée de mauvaise humeur). Les émotions agissent sur nos comportements quotidiens, sur nos choix et nos perceptions, elles modifient l’interprétation de la réalité. Les 5 émotions de base qui affectent l’être humain sont : la colère, la peur, la tristesse, la joie et le désir. Dans cet article, je vous propose une approche des émotions sous l’angle du concept de la BioSanté des 5 saisons. Un concept de santé qui associe à l’action manuelle de l’ostéopathie, la synergie de 4 médecines alternatives selon le rythme énergétique des 5 saisons (de la médecine traditionnelle chinoise).

Les émotions liées aux 5 pôles organiques de la BioSanté

Dans le concept de BioSanté, 5 organes majeurs (et leurs viscères) sont impliqués dans le bon fonctionnement du corps humain : le Foie, le Cœur, la Rate, les Poumons, les Reins. L’association organe + viscère est appelée « pôle organique ». Ces pôles organiques sont producteurs de l’énergie nécessaire à leur bon fonctionnement de la saison dans laquelle ils évoluent. A chaque saison correspond un type d’émotion, ce type d’émotion « nourrie » par l’énergie de cette saison. Cette énergie produite en excès (par hyperfonctionnement du pôle) entraine une « sur activation » émotionnelle. Insuffisamment produite (par hypofonctionnement du pôle) cela entraine une « sous activation » émotionnelle. Je vous détaille les deux émotions qui accompagnent chacun des 5 pôles organiques, une négative, une positive.

Gentillesse/colère
La gentillesse et la colère sont les émotions associées au pôle organique du printemps (Foie / Vésicule biliaire)
La gentillesse est l’état émotionnel marqué par la bonté et le comportement de bienfaisance, caractère doux, tendre et soucieux des autres. La colère est l’affirmation d’une personnalité plus ou moins agressive. Elle sert au maintien de son intégrité psychique (après une offense ou une frustration). Elle prévient l’autre de l’intensité de mon désarroi. Les bouddhistes disent « un mouvement de colère peut anéantir des années de patience ».
La joie/la haine
La joie et la haine sont les émotions associées au pôle organique de l’été (Cœur/Intestin grêle). La joie est une émotion de satisfaction, plus ou moins entière, qui se rapproche de l’amour. Elle affecte une partie de la conscience émotionnelle. La haine est une hostilité, une exécration ou une aversion intense envers quelqu’un ou quelque chose. Calculée, froide et systématique, la haine se distingue de la simple inimitié, plus spontanée, impulsive et affective.
L’adaptation/l’anxiété
L’adaptation et l’anxiété sont les émotions associées au pôle organique de l’intersaison (Rate / Pancréas/Estomac). L’adaptation, c’est l’émotion qui permet de se mettre en harmonie avec un fait une situation. Il en résulte un état d’équilibre. En 1879, Charles Darwin défini la faculté d’adaptation comme un mode de survie de l’organisme vivant. L’anxiété, c’est une émotion née de l’incertitude d’une situation, de l’appréhension d’un évènement. L’attente d’un danger imminent non défini génère inquiétude, tension nerveuse accompagnées d’un sentiment d’impuissance.
La sérénité /la mélancolie
La sérénité et la mélancolie (la tristesse) sont les émotions associées au pôle organique de l’automne (Poumon/Gros Intestin). La sérénité, c’est une émotion qui manifeste le calme et la tranquillité d’esprit. Elle permet d’envisager l’avenir avec calme. La mélancolie est une émotion caractérisée par l’absence de « goût de vivre » par manque d’affection. Elle peut dans les cas les plus graves, conduire à la dépression, voir au suicide.
La volonté /la peur
La volonté et la colère sont les émotions associées au pôle organique de l’hiver (Rein/Vessie). La volonté, c’est l’émotion qui permet d’accomplir certains actes avec une farouche énergie. C’est un désir raisonné mais ferme et déterminé. La peur, c’est l’émotion qui se développe en présence d’un danger ou d’une menace. Dans cette situation l’imminence du danger est définie ou non.

Les solutions en BioSanté

Il existe une relation entre les 5 pôles organiques et les émotions (spécifiques d’une saison). Les émotions « fonctionnent » selon deux cycles bien définis :
 - Un cycle de production : l’énergie d’un pôle produit l’énergie du pôle suivant ( La colère produit la haine qui produit l’anxiété … la gentillesse produit la joie, qui produit l’adaptation…)
 - Un cycle de contrôle : l’énergie d’un pôle contrôle l’énergie de son vis-à-vis (la peur contrôle la haine qui contrôle la mélancolie… l’adaptation contrôle la volonté qui contrôle la joie…)
FOIE/VB : Le foie a pour fonction majeure de filtrer le sang. « Le sang c’est l’énergie et l’énergie c’est le sang ». L’influence du sang sur les émotions est indéniable. Le foie va être à l’origine de toutes les émotions négatives dues aux perturbations de cette dynamique sanguine. Une énergie excessive (hypertension, migraines…) aura pour exutoire : colère et agressivité chez ce « sanguin » incontrôlable. Un corps normalement vascularisé va créer un « état d’équilibre émotionnel » propice à la gentillesse. La vésicule biliaire assure la digestion des graisses (clarifie le sang). Toute dysfonction biliaire modifie la qualité biologique du sang (la clairance) mais aussi la clairvoyance. La fonction énergétique biliaire est liée à la capacité de jugement.

CŒUR/IG : La fonction principale du coeur est de transporter le sang. Mais le cœur est aussi le nid de « l’affect ». « Vivre en amour » ou le « tomber en amour » (comme disent les canadiens) est la situation idéale pour remplir de joie (l’amour est une forme d’expression de la joie) votre esprit. Mais que cet amour soit déçu et c’est la haine qui remplace la joie. Tout bascule « la fracture du cœur », (l’infarctus) est alors possible. L’intestin grêle aura du mal à assimiler cette déconvenue, la digestion va devenir difficile (hoquet, éructations).

RATE/PANCREAS/ESTOMAC : Dans ce pôle organique, toutes les émotions sont d’origine digestive. Pour ce pôle, à l’acmé de l’énergie, les émotions sont dépendantes de la fluidité sanguine. La moindre contraction musculaire (diaphragme), l’acidité (gastrique), l’inflammation organique modifient cette fluidité ce qui favorise l’anxiété. L’adaptation émotionnelle dépend de l’homéostasie organique. L’équilibre émotionnel est présent alors la digestion est sans obstacle.

POUMON/GI : Les poumons fournissent l’énergie respiratoire, c’est le « souffle » de la vie. Quand ce souffle s’amenuise, il crée une dépression par manque de cette énergie vitale. Toutes respirations forcées ou bloquées (asthme) accélèrent ce processus émotionnel. L’air inspiré « hydrate » (vapeur d’eau) les matières contenues dans le gros intestin ce qui facilite leur évacuation. Les bouddhistes disent « le sage est celui qui vit en paix avec ses intestins ».

REIN/VESSIE : L’énergie des reins gère la répartition de l’eau du corps. Toute perturbation de la filtration rénale entraine une perturbation de cette répartition qui génère des déséquilibres émotionnels : la peur de ne pas y arriver, de ne pas maitriser, de ne pas être à la hauteur. Une peur intense peut entrainer une miction (vessie) incontrôlable. A l’inverse, une volonté suffisante permet de mieux gérer ces peurs. Il a les « reins solides », c’est quelqu’un de fiable sur qui on peut compter, il a de la volonté. Par l’interdépendance des 5 pôles organiques, le niveau psychique devient une « entité » indivisible.
Ces dix émotions sont celles les plus fréquemment utilisées en réponse à un « stimuli » psychologique. Elles forment le niveau psychologique de l’être humain. Ce niveau est très lié au bon fonctionnement des deux autres niveaux du corps humain : les niveaux physique et organique.

À retenir

Est-ce que cela veut dire qu’on éprouve de la joie qu’en été ? Est-ce que la colère n’apparait qu’au printemps..? Bien évidemment non ! Cela veut surtout dire que notre mode de fonctionnement individuel est formaté (par notre culture, notre religion, notre éducation) pour développer une émotion particulière. Une situation inattendue va faire rejaillir cette émotion. Pourquoi est-ce que je réagis comme cela ? Qu’est que cela fait ressortir en moi ? Ai-je déjà connu cette situation ? N’existe-t-il pas une réaction plus adaptée à celle que j’ai à chaque fois en pareil circonstance ? Voilà le genre de questionnement que nous devons tous avoir pour apprendre à mieux gérer nos émotions (c’est très tendance aujourd’hui, chez les « coach » de tous poils !). Mais « gérer ses émotions » ne veut pas dire : ne pas en avoir. Au contraire, c’est même VITAL d’exprimer nos émotions. Mais n’oublions pas un précepte important à appliquer en toutes circonstances : « c’est la VOIE du MILIEU qui prévaut ! »


Ostéopathie animale

Natacha GIMENEZ, Docteur Vétérinaire
Jean Michel BOUDARD, Ostéopathe D.O.
L’ostéopathie appliquée au cheval


Il est fait mention de médecines manuelles sous différentes formes dans la plupart des civilisations anciennes. Les bases de l’ostéopathie telle qu’on la conçoit aujourd’hui ont été posées en 1870 aux Etats Unis par le Dr A.T.STILL, bases que ses élèves et successeurs approfondirent et développèrent jusqu’à nos jours. L’application de l’ostéopathie aux animaux remonte aux années 1980 avec les Dr Francis LIZON et Dominique GINIAUX, ce dernier étant le précurseur de l’ostéopathie appliquée au cheval.

Pour comprendre les bases de l’ostéopathie, il faut se remémorer que le corps est composé de cellules spécialisées. Pour bien fonctionner, elles ont besoin de recevoir oxygène et nutriments, et que leurs déchets soient évacués : ceci se fait par voie sanguine. Toute restriction de mobilité ou tension dans les tissus constitue une gêne mécanique qui entrave la circulation sanguine et le passage de l’influx le long des nerfs, ce qui les fonctions locomotrices et organiques correspondantes. D’autre part l’ostéopathie envisage le corps comme une unité : une dysfonction à un endroit provoque des compensations du reste du corps qui peuvent évoluer à leur tour vers de nouvelles dysfonctions. C’est ce que l’on appelle une « chaîne lésionnelle ». Prenons un exemple. Une douleur ovarienne unilatérale chez une jument engendre une hypersensibilité du flanc, des tensions et contractures musculaires lombaires et abdominales du même côté, un défaut d’engagement du postérieur, un changement de comportement, mais aussi une raideur cervicale, des difficultés en bouche, et une réduction de la foulée antérieure toujours du même côté. Les symptômes sont dans ce cas d’ordre comportemental, locomoteur, et viscéral.

Lors d’une séance l’ostéopathe commence par établir un bilan en utilisant palpation et observation pour localiser les tensions, les restrictions de mobilité, et les zones douloureuses. Ce bilan lui permet de déduire le comportement du cheval et ses problèmes à partir des « lésions ostéopathiques » identifiées. Pour replacer le cheval dans l’état postural le plus proche de son équilibre, l’ostéopathe puise dans un panel de techniques de soin (voir encadré).

Chaque correction doit être suivie d’un test pour évaluer l’impact de celle ci sur le corps du cheval et ré-orienter le traitement : c’est la palpation après la manipulation qui permet de juger de son efficacité et non pas le bruit. Il faut garder à l’esprit que quelle que soit la technique choisie, l’action de l’ostéopathe est de donner au corps le point d’appui nécessaire pour que celui-ci trouve l’énergie pour se ré-équilibrer

Enfin, précisons que si le soin de l’ostéopathe ré-équilibre le cheval à un instant donné, son bilan doit permettre d’identifier les faiblesses du cheval afin d’éviter que les mêmes causes n’engendrent les mêmes effets.

Après une séance d’ostéopathie, l’organisme réagit en éliminant les toxines accumulées, et expérimente un nouvel équilibre qui le sort peut être de ses habitudes. C’est pourquoi il est préférable d’accorder au cheval une réduction d’activité et l’absence de contraintes pendant quelques jours. L’ostéopathe proposera pour la reprise du travail un protocole d’étirements. Ainsi les chaînes musculaires rétractées retrouveront souplesse et capacité d’élongation, pour accélérer la réhabilitation fonctionnelle et éviter que le cheval ne se ré-installe dans les mêmes chaînes de compensation.

L’ostéopathie est un outil puissant, qui mérite toute sa place au sein des autres thérapeutiques, à condition qu’elle soit pratiquée avec sérieux, et de concert avec les autres intervenants impliqués dans la santé du cheval.

Les différentes techniques en ostéopathie

Techniques mécanistes ou structurelles : : Mobilisation précise de segments articulaires les uns par rapport aux autres, mettant en jeu les voies réflexes neuromusculaires.
Techniques crânio-sacrées : Basées sur la perception et l’action sur Mouvement Respiratoire Primaire (micro-mouvement rythmique perceptible au sein de tous les tissus vivants). Étymologie : crâne sacrum
Techniques fasciales : Visant à libérer les tensions au sein des fascias (tissu fibreux enveloppant et reliant tous les tissus de l’organisme).
Techniques viscérales : Visant à favoriser le fonctionnement organiques par libération de tensions des fascias viscéraux.
Techniques énergétiques : Utilisent les notions d’échange énergétique au sein des cellules.

Les dysfonctions ostéopathiques peuvent être générées par des traumatismes, une fatigue générale de l’organisme, un déséquilibre alimentaire ou métabolique, une maladie, ou une contrainte extérieure (terrain, ferrure, travail….).
L’organisme enregistre les modifications du geste qui en découlent, et s’adapte à ce changement par des reports de poids sur un bipède ou un diagonal, des modifications posturales… C’est ainsi que se mettent en place « les chaînes de lésion de compensation » en ostéopathie.

Il convient alors d’avoir une vision globale du cheval afin de trouver l’origine de ce geste anormal. Il faut rechercher des pathologies locomotrices chroniques (arthropathie, tendinite ou desmite chronique, lésions musculaires….), des problèmes de ferrure (mauvaise répartition des phénomènes de tensions/compressions dans le pied, défaut de rolling….), des anomalies dentaires (engendrant une douleur locale et/ou des déséquilibres biomécaniques généraux lors de troubles de l’occlusion), des douleurs dues au matériel (selle, harnais), ou une inadéquation des contraintes du terrain ou des techniques de travail.


Nutrition

Dr Véronique CHARTROULE, Ostéopathe D.O.
Les émotions, approche micronutritionnelle pratique pour l’ostéopathe


Cet article n’est pas le lieu de polémiques d’écoles ou de courants de pensées sur la définition des émotions tellement il y a de théories philosophiques, sociologiques, psychanalytiques, neurobiologiques, etc.

Quand certaines médecines traditionnelles donnent un sens émotionnel à une pathologie physique (par exemple, le foie y est associé à la colère), d’autres utilisent des voies énergétiques elles aussi connectées à des émotions. Les neurosciences quant à elles nous expliquent comment nos médiateurs chimiques interviennent dans nos émotions, et les comportementalistes nous permettent de « mettre des mots à la place des maux ». Mais si toutes ces connaissances enrichissent notre approche thérapeutique, l’ostéopathe ne doit pas perdre de vue un des principes fondateurs : « le corps est une unité fonctionnelle ». Attention donc au « recettes de cuisine » et autres simplifications qui n’ont pour but que de faire des catalogues mettant en parallèles des dysfonctions ostéopathiques et des symptômes quels qu’ils soient, oubliant que chaque patient est unique et global.
Le corps physique est donc le vecteur de nos émotions que ce soit dans une gestuelle connue et reconnue (communication non verbale) ou dans une libération physique adaptée à ladite émotion (le coup de poing de la colère). Mais la situation se complique lorsque l’émotion est niée (« je n’ai aucun problème avec ma belle-mère car je ne veux pas avoir de problème avec ma femme ») ou inconsciente refoulée (« je n’ai rien ressenti lorsque j’ai failli mourir »), le corps prend le relai et l’émotion qui n’a pu être évacuée s’installe, soit brutalement (personne disant n’avoir aucun problème avec une situation de stress mais déclenchant un lumbago aigu), soit à bas bruit créant le lit de pathologies chroniques résistantes aux traitements bien conduits. Bien entendu une approche pluridisciplinaire est souvent nécessaire pour soulager ces personnes (psychothérapeute etc.) et la micronutrition répond tout à fait à nos critères d’approche globale du patient.
Ainsi l’ostéopathe est confrontée à des patients porteurs de souffrance somato-émotionnelle qu’il va tenter de décrypter, amenant le patient à passer du « corset » au « corps sait ». Bien évidemment un symptôme local peut correspondre à une dysfonction éloignée, mais pour plus de simplicité nous avons choisi d’aborder le sujet à partir d’expressions françaises symptomatiques typiques et voir quels compléments micronutritionnels pourraient aider le patient à se libérer de ses émotions cachées.
Nous verrons que les complémentations micronutritionnelles proposées peuvent être prescrites dans de multiples situations ostéopathiques, et qu’ils sont plus rattachés à un état émotionnel qu’à des dysfonctions ostéopathiques stricto-sensu, et cela parfois même avec un état pathologique somatique avéré par la médecine occidentale classique (diagnostic qu’il faut savoir poser avant de ne considérer que le somato-émotionnel).

Tête et crane

Rhodiolarosea
Source de l’image : Wikipédia (It)

« Se voiler la face, être mauvaise langue, avoir une boule dans la gorge, ça me prend la tête, en avoir plein la tête … »
L’ostéopathie crânienne pouvant présenter de multiples dysfonctions avec souvent une altération du mouvement respiratoire profond (principalement au niveau des corps calleux), de la selle turcique, ce qui n’est pas surprenant étant donné les connaissances actuelles en neurobiologie du comportement.
Il arrive parfois que le patient prenne conscience, lors du travail ostéopathique, du souvenir émotionnel qu’il a emprisonné et puisse ainsi commencer son travail de libération, ce qui va tout de suite se ressentir dans ses tissus. Si à la fin d’un travail bien conduit, les pertes de compliance perdurent, une aide en micronutrition peut s’avérer utile
Le Griffonia simplicifolia est source d’un précurseur de la sérotonine, l’acide aminé 5-hydroxytryptophane (5-HTP), existant dans les poissons gras et autres protéines, qui favorise la détente et calme la nervosité de fin d’après-midi, s’accompagnant souvent d’hypoglycémie clinique et de sa kyrielle de symptômes (agressivité, céphalées, faux vertiges, compulsions sucrée…) suivi de troubles de l’endormissement par déficit en mélatonine, dernière hormone de cette chaine. Ainsi donc la supplémentation en 5-HTP est fondamentale et se fait sur du long terme : un apport de 250 mg par jour d’extrait de Griffonia simplicifoli (suffisamment titré en 5-HTP)est recommandé, pendant un à trois mois.
La Rhodiolarosea est une plante adaptogène, particulièrement utile pour augmenter de manière générale la résistance de l’organisme au stress : un apport de 300 à 600 mg par jour de Rhodiolarosea est conseillé lors de situations stressantes (examens, projets importants…) ou de surmenage. La période de complémentation peut s’étendre de 1 à 3 mois.
La phosphatidylsérine (130 mg/jour) et les omégas-3 (25 mg/jour), contribuent à optimiser les fonctions cognitives et à améliorer la structure des membranes cérébrales. Il est intéressant de les associer à de la taurine (90 mg/jour) et du magnésium (150 mg/jour) pour leur action relaxante. Une complémentation additionnelle en vitamines du groupe B et en vitamine E est utile, pour aider à protéger les neurones.

Ceinture scapulaire et membres supérieurs :

« Homme ou femme de poigne, tout porter sur les épaules, un bras de fer, baisser les bras, en venir aux mains…. »
L’ostéopathe retrouve des dysfonctions en tensions, un haut de corps en fermeture, en compression, « qui tient ». Les techniques structurelles sont souvent demandées mais inefficaces car ne prenant en charge qu’un symptôme et non une cause. Les traitements myotensifs sont intéressants permettant au patient de prendre conscience de son état de tension vecteur de ses douleurs.
Une association de plantes aux propriétés apaisantes et relaxantes est recommandée : le Griffoniasimplicifolia (120 mg/jour) combiné à la Mélisse (80 mg/jour), à l’Angélique (200 mg/jour) et à l’Avoine (200 mg/jour) permettra d’aider à la fois à relâcher les tensions et à retrouver le moral. Là encore, les vitamines B et le magnésium (45 mg/jour) ont un intérêt pour favoriser la relaxation nerveuse.

Rachis

« En avoir plein le dos, ça fait froid dans le dos »
Combien de lumbago, voire de sciatique d’origine émotionnelle ? Le meilleur traitement ostéopathique incluant un travail de paroi (vertèbres, iliolombaires, psoas…), du viscéral (racine du mésentère et racines du sigmoïde,…) et du crâne, peut être en échec total tellement le patient « en a plein le dos » de sa situation.
Il s’agit donc d’un état de stress majeur que la micronutrition va aider à diminuer, en utilisant par exemple la même combinaison de plantes (Griffoniasimplicifolia, Mélisse, Angélique, Avoine), vitamines et magnésium, que pour les dysfonctions en tension du haut du corps. La Rhodiolarosea (300 mg/jour) peut aussi être conseillée.

Système digestif

« Je ne l’ai pas digéré, ça m’a coupé l’appétit, ça prend aux tripes, j’ai une boule au ventre…. »
Combien de symptômes digestifs (diarrhées, vomissements, spasmes…) médiés par l’adrénaline… et le stress. De nouveau il s’agit d’une approche ostéopathique globale, qu’un travail viscéral et crânien soulage souvent, mais pas totalement.
La micronutrition amène ici une aide fondamentale tant une surface intestinale (300m2 !) de mauvaise qualité entraine de multiples symptômes voire pathologies. Ainsi donc, les probiotiques sont quasiment obligatoires et leur association avec des anti-stress potentialise le relâchement corporel. Au choix, en fonction des symptômes dominants, on pourra proposer les complémentations vues précédemment.

Thorax

« En avoir gros sur le cœur, ça me tient au cœur,.. »
Bien évidement, et de nouveau, une pathologie viscérale a tout d’abord été éliminée : il n’est pas question de passer à côté d’une urgence médicale.
Déroulé thoracique souvent nécessaire dans sa globalité, sans dysfonctions de paroi nettes, mais des intra-osseux divers et souvent profonds ainsi qu’un axe vertical crane-thorax. Se méfier d’une altération du mouvement respiratoire au niveau cardiaque pouvant signer une atteinte myocardique nécessitant en urgence une prise en charge médicale classique La micronutrition va venir en appui des autres traitements, en privilégiant le plus souvent la lutte contre le stress. En fonction des symptômes et de leur rythme, on proposera du Griffonia simplicifolia (250 mg/jour) ou de La Rhodiolarosea (300-600 mg/jour).

Membres inférieurs :

« J’aimerai pouvoir lever le pied ; ne pas savoir sur quel pied danser, se prendre les pieds dans le tapis En avoir les jambes coupées, … »
Il est parfois difficile d’aborder la périphérie comme le reste, avec le même regard psycho émotionnel tant il est aisé de tester leur biomécanique et de s’y arrêter.
C’est en fait la chronicité des plaintes et/ou l’échec des différents traitements bien conduits qui vont nous amener à aborder cette hypothèse. Il n’y a donc aucune limite dans les dysfonctions ostéopathiques trouvées mais elles sont souvent très légères alors que la plainte est importante, et couplées au bassin ce que les thérapeutes ayurvédiques ou taoïstes expliquent aisément par leurs circuits énergétiques.
Quelle micronutrition pour une gonalgie ou une coxalgie ? Et bien là encore, bien souvent il s’agit d’un lieu de blocage émotionnel médié par le stress et en fonction des symptômes, de leur rythme, des objectifs du patient , nous pourrons proposer de La Rhodiolarosea, une combinaison de plantes (Griffoniasimplicifolia, Mélisse, Angélique, Avoine), vitamines et magnésium ; voire l’association phosphatidylsérine (130 mg/jour), omégas-3 (25 mg/jour), taurine (90 mg/jour), magnésium (150 mg/jour), vitamines du groupe B et vitamine E, pour leurs actions sur le contrôle des émotions et l’équilibre cérébral (en effet par peur de l’échec, on ne peut parfois plus avancer !).
Tant l’empathie créée par le soin ostéopathique permet au patient de se dire, les patients verbalisent parfois une situation extrême par risquer « d’y laisser sa peau ». Les dysfonctions ostéopathiques sont multiples mais ce qui domine c’est l’altération du mouvement respiratoire et/ou pour certains d’entre nous, de la balance occipito-sacrée.
Une séance même très bien conduite peut être peu concluante dans la relance tissulaire et la micronutrition est une aide fondamentale. L’association phosphatidylsérine (130 mg/jour), omégas 3 (25 mg/jour), taurine (90 mg/jour), magnésium (150 mg/jour), vitamines du groupe B et vitamine Eva permettre de relancer le rythme cérébral avant d’envisager une baisse du niveau de stress.


Technique alternative

Candide LOISELEUR, Infirmière-Naturopathe,
Formatrice, Hygiéniste du côlon
L’intestin : le 2ème cerveau


L’intestin n’a jamais eu bonne presse, or les dernières recherches ont permis de redorer son blason. Cet organe n’a pas pour seule fonction d’évacuer les matières fécales, il évacue également les déchets émotionnels. On parle aujourd’hui de « cerveau des émotions » et les différents acteurs de santé qui s’y intéressent sont aussi bien des médecins, des ostéopathes, des psychothérapeutes que des hygiénistes du côlon. Encore une façon de rallier le plus grand nombre autour de ce surprenant anagramme TRIPES = ESPRIT.

Le second cerveau

La dénomination de second cerveau, ou encore, cerveau des émotions, nous vient de Michael Gershon dans son oeuvre « The second Brain » paru en décembre 1999.
Ce professeur, d’Anatomie et Biologie Cellulaire de l’Université de Colombia aux Etats Unis, rassembla les découvertes de ses prédécesseurs (chercheurs britanniques et américains) et explora avec enthousiasme le cerveau dit « intestinal ».
Il a permis d’apporter des faits physiologiques alors que jusqu’à présent les observations restaient de l’ordre expérimental. Par exemple, Ivan Pavlov (1849-1906) - médecin-physiologiste russe - a démontré comment un chien, dont le fonctionnement digestif est normal, contracte ses intestins lorsqu’un chat pénètre dans la pièce. Il en est de même pour l’être humain. Nous contractons aussi nos intestins lorsque nous sommes effrayés ou lorsque nous ressentons d’autres types d’émotions.
A l’opposé, lorsque nous nous relaxons, nous relâchons nos intestins et le travail digestif peut commencer. Cette alternance répond au système sympathique et parasympathique. Si nous sommes en bonne santé et sans conflit, nous déchargeons aussi le surplus d’énergie et de tension dans ce processus de relaxation.
Pour comprendre la notion de « second cerveau », il est nécessaire de faire un tour par l’embryologie. En effet, les cellules nerveuses de l’intestin proviennent du même feuillet embryologique que celles du cerveau. Or, à un moment donné du développement de l’embryon, des cellules nerveuses se séparent du cerveau principal pour migrer dans le ventre et former un système nerveux entérique.

La Neuro-gastro-entérologie

L’étude du fonctionnement du système nerveux entérique a aujourd’hui donné naissance à une nouvelle discipline : la neuro-gastro-entérologie. En effet, le Système Nerveux Central (SNC) et le Système Nerveux Entérique (SNE) sont sans cesse en communication via le nerf vague (nerf X ou nerf pneumogastrique).
Ce « second cerveau » comporte environ 200 millions de neurones (mille fois moins que le cerveau), et on y retrouve l’essentiel des neurotransmetteurs du système nerveux central (sérotonine, acétylcholine, noradrénaline, GABA,...).
Bien d’autres neurotransmetteurs sont impliqués. C’est d’ailleurs le thème abordé par le Dr Michel Delvaux – gastroentérologue français - qui parle de « sensibilité viscérale » dans son ouvrage éponyme.
En effet, il se trouve que les neurones du cerveau intestinal produisent les mêmes neurotransmetteurs que le cerveau principal. L’exemple le plus spectaculaire est celui de la sérotonine, un neurotransmetteur qui influence les états d’âme et qui est produit à 95 % par les cellules nerveuses de l’intestin... ce qui lui vaut assurément bien le nom de « cerveau des émotions ».
Ainsi, d’après Michael Gershon, « le cerveau intestinal serait capable de se souvenir, il participerait à la phase des rêves pendant le sommeil en produisant de la sérotonine et constituerait vraisemblablement la matrice biologique de l’inconscient. »
Et cette découverte de taille ne fait que corroborer les recherches des plus anciens tel que le Chi Nei Tsang ou la Psychologie Biodynamique.

Le Chi Nei Tsang concentre son travail sur toute la sphère abdominale. Il est originaire de la Chine Taoïste et signifie littéralement “travailler l’énergie des organes internes”. Cette discipline se propose de résoudre les tensions profondément ancrées et de restaurer la vitalité physique comme psychique en travaillant sur les structures viscérales et le positionnement des organes internes.
Quant à la Psychologie Biodynamique, discipline bien plus récente, ses précurseurs sont les psychanalystes-psychothérapeutes Wilhem Reich (1897-1957) et Gerda Boyesen (1922-2005).
Wilhem Reich, qui fut collaborateur puis dissident de Sigmund Freud (1856-1939), a mené une recherche qui mit en valeur les aspects bioénergétiques et végétatifs de la psychologie et de l’émotion.
Selon lui, il se forme au fil du temps chez l’individu une « armure musculaire » ou « armure viscérale ». Elle est l’expression de la retenue émotionnelle, dont le siège est la tension chronique des muscles.
Reich s’est également beaucoup intéressé aux viscères et au système nerveux végétatif autonome. « La thérapie biodynamique s’est développée à partir de l’observation des réponses végétatives. Sa contribution originale est l’hypothèse selon laquelle les conflits non résolus se déposent et donnent une pression latente dans les viscères. La pression dans les viscères produit un désordre végétatif et osmotique. Lorsque l’organisme est contraint de réprimer l’émotion dans les profondeurs du corps (inhibition), il doit effectuer une neutralisation de la pression viscérale. On parle d’armure viscérale lorsque les forces végétatives de suppression deviennent permanentes. Une névrose peut alors se former. »

Psycho-péristaltisme

C’est à Gerda Boyesen que l’on doit le terme de psychologie biodynamique et surtout le principe de « psycho-péristaltisme ». « En biodynamie, le corps a son propre mécanisme naturel d’élimination et de régulation, et le psycho-péristaltisme a pour fonction de dissoudre et d’éliminer la tension nerveuse. »
Ainsi, chacun de nos organes possède deux fonctions, l’une physiologique et l’autre émotionnelle (principes de la médecine chinoise). Par exemple, le coeur est la pompe du système circulatoire et l’organe donnant la faculté d’aimer. Quant à l’intestin, ses deux fonctions sont définies comme suit :
 - Fonction physiologique : le péristaltisme est l’activité de l’intestin permettant de digérer le bol alimentaire.
 - Fonction émotionnelle : le psycho-péristaltisme est cette autre activité parallèle qui permet de digérer les résidus métaboliques des conflits émotionnels (adrénaline, noradrénaline, etc).
Le psycho-péristaltisme est donc « un moyen d’autorégulation naturel des conflits émotionnels qui reflète l’état de la circulation énergétique dans le corps. Quand le stress est trop important, cette autorégulation - qui intervient naturellement dans les moments de détente, pendant le sommeil et avec l’aide du rêve - ne peut plus se faire. Cette fonction est saturée et la libre circulation énergétique est entravée. Les conflits sont refoulés et l’organisme se cuirasse. » Il est alors nécessaire de restimuler le psycho-péristaltisme grâce à un massage dit biodynamique.
Le massage biodynamique agit sur le système neurovégétatif pour stimuler le psychopéristaltisme et permettre la « digestion » des émotions.

Le grand nettoyage intestinal

C’est dans ce but d’évacuation des déchets émotionnels que les techniques de nettoyage des intestins sont encouragées depuis la nuit des temps. On pense alors à la fameuse purge yogique (shankaprakshalana) ou encore au traditionnel lavement, et plus récemment à l’irrigation du côlon (ou hydrothérapie du côlon).
D’ailleurs, Bouddha ne disait-il pas qu’ « un sage est quelqu’un dont les intestins fonctionnent bien » !

La technique que j’utilise, l’irrigation du côlon, est centrée sur le drainage émonctoriel du gros intestin. Le côlon reçoit un apport d’eau douce filtrée via une canule à usage unique stérile. La progression de l’eau est accompagnée par des massages abdominaux doux et enveloppants. Cette eau sera ensuite évacuée, toujours par le même dispositif, et couplée à des massages plus appuyés sur tout le cadre colique afin d’aider à l’élimination des matières et des résidus plus anciens.
Ainsi, à la lumière des découvertes précitées, il est tout à fait logique de comprendre à quel point l’irrigation du côlon peut se transformer en une véritable « mini- psychothérapie » chez certaines personnes qui, enfin, lâchent prise. Non seulement un réel assainissement du gros intestin s’opère, mais aussi un grand nettoyage du surplus émotionnel et des lourdeurs psychiques.
Et oui, l’irrigation allège aussi bien le physique que le mental !
Aussi, l’exercice de cette technique m’a amenée à collaborer avec des collègues ostéopathes et les résultats sont étonnants. En effet, grâce au nettoyage du « second cerveau », je m’applique à déblayer le terrain, à faire place nette tandis que l’ostéopathe repositionne, plus aisément et plus efficacement, les viscères et les organes annexes de toute la région abdominale.
Certaines douleurs lombaires sont mêmes totalement annihilées suite à une irrigation colonique lorsque la cause principale s’avérait être un encombrement intestinal massif.
La personne manipulée sera également moins sujette aux débordements émotionnels puisque l’irrigation du côlon aura, d’ors et déjà, épuré des émotions plus ou moins enkystées.
Il me semble donc important de promouvoir l’exercice de l’ostéopathie, et plus spécifiquement viscérale, dans toute situation où l’intrication émotionnelle est prépondérante. Pour ma part, c’est ce travail concerté, cette complémentarité des soins qui donne sens et force aux médecines complémentaires.


Expérience

Paul LANÇON, Ostéopathe D.O.
Une émotion peut en cacher une autre


Quatre ans et demi, c’est l’âge de Marion. Sa mère au téléphone m’a parlé ainsi : « Marion a vécu une très forte émotion, elle n’a pas compris mon ordre et a traversé la rue sans regarder. La voiture n’a pas ralenti et heureusement Marion a continué vers l’autre trottoir en accélérant, le choc a été évité de très peu ».

Le mot est lâché « une très forte émotion ».

Moi aussi je suis saisi quand la petite fille à peine allongée sur la table commence à raconter très calmement, et avec précision l’incident. Mes mains s’étaient posées naturellement à la base de son cou, englobant tout son thorax, des mains plutôt rassurantes. L’enfant parle, nous l’écoutons sa mère et moi, une fois le récit terminé je lui demande de dire ce qui ne va pas. Elle dit avoir du mal à s’endormir, se plaint de la tête et du ventre, la mère confirme et rajoute que juste après, la petite fille était tétanisée par la peur et ne pouvait pas parler. Les manifestations physiques sont apparues en fin de journée, l’insomnie quelques jours après.
Quel est le lien, entre ces symptômes et la « frayeur « ressentie par cet enfant ? Déjà mes mains apportent un début de réponse, je ressens une forte tension au niveau de la base du cou et plus précisément au niveau du diaphragme cervico-thoracique dont les composants semblent avoir enregistré quelque chose : les premières cotes (1, 2 et 3) en position d’inspiration, rigides, ce qui est loin d’être la normalité chez un enfant. L’os hyoïde dont l’ossification complète se fait autour de la deuxième année de vie, était en position déséquilibrée perdant son horizontalité, en position haute. Les muscles scalènes et sternocléidomastoïdiens tendus comme des arcs. Les fascias du cou répercutent cette tension, les mains sont refoulées, venant buter contre des tissus qui forment une véritable armure.

Rôle des muscles infra hyoïdiens

Tout semble commencer au niveau de la gorge, le lieu de prédilection pour recueillir les sensations fortes, et les expressions : « le souffle coupé », « la gorge nouée » en témoignent. La perception d’oppression au niveau du larynx est la conséquence de l’hypertonie des muscles qui soutiennent l’os hyoïde, les muscles qui abaissent la mandibule vont se contracter pour ouvrir la bouche, réflexe de peur. On peut citer notamment le muscle constricteur moyen du pharynx, le muscle géniohyoïdien : les muscles supra hyoïdiens. Pour comprendre penser au tableau de Munch « le cri »où l’expression d’effroi qui se lit sur le visage qui n’est plus qu’une bouche béante.
Les muscles infra hyoïdiens vont réagir pour compenser cette hypertonie et provoquer une suite lésionnelle gênant la déglutition, les mouvements de la langue et la phonation. « J’ai du mal à l’avaler, ça ne passe pas » ou encore « je suis sans voix ». Deux locutions qui illustrent bien les conséquences d’une perte de mobilité de l’os hyoïde, ralenti par la contraction permanente des muscles hyoglosse et chondroglosse (muscles de la langue).
La contraction réflexe des muscles infrahyoïdiens va entraver le drainage veineux du crâne, en comprimant la veine jugulaire interne et favoriser l’apparition de céphalées. La gaine carotidienne comprenant l’artère du même nom, la veine jugulaire interne et le nerf vague, est contenue dans un triangle musculaire constitué par les muscles omohyoïdiens, sternocléidomastoïdien et la partie postérieure du muscle digastrique est soumise à l’état de tension qui règne dans cette région. Les maux de ventre évoqués par la petite fille trouvent une explication par la compression de la dixième paire crânienne au niveau de ce triangle anatomique.
L’os hyoïde véritable niveau à bulle de l’équilibre de la région du cou, est très sensible à l’état émotionnel du corps, son déséquilibre va se répercuter sur les mouvements des os du crâne, le temporal accroche l’os hyoïde par les muscles digastriques et stylo hyoïdiens, son ralentissement contrarie le mouvement cranio-sacré et le rythme du sommeil peut être modifier ainsi que l’homéostasie du corps.
Le point de départ de cette suite mécanique incluant l’os hyoïde, le crâne, les fascias du cou et les diaphragmes thoraciques est une apnée inspiratoire bouche ouverte, le réflexe de peur par excellence. Les spécialistes de gymnastiques holistiques (yoga, taï-chichuan etc.) demandent au sujet de contrôler sa respiration dans les situations de danger, de souffler par le nez pour contrer les effets bloquants de l’inspiration réflexe buccale.

Signe de libération tissulaire

Marion a fini de parler, mes mains grandes ouvertes sont à plat posées sur la région thoracique supérieure, les pouces en appui sur les vertèbres C7 et T1. Elles exercent une pression douce puis en diminuant progressivement celle-ci, les tissus commencent à se déplacer. Quand une barrière est localisée, il faut l’empêcher de revenir en arrière et aider les fascias à dépasser cet obstacle. La difficulté réside en un dosage subtil entre l’approche de cette restriction et son franchissement, sans déclencher des réactions de défense. Pour cela il ne faut jamais perdre le contact jusqu’à la sensation de libération tissulaire, dont les signes sont perceptibles de différentes façons. Mais ils ont en commun la sensation « qu’il se passe quelque chose » physiquement ou émotionnellement. C’est ce qui se produit pour Marion. Je sens une détente générale et une modification du rythme respiratoire, plus profond et plus ample accompagné de bâillements. Cela demande l’arrêt de la technique et signe la détente des fascias du cou, dont on peut apprécier maintenant l’absence de rigidité.
Une vérification s’impose, elle concerne la mobilité des os du crâne par une prise à cinq doigts, et la position de l’os hyoïde que l’on testera directement entre pouce et index, avec beaucoup de précaution en exerçant une pression très douce. La mobilité de cet os suspendu doit être totale, la moindre restriction doit être traité en fonctionnel, ou en structurel en utilisant le mouvement de déglutition pour étirer les muscles suprahyoïdiens en maintenant l’os hyoïde vers le bas.
L’ostéopathe guette les émotions. Celles-ci, on vient de le voir, peuvent engendrer des désordres physiologiques. Mais aussi lors de libération tissulaire ou articulaire, il peut déclencher des épanchements émotionnels, faire ressurgir des souvenirs comme si le corps « stocke » des tensions dans ses propres tissus en attente d’être libérées. Le plus souvent il s’agit d’évocation plus ou moins inaccessible à la conscience du patient.
Il ne faut pas négliger un aspect des conséquences de la séance par le biais de la parole dite et écoutée. Cette petite fille a raconté avec ses mots ce qui lui est arrivé, comment elle l’a vécu sur le moment et les conséquences physiques advenues. La parole a un effet apaisant car elle permet de mettre un peu de distance par rapport à un événement même si celui-ci est traumatisant. Quelques jours plus tard, tous les symptômes dont se plaignait Marion avaient disparu.
La mère attendit d’être pleinement rassurée de l’état de santé de sa fille pour se plaindre de violentes migraines, dont elle me demanda d’où elles pouvaient venir…
Cette émotion partagée entre la mère et la fille peut être le révélateur d’une histoire plus singulière qui ne pourra pas se dénouer sans l’intervention d’un autre spécialiste psychologue, psychiatre, psychanalyste).


Médecine traditionnelle chinoise

Pascal DELANNOY, Ostéopathe D.O.
Diplômé d’Acupuncture Traditionnelle Chinoise
Émotions, ostéopathie et médecine chinoise


La médecine chinoise, depuis des milliers d’années, considère les émotions comme la cause des pathologies d’origine interne. Chacune d’elle, en excès ou en insuffisance affecte les fonctions d’un ZANG organe.

L’émotion est considérée comme de nature YANG, immatérielle, subtile, impalpable ; elle affecte le YIN, dense et palpable et donc les fonctions de nos organes, ZANG.

SHEN et XUE
Le Sang, XUE est le support du SHEN, c’est lui qui va ancrer l’esprit à la structure. Le Sang, matériau noble constitue le lien qui unit le corps spirituel et subtil au corps physique, à la structure qui est le levier à partir duquel nous agissons pour rétablir le bon fonctionnement du patient. Cela nous rappelle la règle de l’artère d’Andrew Taylor STILL. Ainsi si le Sang, XUE est insuffisant, le SHEN peut être agité, perturbé par le Vent. On dit que le Vent, FENG, occupe la place laissée libre par le Sang, XUE. Ainsi toute suspicion de perturbation d’origine émotionnelle nous amène à investiguer les qualités du Sang. Toute faiblesse ou anomalie de celui-ci peut se traduire par des insomnies, des cauchemars, une agitation de l’esprit qui ne trouve pas de repos, de sérénité.
Le XUE, Sang peut être insuffisant, on parle de Vide de Sang : le teint sera pâle, terne, les lèvres seront pâles, le patient présentera des vertiges avec éblouissements, des palpitations, insomnies et paresthésies des mains et des pieds. La langue est pâle et les pouls fins.
Le XUE peut être affecté par la Chaleur (XUE RE), soit par pénétration de chaleur externe dans le sang (en l’occurrence les virus) soit par présence de chaleur dans les entrailles FU - causée par l’alcool notamment. Les signes en seront dysphorie avec sensation de chaleur précordiale, sécheresse de la bouche, fièvre nocturne, langue rouge et Pouls fin et rapide.
Le XUE peut être affecté par des stagnations accompagnées de Vide ou de Chaleur ou de Froid.
Le SHEN, l’esprit est abrité par XIN, le Cœur qui est le patron de nos émotions. On dit que XIN, le Cœur est le logis du SHEN. Logis qui doit être paisible et serein, vide de toute émotion qui serait prépondérante, voire obsessionnelle. C’est lui qui en premier lieu sera touché par l’émotion quelle qu’elle soit, il délèguera alors la gestion de celle-ci à l’un ou l’autre ZANG en fonction de sa nature.

Les 5 éléments

De tout temps, les chinois, en raison de leurs modes de pensée n’ont eu de cesse de classifier toutes les choses de la vie du YIN au YANG ou selon les cinq éléments. Cette classification est issue de l’observation de la nature et trouve aussi son application à l’Homme.
Par analogie, l’hiver, l’élément correspond au nord et au froid, au Rein et se voit attribuer une émotion spécifique, la peur. Cette peur là est la peur quotidienne, celle qui entrave notre capacité à nous réaliser. Son opposé est le courage.
Le printemps, l’est, le vent, le correspond au Foie, à la colère, l’irritabilité, l’impatience. La colère ou l’irritabilité traduit souvent un dysfonctionnement du Foie a titre de stagnation du QI du Foie ou même des plénitudes. L’été, le sud, la chaleur, le Feu, le Cœur correspond à la joie et, à l’opposé l’effroi. La cinquième saison, le centre, la Terre correspond à la Rate et l’émotion qui lui est affectée est le souci, l’excès de rumination intellectuelle, l’angoisse, l’inverse de la confiance. Le souci, l’excès de cogitation intellectuelle ou la rumination, l’encéphale qui ne cesse de fonctionner, nuit à la Rate qui s’affaiblit et produit moins d’énergie QI et de Sang XUE.
L’automne, l’ouest, le Métal, le Poumon correspond à la tristesse, le chagrin du deuil par exemple qui s’oppose à la sérénité. La tristesse est le plus souvent le fruit d’un deuil ou d’un renoncement à l’amour heureux ce qui affecte le Poumon FEI
Ces 5 phases ou 5 mouvements (tableau 1) sont perçus de manière dynamique et sont interdépendants. On décrit deux cycles, d’engendrement et de contrôle, qui font de ce système un modèle d’équilibre et de contrôle plurifactoriel décrivant l’interdépendance des organes entre eux.

Les cycles des 5 éléments :

Concrètement si l’émotion dans ses différentes formes affecte le fonctionnement de l’organe, si la peur affaiblit le ZANG Rein et en affaiblit les fonctions, l’inverse est vrai. Si le ZANG Rein est faible le courage fera défaut et des peurs apparaîtront. Ainsi en médecine chinoise pour traiter l’émotion, on traite l’organe et ses fonctions défaillantes. Ce qui se réalise au niveau du corps de préférence. Même si les chinois ont probablement inventé la psychologie, le premier objectif consiste à ancrer le SHEN au corps, à faire qu’il s’y sente bien. Ce type de traitement convient à merveille à l’ostéopathe qui maîtrise la structure.

Les clés ostéopathiques

En cas de Vide de Sang, l’ajustement de T7 devient essentiel en raison de ses rapports avec 17V point réunion du XUE et 9DM. Tout comme T11 en rapport avec PISHU, point SHU de la Rate qui a un rôle important dans la production du Sang.
En cas de Chaleur dans le Sang D6 devient une clé primordiale en raison de ses rapports avec 10DM ainsi que T9 – 18V point SHU du Foie si la Chaleur du Sang concerne le Foie, mais aussi T4 et T5 en rapport avec V14 et V15, points SHU du Maître du Cœur et du Coeur. Si la Chaleur est importante C7 sera affectée en raison de ses rapports avec 14DM.
Les perturbations émotionnelles des ZANG seront favorablement influencées par l’ajustement de T5 pour le Cœur, T3 pour le Poumon, T9 pour le Foie, T11 pour la Rate et L2 pour le Rein.

Les entités viscérales

On ne saurait être complet sans évoquer les entités psycho viscérales issues des trois trésors émanant des Trois Foyers.
La coordination revient au Coeur XIN qui abrite l’esprit SHEN qui désigne la gouvernance, la conscience globale, rendue possible par l’action collégiale, combinée et complémentaire des différentes entités psycho-viscérales. C’est aussi le dépositaire du mandat céleste.
Le Rein SHEN soutient le ZHI, la volonté, l’action, la conscience réalisatrice.
Le Foie GAN loge les HUN encore appelés âme psychique. Les Hun représentent la mise en mouvement, la croissance et le détachement progressif de la matière.
La Rate/Pancréas PI soutient le YI, l’intellect, la pensée, l’idéation et la direction.
Le Poumon FEI loge les PO appelés âme corporelle. Les PO représentent un ralentissement et une condensation de ce qui était plus subtil, conduisant à une matérialisation, à l’apparition d’une forme, d’un corps.
En résumé, l’axe vertical

L’essentiel réside dans l’alignement vertical de l’axe ZHI – YI – SHEN. Cet axe intérieur ne nous est pas étranger à nous ostéopathes puisqu’il fait l’objet de toutes nos attentions, c’est bien la colonne qui relie le CIEL à la TERRE.

En aidant le patient à rééquilibrer ses émotions, en lui permettant de se centrer sur lui-même (YI, la Rate représente le centre), en permettant au SHEN de communiquer avec le ZHI, la conscience réalisatrice qui se mettra alors au service du mandat céleste, le praticien permet alors au patient d’ériger sa colonne, verticale. Il peut alors commencer à vivre sa vie intérieure au-delà des conditionnements extérieurs liés à l’éducation, à la société ou à la morale. Pour un jour acquérir suffisamment de force pour agir dans ce monde en fonction de sa conscience éclairée.

À retenir

Si l’émotion dans ses différentes formes affecte le fonctionnement de l’organe, si la peur affaiblit le ZANG Rein et en affaiblit les fonctions, l’inverse est vrai. Si le ZANG Rein est faible le courage fera défaut et des peurs apparaîtront. Ainsi en médecine chinoise pour traiter l’émotion, on traite l’organe et ses fonctions défaillantes. Ce qui se réalise au niveau du corps de préférence. Même si les chinois ont probablement inventé la psychologie, le premier objectif consiste à ancrer le SHEN au corps, à faire qu’il s’y sente bien. Ce type de traitement convient à merveille à l’ostéopathe qui maîtrise la structure.


Technologie

Claude DEGLON, Président HeartMath Europe
La cohérence cardiaque


La cohérence cardiaque est une méthode proche de la relaxation utile dans la gestion du stress, de l’anxiété, de la dépression et dans la prévention des maladies cardio-vasculaires. La méthode de la cohérence cardiaque a été diffusée et valorisée par le Dr David Servan Schreiber dans son livre « Guérir ». Cette méthode permettrait de s’affranchir de certains médicaments comme les anxiolytiques ou les antidépresseurs.

La cohérence cardiaque ou la cohérence psychophysiologique

Le concept de cohérence cardiaque est issu des recherches médicales en neurosciences et neuro-cardiologie dans les années 1990 à l’Institut Heartmath en Californie. Le travail sur la cohérence cardiaque est une approche scientifique et reconnue dont l’application apporte des nombreux bénéfices sur la santé par une augmentation des défenses immunitaires, la diminution des processus de vieillissement et du stress.

Cœur et cerveau, outils et cibles dans la cohérence cardiaque

Parmi les organes vitaux de notre organisme, le cœur et le cerveau sont certainement les plus importants dans le maintient de l’équilibre homéostasique et psychologique devant les facteurs de stress. Et ceci, grâce aux innombrables liens physiologiques et anatomiques existant entre les deux. Ainsi, à la moindre émotion, le cœur réponds par une réaction neurovégétative d’alerte (accélération du rythme cardiaque). De la même manière, des palpitations ou une augmentation des battements cardiaques entraîne une réaction psychologique de stress – l’anxiété, la peur.

Comment ça fonctionne ?

La relation biéquivoque entre le cœur et le cerveau permet le contrôle réciproque entre les émotions et le fonctionnement cardiaque. Un état d’énervement sera apaisé par le contrôle des battements cardiaques tandis qu’une tachycardie pourra être calmée par le contrôle respiratoire (diminution de la fréquence des mouvements respiratoires par des respirations très amples). La cohérence cardiaque permet d’apprendre à contrôler son rythme cardiaque avec des techniques simples, en s’aidant de logiciels dits de « biofeedback ». Le principe est simple : un capteur relié à l’index ou à l’oreille du sujet collecte des données biométriques (les battements cardiaques) : ces données sont ensuite traduites par le logiciel sous une forme graphique facilement interprétable. Cette visualisation des propres battements cardiaques permet un apprentissage rapide – de manière quasi-reflexe – du contrôle de son activité cardiaque par le biais de méthodes simples qui seront enseignées.

Données d’efficacité

Plusieurs études ont prouvé l’efficacité des techniques de cohérence cardiaque. Pour exemple, un essai clinique a été mené chez 38 employés américains souffrant d’hypertension. La moitié d’entre eux ont bénéficie d’un programme de contrôle des émotions par cohérence cardiaque tandis que l’autre moitié n’ont pas eu de prise en charge particulière (groupe « témoin »). Au bout de 3 mois, les personnes ayant bénéficié de la méthode de cohérence cardiaque, ont réduit non seulement leurs problèmes d’hypertension, mais aussi ont appris à mieux gérer les situations de stress, par rapport au groupe « témoin ».

COHERENCE CARDIAQUE – LA MACHINE À CAPTER LE BONHEUR

La technologie emWave : une machine à capter le bonheur et qui vous aide à en fabriquer

Comment la machine détecte que vous êtes heureux

Les recherches à l’Institut HeartMath ont montré que le facteur le plus important qui affecte le rythme cardiaque correspond à nos sentiments et nos émotions.
Lorsque vous utilisez les technologies emWave, vous voyez votre graphe du rythme cardiaque en temps réel.
En général, les états émotionnels liés au stress, comme la colère, la frustration et l’anxiété donnent lieu à des graphes irréguliers qui semblent erratiques : la courbe ressemble à une série de dénivelé, pics déchiquetés (un exemple de « frustration » est indiquée dans la figure ci-dessous). Les scientifiques appellent cela un modèle incohérent.

Physiologiquement, tout se passe comme si nous conduisions une voiture simultanément en appuyant sur la pédale d’accélérateur et sur la pédale de frein.

Cela crée une conduite saccadée, consomme plus d’énergie (40 fois plus pour le corps humain), et n’est pas idéal pour a longévité de la voiture. De même, l’activité physiologique, associée aux émotions stressantes, fonctionne inefficacement, épuise notre énergie et produit une usure additionnelle sur tout le système. Cela est particulièrement vrai si les émotions désagréables sont liées au stress, se prolongent dans le temps ou sont expérimentées souvent. En revanche, les émotions agréables envoient un signal très différent. Quand nous éprouvons authentiquement des émotions comme l’appréciation, la joie, la gratitude, l’intérêt pour l’autre et l’amour, notre rythme cardiaque devient très ordonné, cohérent. La courbe est lisse, formée d’ondes harmonieuses (un exemple est illustré dans la figure ci-dessous). C’est ce qu’on appelle la cohérence cardiaque. Il n’est pas étonnant que nous nous sentions biens quand nous éprouvons des émotions agréables – ces émotions aident réellement les systèmes physiologiques à nous synchroniser et mieux travailler.

La technologie emWave utilise un logiciel de biofeedback qui vous permet d’apprendre à contrôler consciemment les réactions de votre corps à l’aide de techniques simples et naturelles telles que la respiration, le focusing sur des émotions agréables. Les changements apportés à votre corps sont mesurés à l’aide d’un capteur d’onde de pouls branché par un module USB de votre ordinateur. Selon le système utilisé, un graphique à l’écran présente les changements que vous êtes arrivé à effectuer et mesure différentes réponses du corps telles que :

  • Les activités cérébrales.
  • La tension artérielle.
  • La tension musculaire.
  • Le rythme cardiaque

Une fois que vous avez appris à reconnaître et à contrôler vos réponses corporelles, vous pouvez utiliser le biofeedback pour améliorer des problèmes de santé, pour sortir d’un état de stress, pour améliorer votre état mental en général et votre mieux-être. Il vous permet de vous entraîner à modifier vos fonctions corporelles à volonté.
Utilisé seulement quelques minutes par jour, ce simple appareil vous aide à transformer les sentiments de colère, l’anxiété ou la frustration en paix, plus de facilité et de clarté. Pendant que vous pratiquez avec le capteur de pouce, vous augmentez votre base de cohérence et de votre capacité à prendre en charge vos réactions émotionnelles. Santé, communication, relations et d’améliorer la qualité de vie

La cohérence rapide


  1. Focalisez votre attention sur la poitrine, assez haut vers la gauche, c’est la zone du cœur.
  2. Percevez votre respiration dans cette zone. Prenez bien le temps de ressentir chaque fois que vous inspirez, puis chaque fois que vous expirez, sans effort. Recherchez un confort maximum pour respirer.
  3. Prenez conscience du plaisir de respirer, du confort que vous parvenez à obtenir simplement en inspirant puis en expirant. Évoquez alors un sentiment agréable ou bien pensez à une personne que vous aimez et qui vous aime.

Les deux premières étapes constituent la neutralisation, les trois étapes successives forment un exercice de cohérence rapide, lequel régularise instantanément la cohérence comme l’indique l’enregistrement de la fréquence cardiaque suivant :

Il est donc possible, si l’on dispose du matériel emWave Desktop®(Freeze Framer) ou emWave 2®pour enregistrer, de vérifier immédiatement si l’exercice est correctement fait ou non.
Ce simple exercice répété tout au long de la journée nous entraîne à savoir faire des « crises de calme » et le calme est très bénéfique à la santé, mais pas seulement. Il améliore la vigilance, la concentration ; il nous permet de mieux utiliser nos capacités intellectuelles (concentration, mémorisation, raisonnement logique) et de mieux discerner nos sentiments (ce que nous aimons, ce que nous n’aimons pas). Enfin le calme améliore les performances dans tous les domaines : travail, sport, relation aux autres.
En pratique, il est intéressant de faire un maximum d’exercices, répartis sur toute la journée, dans les situations habituelles de la vie, sans préparer un temps particulier pour cela. Chaque exercice ne prend que quelques secondes et s’intègre parfaitement dans les activités courantes.

La règle : un seul exercice à la fois (une focalisation sur la zone du cœur et/ou la perception de la respiration agréable dans la zone du cœur et/ou l’évocation d’un sentiment agréable), ou bideux ou trois à la suite dans n’importe quel ordre, le plus souvent possible. Une méthode efficace est celle du « pense-bête », par exemple dessiner une croix sur sa main et pratiquer un exercice à chaque fois que je vois la croix. Tout autre « pense-bête » à condition de tomber souvent sous le regard est bien sûr tout à fait adapté.
Il existe désormais de nouveaux programmes sur le marché qui utilisent la technologie du biofeedback afin de mesurer différentes réponses du corps et leur interaction, par exemple la variation du rythme cardiaque (VRC).
La VRC calcule les variations du rythme cardiaque entre chaque battement. Aucun intervalle entre les battements n’est exactement le même et les appareils spécialisés en biofeedback calculent avec précision ces mouvements. L’analyse de la VRC est certainement le domaine de recherche qui connaît la plus grande croissance dans le domaine du biofeedback. Elle a permis jusqu’à présent la création d’une importante méthode de contrôle de notre physiologie pour combattre entres autres le stress au quotidien.

À retenir

Il semble que le cœur soit impliqué dans le traitement et le décodage de l’information intuitive. Une fois que l’information pré-stimulus est reçue dans les systèmes psychophysiologiques, elle semble être traitée de la même manière qu’une perception sensorielle classique.
La recherche tend à démontrer que plus nous améliorons notre VRC plus nous atteignons un état de résonance entre le cœur et le cerveau. Une telle collaboration présente des bénéfices extraordinaires sur la santé, et sur l’optimisation des capacités cognitives tout en favorisant le maintien d’une attitude positive et confiante dans la vie.
Parmi ces bénéfices, on obtient, entres autres, une meilleure concentration, une plus grande intuition, un sentiment de bonheur plus grand, un état de détente et d’harmonie avec le monde qui nous entoure.
® Images et graphiques avec l’aimable autorisation de M. Claude DEGLON - président heartMath Europe francophone".
® La cohérence rapide, merci d’indiquer l’ouvrage dont ceci est tiré "Cohérence Cardiaque : Nouvelle technique pour faire face au stress du Dr Charly CUNGI et Claude DEGLON Ed. Retz".


Technique alternative

Jean-Michel GURRET, thérapeute, praticien et formateur EFT certifié
L’EFT, “deux doigts de douceur…” ?


L’EFT (Emotional Freedom Therapy) est une technique thérapeutique de libération des émotions. Elle est Rapide à apprendre, simple à mettre en oeuvre elle s’avère fort utile pour les ostéopathes par la complémentarité à leur pratique.

Sans avoir peut-être entendu parler de l’EFT, vous êtes très probablement familiarisé avec des pratiques telles que l’acupuncture, l’acupression, le shiatsu ou encore la kinésiologie. Toutes ces techniques font partie de la famille des thérapies énergétiques.qui ont comme but le rééquilibrage des flux énergétiques qui circulent le long des méridiens. Cet équilibre est nécessaire pour maintenir un bon état physique et émotionnel de l’être humain. L’aspect psychologique indissociable dans EFT, explique la difficulté à la classer dans une catégorie précise. On parle souvent de thérapie énergétique, ou bien de psychologie énergétique, ou encore de thérapie méridienne.
On pourrait dire que l’EFT est une version moderne de ces thérapies, née dans les années 1990, dont les plus anciennes traces remontent à plus de cinq mille ans. Les résultats obtenus sont spectaculaires sur un grand nombre de symptômes, y compris des douleurs chroniques rebelles.

Du souvenir à l’émotion

Chaque jour, nous vivons une multitude d’expériences, dès plus anodines jusqu’aux plus complexes. Toutes ces expériences sont stockées dans notre cerveau qui opère un classement en utilisant toutes les ressources de la mémoire. Ainsi, certains souvenirs ou expériences sont relégués au rang de « l’oubli », et d’autres demeurent bien présents, immédiatement accessibles. Les souvenirs conservés dans le cerveau sont accompagnés chacun d’une émotion. Par exemple, si nous avons besoin de nous souvenir d’un nom ou d’un endroit, notre cerveau recherche dans le classeur et ramène certaines ou toutes les informations nécessaires avec les émotions correspondantes. Lorsque nous voyons une personne que nous aimons, notre cerveau accède à ces informations et il les affiche avec des bons sentiments. Si notre cerveau ne peut pas accéder à toutes les informations exactes, il les affiche de la manière la plus optimale possible. C’est pourquoi, par exemple, nous mélangeons quelquefois des noms.
Bien que notre mémoire enfouisse les souvenirs négatifs, dans le but de nous protéger, de manière à ce que cela impacte le moins possible notre existence, ceux-ci se rappellent beaucoup plus facilement à nous que les souvenirs agréables et positifs.
À chaque fois qu’un événement déclenche en nous une mémoire négative, notre cerveau nous connecte aussi à l’émotion qui s’y rattache, telle que la peur, la colère, le dégoût ou même la douleur. Ces mauvais souvenirs adressent un message d’alerte à notre cerveau et en même temps créent des émotions négatives que nous ressentons physiquement. Parce que ces messages agissent comme des impulsions électriques, ils créent des « orages d’éclairs » qui court-circuitent notre système énergétique corporel et conduisent à des blocages ou des déséquilibres. Ce sont ces perturbations qui sont à l’origine des problèmes émotionnels et des comportements négatifs.
Si nous ne libérons pas ces blocages, ils peuvent rester verrouillés dans notre système énergétique corporel pendant des années, voire toute notre vie. Ils deviennent évidents seulement lorsque nous commençons à souffrir de symptômes tels que la peur, la colère, la faible estime de soi, la dépendance, l’anxiété ou n’importe quel comportement négatif qui nous empoisonne l’existence. Ce cycle de déclenchement sans fin renforce la croyance que nous ne pouvons pas résoudre le problème. C’est la raison pour laquelle nous entendons souvent des gens dire : « J’ai toujours cette peur en moi » ou « Je ne peux pas changer mes sentiments (ou mon comportement), c’est ce que je suis ».
Généralement, nous ne sommes pas conscients de l’origine de l’émotion ou du symptôme physique. La pensée, ou le souvenir négatif, déclenche une perturbation dans le système énergétique corporel, qui se présente sous forme de douleur psychologique, physique ou émotionnelle.

Se libérer des émotions négatives

Pendant une séance EFT, nous stimulons plusieurs points méridiens du corps tout en aidant le patient à se concentrer sur le problème à traiter. Cette action envoie des vibrations qui débloquent, ou en d’autres mots, rééquilibrent le système énergétique. Ce processus élimine la réaction excessive ou irrationnelle tout en préservant une réaction saine. Il serait bien sûr complètement aberrant de supprimer totalement une peur, la peur étant un signal nécessaire à la survie. Ce que l’EFT traite, c’est la peur irrationnelle qui génère un comportement inapproprié. L’EFT n’est certes pas un remède universel. En outre, elle ne peut pas prétendre guérir chaque problème connu et a bien évidemment ses propres limites. En revanche, il s’agit d’une thérapie dont les développements pourraient bien ouvrir de nouvelles voies révolutionnaires de soin et de guérison.

L’EFT en pratique

Pendant une séance d’EFT, nous stimulons les points méridiens du corps en les tapotant avec deux doigts tout en répétant une phrase dont l’objectif et de nous focaliser sur le problème à traiter. La stimulation peut être réalisée par le praticien sur le patient ou bien le praticien peut montrer à la personne où et comment procéder en stimulant les méridiens directement sur lui-même. Ces points correspondent aux extrémités des principaux méridiens. Lorsque nous stimulons ces principaux méridiens, cela augmente le niveau d’énergie qui se trouve dans notre système et, plus encore, cela rétablit leur bon fonctionnement.
Une façon très simple de réaliser une séance efficace d’EFT consiste premièrement à identifier le plus précisément possible le problème (ou la cible) sur lequel le client souhaite travailler. Supposons que ce soit une douleur chronique dans l’épaule droite qui résiste aux traitements conventionnels. Posez-lui la question de savoir comment il pourrait décrire cette douleur de la manière la plus précise possible, par exemple, « comme une décharge électrique quand je bouge ». Demandez-lui ensuite d’évaluer cette douleur dans l’instant présent, telle qu’il la ressent, sur une échelle de 0 à 10, zéro signifiant l’absence totale de douleur et 10 le maximum de douleur que vous puissiez imaginer.

Puis vous allez l’aider à construire une phrase type du genre : « même si j’ai comme une décharge électrique dans l’épaule droite quand je bouge, je m’accepte comme je suis et je m’ouvre à la possibilité de la laisser partir ». La première partie de cette phrase exploite le problème du patient et son sentiment actuel par rapport à ce problème. La deuxième partie consiste à lui demander d’accepter ce qu’il ressent et de se préparer à se libérer du problème.

Ensuite, vous l’accompagnez à stimuler le tranchant de sa main droite ou gauche en répétant 3 fois cette phrase dans sa totalité et en se concentrant sur la douleur. Puis vous stimulez (ou vous lui montrez sur vous-même) chacun des points méridiens illustré sur le schéma ci-contre en restant concentré sur le problème.

Pour aider le patient, vous allez lui faire répéter une seule fois à chaque nouveau point méridien l’expression du problème, en l’occurrence pour notre exemple : « cette décharge électrique dans l’épaule droite ».

Les points à stimuler se trouvent au début du sourcil juste au dessus du nez, au coin de l’œil, sous l’œil, sous le nez, au niveau de la fossette du menton, sous les clavicules, à 10 cm sous l’aisselle, sous le sein, au coin extérieur à la base de l’ongle du pouce, au même endroit sur l’index, le majeur et le petit doigt (on saute l’annulaire).
Une fois cette séquence terminée, vous lui demandez de respirer profondément, vous lui faites boire un peu d’eau, et vous lui demandez d’évaluer de nouveau la douleur. Si celle-ci a déjà baissé avec cette simple routine, vous continuez à travailler sur « ce reste de douleur », de la même manière que précédemment. Si rien ne se passe en ce concentrant sur la douleur elle-même, il sera nécessaire d’aller explorer les composantes émotionnelles de cette sensation. Quand a t’elle débutée ? Que se passait-il dans la vie du patient à ce moment ? Si cette douleur pouvait parler que dirait-elle ? Ce sont quelles unes des questions auxquelles il sera particulièrement utile de répondre pour faire avancer le travail.

Un outil qui autonomise le patient

L’avantage principal de l’EFT réside dans son efficacité lorsqu’il est correctement employé. Il est fréquent d’arriver à des résultats rapides et significatifs lorsque ces étapes sont correctement effectuées. Le deuxième bénéfice de l’EFT est de pouvoir autonomiser et responsabiliser l’utilisateur de la technique, puisque le mode d’emploi est simple à comprendre et à reproduire. C’est certainement ce qui explique le succès de cette méthode qui se développe rapidement auprès des professionnels de la santé.

ABRÉACTIONS ET EFT

En 1997, des chercheurs ont effectué une étude sur les abréactions. Sur les 10 000 personnes étudiées, et qui utilisaient l’EFT, seuls 20 cas d’abréaction ont été rapportés, ce qui équivaut à environ 0,2 %. Même si ce chiffre est relativement minime, soyez toujours prudent afin d’éviter les abréactions chez vous ou lorsque vous traitez un patient.


Innovation

Dr André RATIO, Ostéopathe D.O.
À propos du livre le crâne en ostéopathie
« L’art et la Manière »


Depuis plus de quarante ans, notre opportunité fut d’assister à l’avènement en France des idées véhiculées par le concept crânio-sacré de Williams G. Sutherland. Des noms restent définitivement attachés à sa transmission, Denise Brooks, Albert Bénichou, René Queguiner, Francis Peyralade, Bernard Barillon (qui vient de nous quitter), Jean Berger… plus loin, Marc Bozzetto, Lionelle Issartel, Andréava Duval, Pierre Tricot, François Bel, Françoise Desrosiers, René Briend…

Nous saluons le privilège d’avoir côtoyé et rencontré des guides prestigieux. Harold Magoun, Viola Frymann, Rollin Becker, Irvin Korr, Michael Patterson, Edna Lay et autres maitres qui ont réjoui notre existence au-delà du professionnel.
La France est un pays d’accueil et l’ostéopathie y fait moisson. Autant d’Esprits, Autant d’Ecoles.
Ces formations se jouxtent, et à leur insu, se renforcent. Ce qui peut être « perçu » comme différence dérogeant à la règle du très juste, participe à l’évolution du grand courant ostéopathique. Parfois quelque adepte confondant ses enseignements successifs commutés en idée nouvelle, ramène ou projette une variante du concept et participe à son émulation.
Dans les années 1970, avenue Kléber à Paris, au sein de l’association animée par René Queguiner et Francis Peyralade, nous fut dévotement remise la première traduction française « d’Osteopathy in the cranial field » d’Harold Magoun (2ème édition). Ce guide incontournable, légué par son auteur, fut en effet traduit en français et reproduit en une cinquantaine d’exemplaires strictement et scrupuleusement distribués aux membres de l’association. Depuis, l’enseignement du concept crânien a conquis exponentiellement sa place. Les pionniers français ont fait moisson. Nombre d’émules se sont attelés à la pratique puis à la communication selon une sensibilité propre à chacun.
Un large panel de réflexions et d’acteurs a porté le crânien au premier rang des supports de la Grande Ostéopathie, celle du « Tout ».
En analysant l’intérêt porté par les ostéopathes adeptes du concept de Sutherland, on relève de subtiles variances à cette proposition élargie, très novatrice de prise en charge du patient. Chaque adepte a pu, à partir des mêmes sources, des mêmes critères, avec les mêmes composantes, les mêmes sutures, assumer cette ouverture au M.R.P, du « mécanisme » au « liquide de lumière ».

L’incidence du concept en pédiatrie, en occlusodontie, en posturologie fait aujourd’hui largement école. C’est dans la fidélité aux origines du concept mais aussi en s’ouvrant aux lectures élargies de ses interprétations que nous nous sommes proposés de restituer notre « perception du crânien », non en confondant mais en fondant les fausses différences ayant pu être induites par la multiplicité des auteurs.
Entre la pertinence qu’exige et que cautionnent la mesure et la force de Foi en ce Mécanisme de Lumière dans le frémissement de nos mains, le temps, les modes nous portent d’une Ecole à l’autre, et ramènent selon le temps et les discours d’une tendance à l’autre. Le concept qui traite du mécanisme crâniosacré n’est plus aujourd’hui dissocié du concept de globalité, autant que penser, « Unité de l’être », règle prépondérante en médecine ostéopathique, n’a de sens que si le crâne intègre et participe à cette grande vie unitaire. Quant au mouvement dont il est question ici, il n’en est que le légitime finalité.

Notre ouvrage, Le crâne en Ostéopathie, l’art et la manière, s’articule en 5 livres.

Revenir à des valeurs intemporelles fut notre premier objectif.
Le premier livre nous ramène à l’alphabet, aux fondements du concept.
Il présente le mécanisme crânio-sacré d’abord dans ses cinq composantes puis selon des thèmes exposés dans une chronologie devenue courante. La symphyse sphéno-basilaire à la base du crâne, la voûte, la face… Thèmes surtout évoqués et perçus à travers un levier privilégié : la composante ostéo-articulaire du mécanisme.
Le second livre, « le nouveau-né », justifie à lui seul, par sa portée, l’intérêt de l’émergence du concept au service de la pédiatrie.
Cet acquis, cette avancée, aujourd’hui réfrénée par des règles sécuritaires, doit continuer d’interpeler la réflexion du monde médical au service du patient et surtout de l’enfant dès sa naissance.
Dans ce livre II, nous présentons des abords nuancés de la prise en charge ostéopathique du nouveau-né.
La complémentarité de ces approches nous rassemble autour d’un modèle optimisé de prise en charge de l’enfant. Il faut s’investir pour procurer à l’Être son meilleur devenir… un art en soi. La fin du livre II, plus conventionnelle, traite des maladies infantiles. Le livre III rebondit sur des thèmes actualisés. A partir de l’implication de l’animation de lignes de force s’édifie notre posture. Le libre mouvement, en quête de confort, gravite autour de la posture par des jeux d’équilibre.
Les lignes de force, prémices des chaines musculo-aponévrotiques honorent au crâne le carrefour temporo-mandibulaire.
Notre édifice, à double polarité crânio-sacrée, requiert des plans régulateurs et stabilisateurs. Ces paramètres sont assumés par l’approche de grands thèmes généraux telle la considération des différents diaphragmes. Il faut enfin prendre en charge les effractions, les dysfonctions, fragilisant l’Edifice : « coup du lapin » (whiplash) ou encore une lésion tripode introduisant la lecture de translations vertébrales associant une vision plus énergétique de nos déséquilibres.
Plus loin dans l’ouvrage s’entrebâillent quelques fenêtres sur une approche diversifiée du corps. Un regard depuis le dehors ouvrant une perspective plus universelle du concept mais aussi plus métaphysique ; une vision spirituelle même du concept crânio-sacré.
Pour clôturer le livre, en dernière partie, nous parvenons à la source, au fondement des valeurs même, édictées et héritées d’Emmanuel Swedenborg. De ces valeurs lestées du sacrum émergeront les démarches diagnostique et thérapeutique léguées par William G. Sutherland.


Échange

Thomas VEZIN, Ostéopathe D.O.
Président des « Enfants de la Buse »
L’ostéopathie au service d’enfants nécessiteux


Enfants de la Buse » est une association loi 1901 qui a pour objet de fournir des soins ostéopathiques et médicaux aux enfants nécessiteux. Le principe de la prévention met la thérapie ostéopathique en avant comme un outil simple et efficace dans un contexte de désert médical.

C’est fin Novembre 2011 que l’équipe des « Enfants de la Buse » a atterri à l’île Sainte-Marie (Madagascar) pour 15 jours de consultations dans l’école primaire publique de Vohilava. 505 enfants nous attendaient.
L’aventure de l’équipe a commencé des années plus tôt sur les bancs de cours d’écoles d’ostéopathie, avec les questions classiques des étudiants à savoir : « Quelle est la place de l’ostéopathie dans l’éventail thérapeutique ? Quels sont les intérêts et limites de notre profession ? Que ressentons-nous réellement aux bouts de nos doigts ?... » Des années plus tard, au bord de l’océan indien, après quinze jours de traitements intenses, nous avons pu reprendre notre conversation. Nous venions de vivre une expérience étonnante, qui nous a permis de répondre, en partie, à nos interrogations.

LES ENFANTS DE LA BUSE

Nous avons vu 505 enfants de 3 à 13 ans. L’objectif de la mission des « Enfants de la Buse » est de voir en consultation tous les enfants de l’école, quelque soient les problèmes médicaux existants. Cette action devra se renouveler au minimum une fois par an, pour mettre en place une assistance médicale préventive durant la scolarité en primaire par le biais de l’outil ostéopathique. L’association aimerait à terme pouvoir étendre ce projet à l’ensemble des enfants scolarisés sur l’île. Nous étions quatre ostéopathes et un médecin urgentiste, indispensable pour traiter les pathologies nécessitant un traitement médicamenteux, et confirmer si besoin un diagnostique différentiel et/ou d’exclusion. Les enfants de l’île souffrent de troubles médicaux rarement rencontrés dans nos cabinets en France : malnutrition, déshydratation chronique, carence alimentaire, paludisme, traumatismes orthopédiques non traités (fractures mal réduites), plaies infectées, teignes et autres mycoses. Ces enfants n’ont pas accès aux soins, ils sont durs, forts, courageux. Leurs regards ne sont pas ceux des enfants du même âge, d’ici. Leurs regards vous disent : « je me méfie de toi, je sais me débrouiller seul ! ».

Face à certains de ces regards, vous devez baisser les yeux. Comme nous l’avions prévu notre approche a été plus générale, allant du traitement ostéopathique au soin infirmier si nécessaire. La mission a été un succès. Les autorités locales nous renouvellent leur confiance et nous mettons dès maintenant en place la prochaine étape du projet. Vous trouverez dans le doc 2 les principaux traitements fournis. Pour plus d’information retrouvez-nous sur le site www.lesenfantsdelabuse.org

GENESE D’UN PROJET

La mission qui a eu lieu est le résultat d’un long travail de mise en place d’une part, de réflexion importante sur notre profession d’autre part et enfin, de nombreux moments forts qui définissent la raison de notre métier.

Au départ tout commence, comme toujours, par une belle histoire d’amour. Je suis très attaché à Madagascar, où j’ai passé moitié de ma vie. A chaque séjour sur place je suis consterné du peu d’aide qui est fournie aux enfants. Tout est parti de là. Encore en formation ostéopathique, mais déjà professionnel de santé comme mes camarades, je lance le projet de venir en aide aux enfants malgaches. L’étudiant est un être spontané, ils ont tous dit oui. Les années sont passées, chacun avançant dans sa vie professionnelle, jusqu’au jour où j’ai prévenu tout le monde que l’association était lancée. Les financements en cours de recherche et les accords avec les autorités locales obtenus, il ne me manquait plus que l’équipe. Quatre praticiens, ayant tous travail et famille, ont répondu la même chose « oui » sans calcul, sans réflexion malgré l’énorme intervalle de temps écoulé entre l’accord solidaire étudiant et l’engagement professionnel d’aujourd’hui.

Oui n’est pas si simple à verbaliser, c’est un choix réel et réfléchi, c’est l’un des aboutissements de notre métier. Oui, je veux bien venir en aide aux autres, oui, c’est le but de ma démarche thérapeutique.

REVENIR À L’ESSENTIEL

Nous sommes partis fin novembre 2011. Quand vous vous retrouvez à la descente d’un avion sous 30° avec 505 enfants qui vous attendent les questions se bousculent dans votre tête. L’accueil a été chaleureux et simple, comme si tout cela était logique, normal. Déjà bouleversé par l’engagement de mes camarades, j’ai été secoué par cet accueil, encore une fois sans calcul, qui semblait juste exprimer une suite logique à nos parcours. A 7H30 le lundi matin nous avons commencé par la levée de drapeau, les discours officiels devant les enfants et leur famille, c’était un moment fort, intense et digne. Nous prenions conscience de l’espoir, désormais lourd à porter, que tous ces gens mettaient en nous.

Les enfants de l’école sont beaux, excités par la curiosité, nerveux…comme nous. La langue, la culture, le rapport à la santé et aux corps, les pathologies rencontrées ont bloqué toute approche habituelle de notre travail. Il nous fallait repenser notre approche traditionnelle du patient. Passé le premier instant de la rencontre, le premier « bonjour » maladroit dans un échange de regards inquiets et curieux, l’interrogatoire rendu absurde et sans réponse, la recherche fébrile dans un petit carnet de santé vide (souvent acheté la veille pour ne pas venir les mains vides), les consultations se sont enchaînées comme si nous étions sur nos lieux de travail habituel, avec des patients connus.

Nous avons tous réagis de la même manière : sans en parler au préalable, n’ayant ni la certitude d’un support médical, ni la conversation rassurante avec l’enfant et les parents, nous avons fait confiance à nos mains.

Nous pouvions enfin répondre, tout au moins en partie, à nos interrogations anciennes. Nous étions là pour soigner, nous espérons même avoir guéri, dans quelques cas, comme l’a dit Alain Cassourra. Car nous avons découvert que la vraie limite à notre profession n’est pas la technique, mais l’écoute que nous fournissons aux patients. Que pouvions-nous faire d’autre avec ces enfants que de poser nos mains et écouter ce que leur corps avait à dire. Ce n’est pas si simple en réalité d’accepter d’entendre l’autre. C’est l’essence même de notre métier que nous vivons, même si parfois nous l’oublions dans la spirale de notre vie quotidienne. Quand le verbal est absent, il reste notre sourire pour accueillir, notre œil pour percevoir et le toucher, notre toucher si particulier pour apaiser. Il ne faut pas avoir peur de s’accorder avec l’autre, d’attendre le début de l’échange tissulaire, d’oser sentir, et laisser les mains converser avec les tissus. Nous palpons les muscles, accordons les dysharmonies, équilibrons les tensions et nous donnons corps et vie à l’invisible que représente le monde de la sensation, alors ne gâchons pas l’émotion d’un traitement ostéopathique. Car c’est bien d’émotion que nous parlons.

DON DE SOI

Et des émotions nous en avons eu plein les yeux, patients comme praticiens. Soulager les suites d’une fracture d’avant bras, traiter les adhérences laissées par les cicatrices de morsures de requin ou de chien. Je me rappelle d’un enfant dont le bilan du crâne était impossible à cause des multiples abcès infectés qu’il avait sur la tête. Après 5 jours d’antibiothérapie il est revenu en souriant faire sa consultation. Je me rappelle aussi leur courage, face à leur douleur, avec toujours la même réponse à nos questions « ça va très bien merci beaucoup ». Je me rappelle d’une enfant en pleurs qui avait peur de venir s’allonger sur la table. Puis au fur et à mesure du traitement, un soupir, une inspiration plus longue que les autres, un regard rêveur, elle s’est endormie étonnamment confiante et abandonnée entre les mains de Fabien. Il est resté longtemps à la regarder, en la tenant dans ses bras et n’osant plus la réveiller, sa maman à coté d’elle. Elles (la mère et l’enfant) étaient bien, il ne savait pas comment stopper sans brusquerie cet instant. Combien de fois ai-je vu Marc rire avec les enfants à la fin d’un traitement, tous les deux heureux de s’être rencontrés, d’avoir partagé ensemble un moment d’intimité.

Tous les jours nous avons vécu de beaux moments, tous les soirs nous avons partagé notre enthousiasme, notre fierté et notre redécouverte de la raison fondamentale d’un métier de santé : fournir l’aide nécessaire à l’autre, faire un peu don de soi.

Le jour du départ, il y a eu de nouveaux des discours. Les enseignants et responsables de la circonscription scolaire nous ont remerciés, non par des phrases polis et plates, mais plutôt en ayant conscience de l’effort d’avoir monté cette mission et avec l’espoir de nous revoir vite. Les enfants nous ont offert un « Lamba », tissu traditionnel de la région, et sont venus nous remercier et nous embrasser. Personnellement je n’ai pas fait de discours, je n’y suis pas arrivé, trop ému. Nous étions deux à pleurer, l’émotion était un peu au dessus de mes capacités. Les malgaches ne montrent pas leur émotion, ils étaient étonnés de me voir pleure. Cela n’a pas créé de malaise, au contraire cela à fait prendre conscience à tout le monde des quinze jours passés ensemble.

Au moment de partir, la directrice de l’école m’a dit « tu regardes trop fort, rentre et reviens bientôt ».

Photos : ©COPYRIGHT Hamid Saadia" » Vezin


Feng Shui

Hélène WEBER, Maître de Feng Shui
La salle d’attente


La salle d’attente est généralement une pièce tranquille, familière après une première visite, moins quand on y rentre pour la première fois.
C’est une pièce essentielle pour les patients, un espace de préparation mentale aux soins, qui souvent est imprégné d’un silence plus ou moins angoissé.
Etant donné que cette pièce doit apporter une énergie YANG (c’est à dire active) cette atmosphère feutrée et inhibée ne convient pas forcément à l’équilibre énergétique enseigné par le Feng Shui. La lumière, l’espace, l’animation, vont mieux répondre à l’harmonie recherchée et nécessaire.

La lumière

La salle d’attente doit être bien éclairée, si possible par des fenêtres ouvrant sur un large espace. Si tel n’est pas le cas, il pourrait être très utile de consulter un éclairagiste. L’éclairage artificiel peut (et cela est suffisant pour un meilleur équilibre Feng-Shui) transformer n’importe quel espace sombre en un lieu convivial.
En ce qui concerne les couleurs de la pièce, faites-vous plaisir et choisissez ce que vous aimez. Un principe de base doit toutefois être respecté : les couleurs sombres sur les murs sont uniquement réservées aux salles d’attente très lumineuse. Par contre, les teintes pastel conviendront à toute salle d’attente.
Accrochez des tableaux aux murs ! Les objets d’art amplifient les énergies positives.

L’animation

Un poste de radio qui diffuse de la musique paisible, ainsi que des images agréables qui passent sur un écran serviront d’animation.

L’espace

Recherchez à ce qu’un minimum d’espace entre les sièges soit préservé pour permettre la circulation libre des énergies. Faites en sortes que vos fauteuils ou canapés soient disposés les uns en face des autres afin de conserver une bonne harmonie. Ne les placez pas dos à une porte. Si possible adossez-les à un mur.
Evitez de surcharger la pièce avec des meubles lourds ou des objets imposants.
Disposez des plantes hautes à larges feuilles dans les coins de la pièce. Elles développent la croissance et le renouveau et dynamiseront ainsi l’énergie de votre salle d’attente.

La forme de la pièce

Pour être favorable à la circulation du flux énergétique, la salle d’attente doit être carrée ou rectangulaire, toute autre forme étant proscrite. La forme triangulaire favorise la présence des énergies négatives et du stress. L’on peut éventuellement modifier la forme et couper la partie la plus pointue en faisant un placard. Et comme le triangle accentue l’élément feu, évitez d’associer à une salle d’attente de cette forme la couleur rouge.
La forme en "L" pourrait être facilement transformée en 2 petits points d’animation. Une salle d’attente en "couloir" est un couloir et ceci perturbe la circulation du Qi, cas auquel essayez dans la mesure du possible de ne pas faire attendre vos patients.
Au prochain numéro pour la rencontre Feng-Shui concernant l’aménagement de votre bureau.

Le Site de l’Ostéopathie remercie Frédéric Zénouda de l’avoir autorisé à publier l’intégralité du n° 2 du Monde de l’Ostéopathie


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