Ostéo, la revue des ostéopathes
n° 92 - Mars 2012
Pierre Tricot, Ostéopathe
www.approche-tissulaire.fr
Je voudrais tout d’abord remercier le directeur de la publication qui m’a sollicité pour rédiger l’éditorial de ce numéro, en partie consacré à Still.
Ma rencontre avec Still s’est produite tardivement dans ma vie d’ostéopathe. En effet, lorsque j’ai commencé ma formation en ostéopathie, dans le début des années 1970, nous n’avions pas accès aux textes originaux et le peu que nous pouvions nous procurer n’étaient pas traduits. J’ai eu la chance dès le début de mon cursus, de rencontrer Viola Frymann et Tom Schooley, tous deux élèves directs de Sutherland et tous deux très centrés sur Still et la philosophie ostéopathique. Pour nous en transmettre les grandes lignes, ils recouraient souvent à des citations de Still. Mais, les mêmes citations étaient répétées, de sorte que nous avions l’impression de ne connaître que des bribes de Still et de l’histoire de l’ostéopathie.
Mon projet de départ concernant Autobiographie, n’était pas de le traduire, mais simplement de le lire. Je désirais vérifier si ce que je faisais (l’approche tissulaire) s’inscrivait réellement dans la philosophie ostéopathique. Malheureusement, l’anglais de Still était pour moi tellement difficile à comprendre que soit j’abandonnais, soit j’allais plus loin pour m’immerger davantage dans ses propos. C’est cette dernière solution qui a prévalu et m’a poussé à le traduire, afin d’aller plus profondément dans le texte et de mieux saisir sa pensée.
J’ai découvert un personnage étonnant dont je ne soupçonnais absolument pas la profondeur et la justesse. J’ai aussi découvert une époque et un contexte socioculturel (le Middle West américain pionnier) que je ne connaissais pas ou très peu (sauf par les Westerns de John Wayne, loin d’être vraiment représentatifs de ce qui se vivait à cette époque dans ces contrées).
En traduisant Still, j’ai découvert un personnage très profond, au mode de pensée anachronique (typiquement cerveau droit) bridé dans l’expression de ce qui lui paraissait essentiel par un niveau culturel personnel et contextuel de base peu élevé, mais guidé par une soif de compréhension et de connaissance hors du commun. J’ai découvert une philosophie allant beaucoup plus loin que la simple globalité corporelle, cherchant à resituer l’humain dans un contexte bien plus vaste, philosophique et spirituel (pas religieux, spirituel). Bref un homme proposant de l’homme et de l’ostéopathie une dimension vraiment étendue, celle qui m’intéressait et que m’avaient fait entrevoir Viola Frymann et Tom Shooley.
Tout le travail avec Still m’a fourni un fulcrum en tant que praticien ostéopathe et en tant qu’humain, ce qui me fait déplorer qu’il soit si peu lu aujourd’hui et encourager ceux qui veulent vraiment accéder à une dimension ostéopathique digne de ce nom de le lire et de s’en imprégner.
La seconde partie de ce numéro est consacrée à la technique du recoil cardiaque et à la vérification de son action sur le système cardiovasculaire et plus particulièrement sur la régulation de la tension. L’étude menée relative à cette technique semble confirmer son efficacité. J’aimerais juste insister sur le fait que je vois l’ostéopathie comme à la fois philosophie, technique et art. Tout art possède une partie technique qui est très importante, mais ce qui le fait art, c’est la manière dont la technique va permettre de créer une œuvre qui la transcende et exprime l’indicible. Nos techniques n’échappent pas à ces règles et mon expérience me montre tous les jours qu’au delà du geste lui-même et de sa technicité, c’est ce que j’y mets de moi qui fait vivre la technique.
Si nous considérons les trois niveaux fondamentaux de l’existence que sont l’être, le faire et l’avoir, nous voyons bien que l’être occupe un niveau de causalité (si chère aux ostéopathes) bien plus essentiel que le faire et l’avoir qui en sont des « sous-produits. » Donc, décrire une technique avec précision, c’est bien, mais ça reste du « faire. » Pour être complet, il faut décrire dans quel état d’être devrait se mettre le praticien pour réaliser sa technique : quelle est son intention vis à vis de la technique, mais aussi vis à vis du patient, où place-t-il son attention (ou sa présence), comment se positionne-t-il (son enracinement). Cela en place, la technique devient un geste bien plus efficace.
Pierre Tricot, Ostéopathe
www.approche-tissulaire.fr
Vorrei innanzitutto ringraziare il direttore della pubblicazione, che mi ha sollecitato alla stesura dell’editoriale di questo numero, in parte dedicato a Still.
Il mio incontro con Still si è verificato tardivamente nella mia vita d’osteopata. In effetti quando ho intrapreso la mia formazione in osteopatia, nei primi anni ’70, non avevamo accesso ai testi originali, ed il poco che potevamo procurarci non era tradotto. Ho avuto la fortuna, all’inizio del mio corso, d’incontrare Viola Frymann e Tom Schooley, entrambi allievi diretti di Sutherland, e tutti e due molto concentrati su Still e sulla filosofia osteopatica. Per trasmettercene le linee generali, essi ricorrevano spesso a citazioni di Still, che erano sempre le stesse, cosicchè avevamo l’impressione di conoscere soltanto vecchie cose di Still e della storia dell’osteopatia.
Il mio progetto iniziale, concernente "Autobiografia", non era di tradurlo, ma semplicemente di leggerlo. Desideravo verificare se quello che facevo (l’approccio tissutale) s’inserisse realmente nella filosofia osteopatica. Purtroppo l’inglese di Still era di cosi difficile comprensione per me che le alternative erano l’abbandono del progetto o la perseveranza, perseguendo con più tenacia l’obiettivo. La seconda soluzione ha prevalso, e mi ha spinto a tradurlo, per approfondire il testo e focalizzare meglio il suo pensiero. Ho scoperto un personaggio sorprendente, di cui non sospettavo minimamente la profondità e la precisione. Ho anche conosciuto un’epoca ed un contesto socio-culturale (il Middle West americano pioniere) di cui sapevo molto poco (a parte i Westerns di John Wayne, ben lungi dall’essere dawero rappresentativi di ciò che si viveva all’epoca in questi paesi). Traducendo Still ho scoperto un personaggio molto profondo, dal pensiero anacronistico (tipica mentalità di destra) imbrigliato, nell’espressione di ció che gli sembrava essenziale, da un livello culturale personale e contestuale di base poco elevato, ma guidato da un’inusuale sete di comprensione e di conoscenza. Ho conosciuto un filosofo molto al di là della semplice globalità corporea, che cerca di risituare l’umano in un contesto molto più vasto, filosofico e spirituale (non religioso, spirituale). Un uomo in grado di proporre una dimensione veramente estesa dell’uomo e dell’osteopatia, quella che nn’interessava e che Viola Frymann et Tom Shooley mi avevano fatto intravedere. Tutto il lavoro di Still mi ha fornito un fulcro, sia come terapeuta osteopata che come essere umano, cosa che mi ha fatto rimpiangere che egli sia cosi poco letto oggi, e che mi ha spinto ad incoraggiare coloro che vogliono dawero accedere ad una dimensione osteopatica degna di questo nome, a leggerlo e ad impregnarsene.
La seconda parte di questo numero è dedicata alla tecnica del rinculo cardiaco e alla verifica del suo effetto sul sistema cardiovascolare, e particolarmente sulla regolazione della pressione arteriosa. Lo studio condotto su questa tecnica sembra confermare la sua efficacia. Mi piacerebbe insistere sul fatto che considero l’osteopatia come filosofia, tecnica ed arte. Ogni arte possiede una parte tecnica molto importante, ma ciò che la rende arte è il modo in cui la tecnica permette di creare un’opera che la trascende, esprimendo l’indicibile. Tutti i nostri tecnici non sfuggono a queste regole, e la mia esperienza m’insegna ogni giorno che al di là del gesto in sè e della sua tecnicità, è quello che ci metto di me stesso che fa vivere la tecnica.
Se consideriamo i tre livelli fondamentali dell’esistenza, che sono l’essere, il fare e l’avere, notiamo che l’essere occupa un livello di causalità (cosi cara agli osteopati) molto più essenziale rispetto al fare e all’avere, che ne sono quindi dei "sottoprodotti". È bene dunque descrivere una tecnica con precisione, ma ció resta solo "fare". Per essere completi bisogna spiegare in quale statu d’animo dovrebbe porsi il terapeuta per realizzare la sua tecnica : qual’è la sua intenzione riguardo alla tecnica ed al paziente, su cosa focalizza la sua attenzione (o la sua presenza), corne si posiziona, (il sua background). Stabilito questa, la tecnica diviene un gesto molto più efficace.
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