Pierre-Yves CATAPHARD - Réflexions sur la perception et l’ontologie d’A. T. STILL : Un portail phénoménologique de l’ostéopathie :
Mémoire présenté au Jury international à Montréal - Mai 2015 - Collèges d’Études Ostéopathiques - Programme du deuxième cycle - Recherche Montréal
« Avouons que ce n’est point une petite affaire que se sentir assis entre deux chaises,
celle d’un monde diurne, dont les idéaux sont ébranlés et dont les valeurs sonnent creux,
et celle d’un monde nocturne, mû par une fantasmagorie apparemment insensée. »
Carl Gustav Jung Dialectique du moi et de l’inconscient (traduit par R. Cahen). St-Amand, France : Gallimard. 1964, p.183.
QUESTIONS PRÉLIMINAIRES DE RECHERCHE
(l’origine du questionnement)
Qu’est-ce que la perception en ostéopathie ?
et plus spécifiquement :
Quelle compréhension philosophique possèdent les ostéopathes du phénomène de perception ?
QUESTION DE RECHERCHE (en incluant les balises de l’étude)
Quelle compréhension philosophique possédait Still du phénomène de perception ?
SOUS-QUESTIONS DE RECHERCHE (issues du contexte général)
Quelles sont les croyances ontologiques véhiculées par Still dans sa philosophie ?
et plus spécifiquement
Dans quelle mesure et de quelle manière la philosophie ostéopathique de Still s’apparente-t-elle aux attitudes ontologiques réaliste, idéaliste et phénoménologique ?
RÉSUMÉ
Les ostéopathes, lors de l‘examen clinique, utilisent leurs sens plus que toutes autres choses pour déterminer la cause des maladies et des dysfonctions du patient. Bien qu‘il soit impossible de nier que leurs perceptions (celles qu‘ils ont du patient) nichent donc au coeur de chacune de leurs décisions cliniques, peu d‘entre eux semblent s‘être directement intéressés au phénomène perceptuel. Les chercheurs y ont vu une sérieuse lacune, risquant même de limiter la compréhension philosophique de l‘ostéopathie qu‘en possède la communauté, et ont donc choisi de l‘étudier. C‘est par une analyse herméneutique de ce que signifie percevoir pour Andrew Taylor Still (le père et penseur de la philosophie ostéopathique), rendue possible grâce à l‘identification des croyances ontologiques de ce dernier, que s‘est tenue ladite enquête.
En ne cachant pas qu‘une interprétation différente des résultats demeure possible, c‘est finalement à l‘ontologie phénoménologique que les auteurs ont jugé le plus légitime d‘associer celle de Still. La phénoménologie place le phénomène perceptuel au coeur de la nature des choses. Plutôt que d‘associer la réalité à l‘objet (comme dans le réaliste) ou au sujet (comme dans l‘idéaliste) on l‘associe ici plutôt à la seule chose qui soit fondamentalement donnée : le phénomène (i.e. le rapport entre l‘objet et le sujet). L‘objet perçu est objet parce qu‘il est appréhendé par un sujet. Le sujet qui perçoit est sujet parce qu‘il appréhende un objet. Leur interdépendance, dans ce contexte, est indéniable ; et leur rencontre, parce que rien à l‘extérieur de celle-ci n‘est atteignable, forge toutes existences.
La conclusion qui fait de l‘ontologie de Still une idéologie phénoménologique, le lecteur l‘aura sans doute deviné, est lourde d‘implications. La phénoménologie, en évitant la réduction des concepts d‘objet et de sujet, endosse un paradigme de la perception qui fait de la réalité une entité à la fois objective et subjective. En réintégrant ainsi la part subjective de la réalité au modèle généralement objectif que préconisent les sciences naturelles, l‘ostéopathie accepte l‘importance de la contribution des sciences humaines à son modèle et réaffirme l‘écart de pensée qui la distingue de l‘entreprise médico-scientifique moderne.
En plus d‘au niveau scientifique, cette volte-face philosophique se fait aussi entre autres sentir au niveau théorique (par un approfondissement de la compréhension de ce que signifie la rencontre thérapeute/patient, et par une acceptation de l‘idéo-diversité en ostéopathie), au niveau clinique (par une redéfinition de certains concepts cliniques primordiaux comme ceux de lésion ostéopathique et de santé ; et par l‘importance de porter attention au sujet pour connaître et comprendre l‘objet), et au niveau académique (par la reconnaissance de l‘importance d‘encourager, en plus des connaissances objectives, la créativité artistique des étudiants).
L‘interprétation phénoménologique, en réunifiant les facettes objective et subjective de la perception, est peut-être celle qui nous permettra de réellement comprendre ce qui fait de l‘ostéopathie à la fois un art et une science.
MOTS-CLÉS : Perception, Philosophie, Ontologie, Objet, Sujet, Phénomène, Réalisme, Idéalisme, Phénoménologie. |
ABSTRACT
Osteopaths, during clinical examination, use their senses more than anything else to determine the causes of illness and dysfunction in the patient body. Although it is impossible to deny that all their clinical decisions rely mostly on their perceptions (those they have about the patient), few seem to show interest in this phenomenon. The researchers saw this as a serious shortcoming, potentially even limiting the community‘s philosophical understanding of osteopathy, and chose to study it for that reason. The investigation took the form of a hermeneutical analysis of what Andrew Taylor Still (father and thinker of the osteopathic philosophy) meant by perceiving and was indirectly made possible by the identification of his ontological beliefs.
Without hiding the possibility of a different interpretation of the results, it is to the phenomenological ontology that the authors decided to assimilate Still‘s. Phenomenology places the phenomenon at the very heart of the nature of things. Instead of associating reality to the object (as in realism) or to the subject (as in the idealism), it is rather associated with the only thing that is ever fundamentally given : the phenomenon (or the relation between an object and a subject). The perceived object really is an object because it is apprehended by a subject. The observing subject really is a subject because it apprehends an object. Their interdependence, in this context, is undeniable and their encounter, because nothing outside of it is accessible, forges all existences.
Identifying Still‘s ideology to the phenomenological ontology, the reader will have guessed, has heavy implications. By avoiding reducing the concepts of object and subject, phenomenology endorses a paradigm of perception that vouches for a reality both objective and subjective. Thus reinstating the subjective part of reality in the generally objective model advocated by the natural sciences, osteopathy accepts the importance of social sciences in its model and reaffirms the divergence of thought that distinguishes it from modern medico-scientific endeavours.
In addition to this scientific implication, this philosophical turnabout can also be manifested at the theoretical level (through a deeper understanding of the meaning of the therapist/patient encounter, and through the acceptance of the ideo-diversity between osteopaths), at the clinical level (through redefining certain essential clinical concepts such as osteopathic lesion and health ; and through the importance of paying attention to the subject to know and understand the object), and the academic level (through the recognition of the importance of encouraging not only objective knowledge but also the students‘ creativity).
The phenomenological interpretation, by reuniting the objective and subjective aspects of perception, might just be the one that helps us understand what makes osteopathy both an art and a science.
KEYWORDS : Perception, Philosophy, Ontology, Object, Subject, Phenomena, Realism, Idealism, Phenomenology. |
LA PROBLÉMATIQUE
1.1 Remarque introductive : Thème, but et angle de l’ouvrage
Le présent ouvrage propose de mettre à l‘avant-scène une des facettes du travail ostéopathique : la perception. Le phénomène est d‘une importance cruciale dans la prise de décisions cliniques et dans le déroulement d‘un traitement d‘ostéopathie. Peu tenteront d‘argumenter la légitimité de cette affirmation, mais, curieusement, peu ont également entrepris de directement l‘étudier. La communauté ostéopathique semble s‘intéresser davantage à l‘une de ses manifestations peut-être moins abstraites et plus spécifiques : la palpation. On peut d‘ailleurs trouver bon nombre d‘études, faites au CEO ou ailleurs, qui ont abordé le sujet. Assez même pour qu‘un chercheur d‘ici ait jugé venu le temps d‘en condenser les résultats sous forme de méta-analyse (Trang, 2011). Le plus souvent, les études sur la palpation cherchent l‘élaboration d‘un consensus sur la valeur objective des diagnostiques palpatoires, c‘est-à-dire sur la validité intra ou inter-juge des données issues de la palpation. Ce choix qu‘ont fait les ostéopathes contemporains, celui d‘employer les efforts de la recherche à la démonstration objective de l‘outil de mesure qu‘ils préconisent, semble le couronnement d‘une tendance depuis longtemps observée en ostéopathie. Domenick Masiello D.O. souligne : « il y a dans la profession ostéopathique un très fort désir et une longue tradition historique d‘être scientifique, rationnel et objectif, de fonder l‘ostéopathie sur la science de manière à prouver que ce que nous faisons est vrai » (2000, p.25). Dans un contexte social où la science a le monopole du vrai, où il semble suffisant de qualifier de scientifique une affirmation pour lui octroyer sa pleine confiance, de tels efforts semblent légitimes. Mais dans quelle mesure cette attitude reflète-t-elle véritablement et complètement l’esprit de l‘ostéopathie, la philosophie qui lui donne son élan et sa couleur ? La question est lancée et mérite sans doute qu‘on s‘y penche. Massielo, encore lui, souligne d‘ailleurs : « C‘est en comprenant la perception que nous pouvons commencer à comprendre l‘ostéopathie comme philosophie » (2000, p.29). Voilà donc là, d‘emblée avoué, le but que fixent les chercheurs : approfondir leur compréhension de la philosophie ostéopathique à travers l‘analyse du concept perception.
En clarifiant le but de l‘étude, on aperçoit déjà facilement l‘angle que les auteurs ont choisi de donner à la recherche. Si leur souhait initial, le moteur de leurs efforts, est d‘enrichir la compréhension philosophique de l‘ostéopathie, le lecteur doit s‘attendre à y trouver des questionnements et des réflexions de cet ordre. La facette neurophysiologique de la perception, par exemple, n‘est donc pas à l‘étude. Mais la modélisation du monde qui sous-tend une telle croyance, elle, l‘est. On ne s‘intéresse donc pas aux menus détails des aspects de la perception, mais plutôt au portrait général, à la nature de la réalité que porte en elle telle ou telle perspective du phénomène perceptuel. tab Définition de la perception
1.2 DÉFINITION DE LA PERCEPTION
1.2.1 Pourquoi parler de perception ?
Il est donc question de perception. À ce stade encore très précoce de l‘étude, les auteurs ne seraient pas étonnés d‘apprendre que le lecteur se questionne encore sur la signification et l‘intérêt d‘un tel projet. En effet, peu de gens sentent la nécessité de pousser plus loin l‘étude de la perception. La compréhension qu‘ils en ont et l‘expérience qu‘ils en font semblent simples et sans équivoque. Mais, si le terme perception est d‘usage commun et rarement considéré, le lecteur sera peut-être surpris de savoir qu‘il est au cœur de certains des plus insolubles débats philosophiques. Les enjeux et les problèmes que soulève une telle enquête sont multiples et complexes. Ces questionnements philosophiques sont au cœur de la présente recherche et c‘est ce que veulent maintenant mettre en évidence les auteurs.
1.2.2 Qu’est-ce que la perception ? Une introduction
Qu‘est-ce que la perception ? Regardons d‘abord ce qu‘en disent les dictionnaires. En général, ils en donnent une définition qui s‘apparente à celle-ci : la perception c‘est « connaître par l‘intermédiaire des sens, de l‘esprit » (percevoir, s.d.). Déjà dans cette définition, qui compte sans doute parmi les plus communes, transparaît la nature ambiguë du phénomène. On y évoque les sens : porte ouverte sur une réalité à l‘extérieure du sujet, une réalité objective. Mais on y évoque aussi l‘esprit : manifestation d‘une réalité à l‘intérieur du sujet, une réalité subjective. Cette remarque nous entraine vers un des problèmes liés à l‘étude de la perception : sa bi-dimensionnalité.
1.2.3 Le problème de la bi-dimensionnalité de la perception
La perception, si on l‘observe d‘une certaine façon, dévoile donc deux facettes contradictoires. Premièrement, « la perception se fait là-bas, dans le monde, (...) elle rejoint la chose telle qu‘elle est en soi » (Barbaras, 2009, p.8). Le sujet semble découvrir une réalité indépendante de lui et qui le précède. Par la perception, il fait lumière sur cette réalité qui était déjà là, en attente d‘être perçue, mais totalement indépendante et indifférente du phénomène. Deuxièmement, la perception « se fait en [soi] (...) elle saisit [la] chose à travers des états du sujet » (Barbaras, 2009, p.8). Si le sujet bouge, le paysage se déplace. S‘il ferme les yeux ou détourne le regard, l‘objet disparaît. Difficile de nier que ce qui est perçu est une esquisse que le sujet se fait de la réalité ; qu‘il perçoit une perspective de la réalité qui lui est propre, qui lui appartient.
Dans l‘expérience immédiate, ces deux facettes de la perception coexistent sans conflit. La pensée populaire ne trouve pas, dans le phénomène de la perception, de problème apparent. L‘expérience qu‘elle en fait est somme toute assez simple. Elle n‘y voit que la capacité du sujet à entrer en relation avec (à rejoindre pourrait-on dire) un objet autonome.
Mais lorsque la réflexion s‘en empare, la chose se complexifie. Le problème prend la forme suivante. Comment est-il possible d‘accéder à une réalité objective à partir d‘états subjectifs ? Regardons-le de plus près. La perception prend place à l‘intérieur du sujet. Elle lui est donc relative en ce sens qu‘elle représente sa perspective de la réalité. Important de noter que l‘existence de cette perception dépend donc complètement de cette perspective. Il n‘existe pas, dans les faits, de telle chose qu‘un point de vue de nulle part (i.e. de point de vue sans sujet, ou de point de vue objectif). Le seul contact qui soit fondamentalement possible d‘entretenir avec la réalité passe donc nécessairement par le filtre subjectif de la perception d‘un sujet. Ce que perçoit le sujet ce n‘est pas littéralement l‘objet, mais une représentation de cet objet dans son esprit. Dans de telles conditions, peut-on réellement prétendre accéder à une réalité objective, indépendante, qui ne souhaiterait répondre à rien d‘autre qu‘à elle-même ? Peut-on même prétendre qu‘elle existe si l‘on ne peut jamais l‘atteindre ? (Barbaras, 2009, p.8-9 ; Chartier, 1900).
1.2.4 Questionnement connexe : l’ontologie de l’objet
Pour répondre à la question, il faut faire pencher la balance d‘un côté ou de l‘autre ; il faut mettre sur un piédestal l‘une ou l‘autre des deux facettes de la perception. Soit on choisi, comme l‘intuition populaire le propose, de croire que la perception nous met en rapport avec une réalité objective qui précède le sujet et qui lui est indifférente ; soit on choisi, comme la logique nous amène à le croire, que la perception nous met en rapport avec une réalité subjective qui dépend (au moins en partie) du sujet qui l‘observe. Le problème est au cœur des débats philosophiques depuis toujours. Il porte en lui l‘espoir de nous en apprendre davantage sur la nature de notre réalité. Est-elle objective, indépendante, absolue, matérielle, ou au contraire subjective, dépendante, relative, idéelle ? Est-elle réaliste ou idéaliste ? Si l‘une de ces deux facettes, dans un contexte plutôt qu‘un autre, semble gagner la faveur populaire, il faut savoir que les deux thèses apparaissent comme raisonnablement défendables et que le choix d‘en préconiser une sur l‘autre semble tenir davantage de la mode et des valeurs du milieu que de toutes autres choses (Solms & Turnbull, 2002, p.51).
Le lecteur remarquera que l‘étude de la perception et de sa bi-dimensionnalité à très rapidement basculé vers un autre problème qui lui est indissociable : celui de la nature de la réalité, c‘est-à-dire l‘étude de l‘étant, l‘étude de ce qui est : l‘ontologie de l‘objet. Qu‘ils y répondent consciemment, par un effort de réflexion et de modélisation, ou inconsciemment, à travers les idéologies dominantes du paradigme inhérent à leur domaine d‘étude, chaque personne s‘intéressant à la perception devra se positionner face à ce second problème. Le chapitre Travail préparatoire qui suivra explorera de plus prés chacune des deux facettes de la perception décrites ci-haut en introduisant les doctrines philosophiques qui y sont associées : le réalisme et l‘idéalisme.
1.2.5 Qu’est-ce que la perception ? À suivre...
Donc... qu‘est-ce que la perception ? La complexité du phénomène nous empêche, du moins pour le moment, d‘en donner une définition complète. Une compréhension des questionnements ontologiques associés à l‘étude de la perception semble nécessaire pour pouvoir la préciser. Elle est donc laissée pour le moment en suspens. Nous y reviendrons après le chapitre Travail Préparatoire, lorsque les connaissances qui en résulteront nous permettront d‘en parler de façon plus instruite et constructive. tab Description du projet
1.3 DESCRIPTION DU PROJET
1.3.1 Questions de recherche et balises de l’étude
Répétons-le, les auteurs se penchent sur le phénomène de perception et sur le raisonnement philosophique qu‘en possèdent les ostéopathes. La question préliminaire de recherche l‘exprime d‘ailleurs sans ambigüité : Quelle compréhension philosophique possèdent les ostéopathes du phénomène de perception ?
Afin de se lancer dans un projet d‘envergure réalisable dans les délais donnés, les auteurs ont cependant jugé nécessaire de baliser davantage les limites de l‘étude. Pour permettre une réelle immersion et un travail en profondeur des œuvres sélectionnées, ils ont choisi de restreindre l‘analyse à un seul auteur : Andrew Taylor Still, père fondateur de l‘ostéopathie et penseur original de sa philosophie. L‘impact de cette décision est monumental sur la portée de l‘étude. On peut supposer que l‘ostéopathie a bien évolué depuis sa conception par Still en 1874 et que de restreindre l‘analyse à cet unique auteur mènera à des résultats qui possèderont sans doute une valeur historique, mais reflèteront peut-être très peu la réalité ostéopathique actuelle. Les auteurs ne proposeront donc qu‘une maigre introduction en guise de réponse à la question préliminaire de recherche ci-haut, mais répondront plus directement à celle-ci : Quelle compréhension philosophique possédait Still du phénomène de perception ? Cette question de recherche reflète donc le but de l‘ouvrage, mais en cernant cette fois plus spécifiquement les limites de sa portée.
1.3.2 Sous-questions de recherche
Le chapitre 1.2 a présenté l‘étroite relation entre le concept de perception et celui de l‘ontologie de l‘objet. Pour apercevoir la compréhension philosophique que possédait Still du phénomène de perception, il est donc nécessaire de conscientiser ses croyances ontologiques. La sous-question de recherche reflète donc directement ce second mandat : Quelles sont les croyances ontologiques véhiculées par Still dans sa philosophie ostéopathique ?
Pour mener de façon avisée une telle investigation, les auteurs jugent cependant essentiel de préciser cette sous-question. Un exhaustif travail préparatoire a donc été effectué pour dresser le contexte général de l‘étude et proposer une seconde sous-question plus pointue. Ce chapitre porte d‘ailleurs le nom Travail Préparatoire, plutôt que l‘usuelle Revue de Littérature, parce que les auteurs le jugent préalable à la compréhension de la suite du processus de recherche. La sous-question spécifique qui en résultera sera donc présentée à la suite de ce chapitre, dans la section suite de la problématique (voir 3.3.2).
1.3.3 Le type de recherche
La recherche est de type qualitatif herméneutique. Les données recueillies pour être analysées proviennent donc exclusivement de textes sélectionnés (monographies, essaies, articles, etc.). Aucune entrevue ni expérimentation n‘a donc été conduite.
1.3.4 À suivre...
Pour des raisons préalablement mentionnées (voir 1.2.5 et 1.3.2) les auteurs compléteront le chapitre Problématique et la description du projet à la suite du chapitre Travail Préparatoire. Celui-ci, le lecteur ne doit pas s‘en étonner, est complètement démuni de contenu ostéopathique. Ce fait n‘est cependant pas l‘œuvre du hasard ni de la négligence. Il s‘agit plutôt d‘un choix méthodologique visant à éviter le piège de présupposer à l‘avance (avant l‘analyse et la discussion) où se situe le point de vue ostéopathique par rapport aux idéologies qui y sont présentées ; ce qui, rappelons-le, est l‘objectif terminal de l‘étude.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
DIRECTEUR DE RECHERCHE
QUESTIONS DE RECHERCHE
RÉSUMÉ
ABSTRACT
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES SCHÉMAS
1- LA PROBLÉMATIQUE
- 1.1 REMARQUE INTRODUCTIVE : THÈME, BUT ET ANGLE DE L‘OUVRAGE
- 1.2 DÉFINITON DE LA PERCEPTION
- 1.2.1 Pourquoi parler de perception ?
- 1.2.2 Qu‘est-ce que la perception ? Une introduction
- 1.2.3 Le problème de la bi-dimensionnalité de la perception
- 1.2.4 Questionnement connexe : l‘ontologie de l‘objet
- 1.2.5 Qu‘est-ce que la perception ? À suivre
- 1.3 DESCRIPTION DU PROJET
- 1.3.1 Questions de recherche et balises de l‘étude
- 1.3.2 Sous-questions de recherche
- 1.3.3 Le type de recherche
- 1.3.4 À suivre
2- LE TRAVAIL PRÉPARATOIRE
2.1 INTRODUCTION DU CONTEXTE GÉNÉRAL DE L‘ÉTUDE
2.2 LE RÉALISME
- 2.2.1 Perception réaliste (introduction)
- 2.2.2 Une brève histoire du réalisme
- 2.2.2.1 Grèce antique : les atomistes
- 2.2.2.2 Copernic, Kepler et Galilée
- 2.2.2.3 Descartes
- 2.2.2.4 Newton
- 2.2.2.5 La physique : le leader des sciences
- 2.2.2.6 Réalisme en biologie : naturalisation de la vie
- 2.2.2.7 Réalisme en neuroscience : naturalisation de l‘esprit (ou du sujet)
- 2.2.3 Réalisme en science
- 2.2.4 Perception réaliste (conclusion)
- 2.2.4.1 Définition de la facette réaliste de la perception
- 2.2.4.2 La sensation
- 2.2.4.3 Au-delà du gros bon sens
2.3 L‘IDÉALISME
- 2.3.1 Perception idéaliste (introduction)
- 2.3.2 Une brève histoire de l‘idéalisme
- 2.3.2.1 Platon
- 2.3.2.2 Descartes : « je pense, donc je suis »
- 2.3.2.3 Malebranche
- 2.3.2.4 Berkeley : « être, c‘est être perçu »
- 2.3.2.5 L‘idéalisme allemand
- 2.3.3 L‘idéalisme en philosophie
- 2.3.3.1 Clarification
- 2.3.4 L‘idéalisme en sciences
- 2.3.4.1 Le début des anomalies dans le modèle classique
- 2.3.4.2 La rupture
- 2.3.4.3 L‘expérience double fente et ses conséquences philosophiques
- 2.3.4.4 À propos de l‘observateur en physique quantique
- 2.3.4.5 Vers une science idéaliste
- 2.3.5 Perception idéaliste (conclusion)
- 2.3.5.1 L‘intellection
- 2.3.5.2 Définition de la facette idéaliste de la perception
- 2.3.5.3 Résumé du réalisme et de l‘idéalisme
- 2.3.5.4 Au-delà des différences
2.4 MÉTAPHYSIQUE ET ÉTUDE DE L‘ÊTRE
- 2.4.1 Qu‘est-ce que la métaphysique
- 2.4.2 Retour sur le réalisme et l‘idéalisme
- 2.4.3 Le problème de l‘incommensurabilité
2.5 DÉPASSER LA MÉTAPHYSIQUE
- 2.5.1 Libérer le réalisme des problèmes métaphysiques
- 2.5.1.1 Les concepts axiomatiques de Rand
- 2.5.2 Libérer l‘idéalisme des problèmes métaphysiques
- 2.5.2.1 L‘idéalisme allemand
2.6 LA PHÉNOMÉNOLOGIE
- 2.6.1 S‘en remettre à la perception
- 2.6.2 Une nouvelle ontologie
- 2.6.3 La phénoménologie se distingue du réalisme
- 2.6.4 La phénoménologie se distingue de l‘idéalisme métaphysique
- 2.6.5 Perception phénoménologique (conclusion)
- 2.6.5.1 Définition phénoménologique de la perception
- 2.6.5.2 Réunification des facettes de la perception
3- SUITE DE LA PROBLÉMATIQUE
- 3.1 EN SOMME… UN RÉSUMÉ DU TRAVAIL PRÉPARATOIRE
- 3.2 RETOUR SUR LA DÉFINITION DE LA PERCEPTION
- 3.3 RETOUR SUR LA DESCRIPTION DU PROJET
- 3.3.1 Retour sur le but de l‘étude
- 3.3.2 Retour sur la question et les sous-questions de recherche
- 3.3.3 Forces, faiblesses et limites de l‘étude
- 3.3.4 La pertinence du projet
4- MÉTHODOLOGIE
- 4.1 MODÈLE DE RECHERCHE
- 4.2 PHÉNOMÈME À L‘ÉTUDE
- 4.3 ÉCHANTILLONNAGE
- 4.4 CUEILLETTE DE DONNÉES ET MÉTHODE D‘ANALYSE
- 4.5 TRIANGULATION
- 4.6 CONTRÔLE DES BIAIS ET GESTION DE LA SUBJECTIVITÉ
- 4.7 VALIDITÉ INTERNE
- 4.8 SATURATION
- 4.9 CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES
5- ANALYSE
5.1 REMARQUES INTRODUCTIVES
5.2 MÉTHODE D‘ANALYSE
- 5.2.1 Retour sur la méthode générale d‘analyse
- 5.2.2 Méthode spécifique d‘analyse
5.3 DESCRIPTION DU CORPUS
5.4 À PROPOS DE LA PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
- 5.4.1 Présentation des thèmes
- 5.4.2 Deux niveaux d‘analyse : descriptif et interprétatif
- 5.4.3 Présentation des citations
- 5.4.4 Numérotation des sections
5.5 RÉSULTATS : LES CROYANCES ONTOLOGIQUES DANS STILL
A) STILL : De l‘épistémologie à l‘ontologie, les trois niveaux de connaissance
- A1- Fait (R) et 1er niveau de connaissance (R)
- A2- Humain-machine (R)
- A3- Anatomie structurelle (R)
- A4- Raison (Th-X : R→I)
- A5- Anatomie fonctionnelle (I)
- A6- Vérité (I) et 2ème niveau de connaissance (I)
- A7- Lois et principes (I)
- A8- Plan et spécifications (I)
- A9- Information > Matière (I)
- A10- Créationnisme (I) et Dessein (I)
- A11- En somme à ce stade de l‘analyse
- A12- Face connaissable des vérités (Th-X : I→R)
- A13- Retour sur Vérité (Th-X : I+R→P)
- A14- Retour sur Anatomie (Th-X : R+I→P) et 3ème niveau de connaissance (P)
- A15- Perfection (P)
- A16- Dieu (P)
- A17- Beauté (P), Caractère sacré (P), Poésie (P)
- A18- Trois niveaux de connaissance : un résumé
- A19- Conclusion
B) STILL : De l‘ontologie à l‘intervention, un modèle de l‘univers et de l‘humain
- B1- Contexte général : Introduction du Biogène
- B2- La vie terrestre : Le monde de la matière (R)
- B3- La vie spirituelle : Le monde de l‘esprit (I)
- B4- Dualisme (R+I)
- B5- Biogène (Th-X : R+I→P)
- B6- Réciprocité (P)
- B7- Santé et Maladie (P)
- B8- Mouvement (P)
- B9- Forme (P)
- B10- À ce stade de l‘analyse… un curieux paradoxe
- B11- Cause mécanique de la maladie (R)
- B12- Réajuster la machinerie (R)
- B13- L‘envers de l‘intervention réaliste (Th-X : R→I)
- B14- Compréhension (I)
- B15- « Nature will do the rest » (I)
- B16- Trilogie de l‘être (R + I + P)
- B17- Analyse secondaire de la trilogie de l‘être
- B18- Retour sur le paradoxe des deux grandes causes
- B19- Sur l‘existence propre de la matière et de l‘esprit
- B20- Conclusion
5.6 TABLEAU RÉSUMÉ DES THÉMES
6- DISCUSSION
6.1 RETOUR SUR LES RÉSULTATS
- 6.1.1 Retour sur la sous-question spécifique de recherche 1/3
- 6.1.1.1 La présence du réalisme chez Still
- 6.1.1.2 Comparaison de l‘ontologie de Still au cadre référentiel réaliste
- 6.1.2 Retour sur la sous-question spécifique de recherche 2/3
- 6.1.2.1 La présence de l‘idéalisme chez Still
- 6.1.2.2 Comparaison de l‘ontologie de Still au cadre référentiel idéaliste
- 6.1.3 Retour sur la sous-question spécifique de recherche 3/3
- 6.1.3.1 La présence de la phénoménologie chez Still
- 6.1.3.2 Comparaison de l‘ontologie de Still au cadre réf. phénoménologique
- 6.1.4 Retour sur la sous-question de recherche
- 6.1.5 Retour sur la question de recherche
- 6.1.6 Implications d‘une perception phénoménologique en ostéopathie
- Objectivité et subjectivité en ostéopathie
- Une démarche ostéopathique à la fois objective et subjective
- Rencontre phénoménologique entre l‘ostéopathe et le patient
- Regard phénoménol. sur la lésion ostéo. et sur l‘expression de la santé
- Piste de résolution du problème de la validation inter-juge difficile
- Piste de résolution du problème de l‘idéo-diversité en ostéopathie
- Subjectivité et efficacité thérapeutique
- L‘enseignement de Still comme vecteur d‘éveil phénoménologique
- Implications pratiques, cliniques, scientifiques et pédagogiques
- 6.1.7 Retour sur la question préliminaire de recherche
- 6.1.7.1 POUR l‘interprétation phénoménologique de la perception en ostéo
- William Garner Sutherland D.O. et Rollin E. Becker D.O
- Pierre Tricot D.O
- Domenick J. Masiello D.O
- Harold Goodman D.O
- En résumé
- 6.1.7.2 CONTRE l‘interprétation phénoménologique de la perception en ostéo
- En faveur d‘une ontologie plus réaliste de l‘ostéopathie
- John-Martin Littlejohn D.O
- Harold Ives Magoun Sr. D.O
- Nuance imp. sur la position de la phénoménologie p/r à la recherche réaliste
- En faveur d‘une ontologie plus idéaliste de l‘ostéopathie
6.2 REGARD SUR LA MÉTHODE
- 6.2.1 Limites liées aux choix méthodologiques
- 6.2.1.1 À propos du faible nombre de sources
- 6.2.1.2 À propos du manque de triangulation
- Retour sur le choix de n‘utiliser que des sources publiées
- Retour sur le choix de ne pas diversifier les sources
- 6.2.1.3 À propos de la modification du rôle habituel de l‘observateur externe
- 6.2.1.4 En résumé
- 6.2.2 Considérations liées à la méthode herméneutique
- 6.2.2.1 La vérité herméneutique
- 6.2.2.2 L‘oeuvre de Still est-elle infinie et intemporelle ?
7- CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
MÉMOIRE en PDF