Édito
Savez-vous qu’en France, et encore jusqu’il y a peu, dans tous les pays européens, il était interdit par les autorités sanitaires d’utiliser le terme probiotique sur les emballages ou la communication entourant les compléments alimentaires contenant ces substances ?
Pourtant, les publications scientifiques sur les effets des probiotiques sur la santé de l’homme sont légion.
Alors d’où vient cette interdiction ?
En fait, tout est parti de la définition des probiotiques par l’OMS, que les autorités françaises et européennes ont considérée comme une allégation santé non autorisée : les probiotiques sont « des micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé ».
Souvenons-nous pourtant que la première commercialisation d’un probiotique remonte à 1910. Il s’agit de la souche Lactobacillus LB, découverte par le Dr Pierre Boucher qui la commercialise sous le nom de Lactéol®, pour ses vertus antidiarrhéiques. La seconde, avec des effets similaires, est la levure Saccharomyces boulardii, découverte en 1923 par Henri Boulard. Ce sont, à l’époque, des médicaments microbiotiques.
Les produits à base de micro-organismes vivants avec une action immunologique, métabolique ou pharmacologique sont aujourd’hui vendus toujours sous forme de médicaments microbiotiques et, aussi, de compléments alimentaires.
Depuis quelques mois ou années, des pays européens tels que l’Espagne, les Pays-Bas, l’Italie ou plus récemment le Danemark autorisent l’utilisation du terme probiotique. Espérons que la France et les autres pays européens les rejoignent bientôt et permettent ainsi de mieux informer les consommateurs.
Brigitte Karleskind
Sommaire
L’HIBISCUS, DE L’USAGE TRADITIONNEL À LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Les infusions de fleurs d’hibiscus étaient traditionnellement utilisées pour traiter les maladies cardiovasculaires et l’inflammation. Au cours de ces dernières années, la recherche clinique s’est focalisée sur les effets de l’hibiscus sur l’hypertension et les dyslipidémies.
CANCER DE LA PROSTATE EN SURVEILLANCE ACTIVE, DR ÉLÉONORE DJIKEUSSI
La zone périphérique de la prostate, où se développe la majorité des cancers à partir des cellules épithéliales, a un métabolisme très particulier. C’est une zone fortement riche en zinc. Sa concentration élevée dans les cellules épithéliales prostatiques entraîne un blocage du cycle de Krebs, permettant l’accumulation de citrate et son excrétion dans le liquide prostatique. Cette accumulation de zinc se fait grâce à la richesse des cellules épithéliales en récepteurs ZIP1 qui l’extraient du milieu extracellulaire vers le cytoplasme. Les cellules cancéreuses aux stades précoces, à l’inverse des cellules épithéliales normales, voient leurs capacités à concentrer du zinc faiblir, en rapport avec la diminution de l’expression du récepteur membranaire ZIP1.
Celui-ci joue un rôle important dans le processus de cancérisation prostatique. Outre les modifications hormonales, l’inflammation chronique est un des facteurs qui inhibent l’expression de ce récepteur. Au cours du syndrome métabolique, facteur de risque de nombre de cancers, cette inflammation chronique est présente à plus ou moins bas bruit. Ce syndrome qui s’associe à une insulino-résistance est devenu un enjeu de santé publique mondial étant donné sa progression pandémique.
Les mesures interventionnelles visant à réduire la progression des cancers de la prostate en surveillance active portent à la fois sur la nutrition et la micronutrition, dans un accompagnement multidimensionnel adapté à chaque personne, qui doit associer un volet gestion du stress et activité physique.
INSUFFISANCE CARDIAQUE : LA COQ10 JOUE UN RÔLE IMPORTANT
L’insuffisance cardiaque chronique est l’une des maladies cardiovasculaires les plus fréquentes dans les pays occidentaux et, rien qu’en France, concerne plus de 1 million de personnes. La présence de faibles concentrations de CoQ10 chez les insuffisants cardiaques est connue de longue date. Comme adjuvant aux traitements classiques de l’insuffisance cardiaque, la CoQ10 fait partie des protocoles courants de prise en charge de la maladie au Japon et dans certains pays européens.
DES PLANTES POUR RETROUVER UN SOMMEIL RÉPARATEUR
La crise sanitaire et les confinements successifs ont un impact certain sur la qualité du sommeil. Le stress et l’anxiété qu’ils génèrent y sont bien sûr pour beaucoup et sont, comme souvent, à l’origine de difficultés d’endormissement et de réveils nocturnes. Des plantes et extraits de plantes peuvent contribuer à améliorer la qualité du sommeil, notamment en agissant sur le stress et l’anxiété, et accompagner le retour vers une vie plus normale.