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Contribution des Sciences De l’Education à la prise en charge par l’ostéopathe d’un patient souffrant de cervicalgie commune.

Caisso Philippe - Mémoire de Master 2 professionnel
samedi 23 octobre 2021 par Philippe Caisso

CAISSO Philippe - Contribution des Sciences De l’Education à la prise en charge par l’ostéopathe d’un patient souffrant de cervicalgie commune. :

Maîtres de mémoire :

  • Gatto Franck, Maitre de conférence, HDR (Université Montpellier 3)

Mémoire de Master 2 professionnel - Sous la direction de Monsieur Franck GATTO, Maitre de Conférences, HDR (Université de Montpellier 3) - Année 2008-2009 - Université de Corse - Service de la Formation Continue - En partenariat avec Coordination ARB Hôpital Robert Debré

Le Site de l’Ostéopathie remercie Philippe Caisso de l’avoir autorisé à publier son mémoire de Master 2



RÉSUMÉ


Pour répondre à l’esprit de la loi du 4 mars 2002 qui rend le patient co-auteur et co-décideur de sa santé, les ostéopathes devront changer leurs pratiques professionnelles et passer d’un modèle de santé biomédical curatif à un modèle de santé global non positiviste. Quelle est l’incidence de l’ancienneté, du pays de formation, de l’expérientiel en termes de qualifications acquises antérieurement en formation initiale, formation continue ou universitaire sur l’approche des différents modèles et théories du praticien en sciences de l’éducation ?
Le travail de recherche proposé dans ce mémoire s’est fixé pour but d’évaluer la qualité de la prise en charge par l’ostéopathe du patient souffrant de cervicalgie commune en utilisant une méthode de recherche différentielle basée sur une enquête par questionnaire – et plus précisément le niveau de connaissances attendues dans certains champs des sciences de l’éducation (modèles de santé, théories de l’apprentissage, modèles de l’évaluation) indispensable à l’application de la loi du 4 mars 2002.
Les résultats montrent que les connaissances, savoir faire, attitudes de l’ostéopathe concernant la prise en charge du patient souffrant de cervicalgie commune sont très largement perfectibles.
A l’heure où la profession est en pleine structuration, il paraît nécessaire d’une part de modifier les contenus des formations initiales et continues et d’autre part de modifier la formation des praticiens enseignants en écoles d’ostéopathie. Les sciences de l’éducation se profilent aujourd’hui comme un outil indispensable pour favoriser le changement de posture et amener les ostéopathes vers un savoir savant, en accord avec les directives ministérielles prônant une diminution des coûts humains et financiers de la santé .

MOTS-CLÉS : Ostéopathie, modèles santé, modèles évaluation, théories apprentissage, cervicalgie commune.

INTRODUCTION


Baccalauréat D en poche et après quelques années d’hésitations, c’est au cours de mon service militaire que je décidais de faire le point sur mon avenir professionnel et mes motivations réelles. Le souvenir des kinésithérapeutes rencontrés suite à diverses blessures personnelles, leur passion dans leur métier et leur proximité du milieu sportif me décidèrent à m’engager dans cette voie et je répondais sans le savoir à la réflexion de Nuttin (2000) « Grâce aux fonctions cognitives qui pénètrent le dynamisme des relations entre le sujet et le monde, la motivation devient une structure cognitivo-dynamique qui dirige l’action vers des buts concrets ». Je passais un an dans une école préparatoire au concours où la méthode pédagogique par objectif était la règle. La connaissance était simplement transmise par conditionnement. Cette méthode pédagogique traditionnelle considérée par Donnadieu, Genthon et Vial (1998) comme étant issue du courant de pensée behavioriste selon laquelle «  Apprendre, c’est alors diriger son action vers l’atteinte des résultats, de cibles préconstruites », me permit d’obtenir mon droit d’entrée à l’Institut de Formation en Masso-kinésithérapie (IFMK) de Montpellier.
Dès la première année les stages hospitaliers m’apportèrent le plaisir d’aider physiquement les personnes. En ce début de formation, je devais me concentrer sur les techniques enseignées dans une vision mécaniciste qui selon Vial (2001) «  …voit le monde comme un moteur, que l’homme peut démonter, réparer, reconstruire. » Démonstration, répétition, restitution, je me conformais à ce que Gatto (2005) nomme «  la conception des petites marches », conception de l’apprentissage dans laquelle « Le savoir est transmis par guidage progressif extérieur au sujet. ». Je restais impatient que l’on n’abordât la souffrance non organique que montraient certains patients atteints de maux chroniques, mais ce jour ne vint jamais. Je restais empreint du modèle biomédical dans lequel le patient ne peut qu’accepter les soins mis en place sans les commenter et dans lequel son savoir et son avis ne comptent pas. On m’avait formé à être sûr, objectif, rationnel mais j’obtins mon diplôme avec la ferme intention de quitter le statut d’agent (Ardoino, 2000) appliquant les procédures et protocole dans un discours dogmatique et réductionniste. Dès la deuxième année d’IFMK, je m’étais discrètement intéressé à l’approche ostéopathique décrite classiquement comme holistique ou globaliste. A l’issue de six ans de stages en formation continue d’ostéopathie, je dus me rendre à l’évidence : les formateurs ostéopathes, tous professionnels de santé, étaient empreints, eux aussi, du modèle biomédical positiviste .

Je décidais, dans un but d’autonomie, d’exercer uniquement l’ostéopathie, enrichissant ma pratique des différentes approches issues de mes formations et essayant de considérer le patient dans son environnement .
En 2002, la loi du 4 Mars (Annexe 4) et ses différents décrets d’applications modifiaient la réglementation des professions de santé et dans le même temps reconnaissaient dans son article 75 (Annexe 1) le « titre » d’ostéopathe. Dans le tumulte des guerres de clocher ternissant cette ouverture au titre, je ne voyais pas le lien qui permettrait enfin l’approche globale de santé que je recherchais. Ma rencontre avec Franck Gatto me fit découvrir les Sciences de l’Éducation et de fait, le lien devenait évident, la formation des ostéopathes devait s’intégrer dans cette discipline universitaire et s’imprégner de ses différents modèles et théories. Je décidais donc de me tourner vers le département des sciences de l’éducation de l’Université de Corse en partenariat avec l’ARB Paris, afin d’accéder à l’étude et à la recherche des moyens indispensables à une formation initiale et une formation continue de qualité et pouvoir un jour enseigner et faire partager ces savoirs avec les praticiens de santé.

En parlant des kinésithérapeutes Gatto (2005) écrit « Cette formation en sciences humaines me paraît aujourd’hui incontournable si l’on veut que notre profession avance vers l’autonomie. Elle permettra de nous éloigner de cette logique mécaniciste, biomédicale et de nous rapprocher du modèle de santé global axé sur un équilibre entre l’individu et son environnement  ». Les ostéopathes ne devront pas ignorer cette réflexion fondée sur des résultats de recherche scientifique.
Le modèle de santé biomédical curatif et le modèle de santé global non positiviste, les théories de l’apprentissage behavioristes et néo socio constructivistes, enfin les modèles d’évaluation contrôle et d’évaluation questionnement, possèdent des critères scientifiques différents. Afin de pouvoir utiliser les critères scientifiques s’inscrivant dans un paradigme positiviste ou phénoménologique, les ostéopathes devront d’abord évaluer leur positionnement dans les théories et modèles proposés en Sciences de l’Éducation.
Gatto (2007) précise « posséder la compétence de passer d’un paradigme à l’autre est une nécessité pour le soignant qui souhaite respecter la loi du 4 Mars 2002 dans une démarche et un processus de soin global ».
De plus, comme le note Gatto (2008) parlant des kinésithérapeutes, l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP), instituée par l’article L. 4133-1-1 du code de la santé publique, consiste (article D.4133-23 de ce code) en « L’analyse de la pratique professionnelle en référence à des recommandations et selon une méthode élaborée ou validée par la Haute Autorité en Santé et inclut la mise en œuvre et le suivi d’actions d’amélioration des pratiques » (J0 N°2 - 3/01/2008 – texte N° 84 : Décision HAS n° 2007.10.035/EPP du 07 novembre 2007). Ce texte concerne actuellement les médecins mais la définition s’applique à l’EPP en général et peut donc concerner notre profession naissante qui devra mettre en place des évaluations professionnelles et des formations continues.
Il me semble indispensable que les sciences de l’éducation éclairent et orientent ces évaluations et ces formations si nous voulons que la profession d’ostéopathe grandisse en autonomie professionnelle et en qualité sanitaire. Cette formation aux sciences de l’éducation permet d’œuvrer dans ce sens conformément à la loi du 4 mars 2002 dite loi « Kouchner » qui stipule que le patient doit être co-auteur, co-évaluateur, co-décideur de sa santé avec son thérapeute.
La cervicalgie est une pathologie fréquente dans la population générale en Europe puisqu’on estime que sa prévalence se situe entre 10 et 15 % de la population (Brattberg et al., 1989). Même si son retentissement semble habituellement moindre que celui des lombalgies, elle est responsable de nombreux jours d’arrêts de travail en France et surtout d’un handicap fonctionnel important chez les patients qui en souffrent. La recherche de la qualité de la prise en charge du patient souffrant de cervicalgie commune par l’ostéopathe rend indispensable à celui-ci, d’acquérir les modèles de santé, les théories de l’apprentissage ainsi que des modèles de l’évaluation. Repérer les savoirs conformes et non conformes de l’ostéopathe dans les champs du savoir biomédical et ostéopathique ainsi que dans le champ des domaines des sciences de l’éducation est un préalable indispensable à la recherche de cette qualité.
Ce repérage pourrait contribuer à la mise en place des évaluations professionnelles des ostéopathes dans le domaine de la prise en charge du patient souffrant de cervicalgie commune.
C’est dans cette perspective d’état des lieux que se situe cette étude.


SOMMAIRE


1. Introduction

2. La Cervicalgie commune : approche biomédicale et ostéopathique
2.1 Définition

2.2 Le contexte de santé publique

2.3 Un contexte biomédical fondé sur les preuves (Evidence Based Medecine)
2.3.1 Le champ des cervicalgies communes
2.3.2 Sources anatomiques hypothétiques des cervicalgies communes
2.3.3 Traditions et habitudes dans l’évaluation des cervicalgies communes
2.3.4 Les traitements biomédicaux : une efficacité controversée

2.4 L’alternative ostéopathique
2.4.1 Les définitions de l’ostéopathie
2.4.2 Contexte historique
2.4.3 Contexte législatif
2.4.4 Le traitement ostéopathique
2.4.5 Contre indications et conseils de bonne pratique

2.5 La question des examens radiologiques

2.6 Proposition de référentiel de soins ostéopathiques

2.7 Conclusion : éducation à la santé du patient cervicalgique

3. Sciences de l’Éducation : modèles et théories invoquées
3.1 Les modèles de santé
3.1.1 Modèle biomédical curatif
3.1.2 Promotion de la santé : modèle global de santé non positiviste
3.1.3 Tableau 3 : Ce que les ostéopathes devraient connaître des modèles de la santé

3.2 Les théories de l’apprentissage
3.2.1 Le behaviorisme
3.2.2 Le constructivisme
3.2.3 Le socio-constructivisme
3.2.4 Le néo-socio-constructivisme
3.2.5 Tableau 4 : Ce que les ostéopathes devraient connaître des théories de l’apprentissage

3.3 Les modèles de l’évaluation
3.3.1 L’évaluation contrôle : la mesure et la gestion
3.3.2 Évaluation complexe :évaluation questionnement et problématique du sens
3.3.3 Tableau 5 : Ce que les Ostéopathes devraient connaître des modèles de l’évaluation

3.4 Matrice théorique

3.5 Questions de recherche

4. Méthodologie de la recherche
4.1 Choix de la méthode

4.2 Population observée

4.3 Outil d’enquête et protocole
4.3.1 Message d’introduction du questionnaire sur les sites et forum
4.3.2 Questionnaire théorisé

4.4 Analyse des résultats

4.5 Traitement statistique des données par corrélation suivant le test chi2
4.5.1 Le nombre d’années d’expérience professionnelle influence-t-il le taux de conformité aux réponses attendues ?
4.5.2 Les études universitaires influencent-elles le taux de conformité des réponses attendues ?
4.5.3 Le lieu de formation à l’ostéopathie, selon qu’elle a été réalisée en France ou à l’étranger influence-t-elle le taux de conformité aux réponses attendues ?
4.5.4 Le mode formation en ostéopathie, selon qu’elle a été faite en alternance (formation continue) ou à plein temps (formation initiale) influence-t-il le taux de conformité aux réponses attendues ?
4.5.5 Le profil de l’ostéopathe, selon qu’il est professionnel de santé ou non professionnel de santé influence-t-il le taux de conformité aux réponses attendues ?
4.5.6 Tableau 7 : Synthèse des corrélations suivant le test chi2

4.6 Précision du domaine de validité de cette étude

5. Conclusion et perspectives

6. Références bibliographiques

7. Annexes
7.1 Annexe 1 : Article 75 de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé.
7.2 Annexe 2 : Arrêté du 25 mars 2007 relatif à la formation en ostéopathie, à la commission d’agrément
7.3 Annexe 3 : Présentation des contre-indications liées aux manipulations cervicales selon différents auteurs. (ANAES , 2003)
7.4 Annexe 4 : Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé

8. Résumé


MÉMOIRE en PDF


Contribution des Sciences De l’Education à la prise en charge par l’ostéopathe d’un patient souffrant de cervicalgie commune.
Caisso Philippe

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