Marine NOSJEAN - « Prise en charge ostéopathique des tortues marines »
Maîtres de mémoire :
– Sandra COLLET - Ostéopathe pour animaux
– David BAX - Ostéopathe humain (DO)
Mémoire présenté le : 10/09/2020
Introduction
L’ostéopathie est une discipline en pleine expansion, reconnue par l’Ordre des vétérinaires. Bien que le métier fut d’abord développé auprès de la filière équine durant une vingtaine d’années, elle tend aujourd’hui à une pratique multiespèces. La demande des propriétaires d’animaux de compagnie ou de rente, des éleveurs ainsi que des centres de réhabilitation de la faune sauvage est
croissante. Cependant, l’approche ostéopathique de certaines espèces reste assez méconnue notamment dans le domaine des mammifères marins ou encore des reptiles, de plus il existe peu de littérature sur le sujet.
L’ostéopathie est un art du toucher classique, du toucher fin et de la perception. Une compréhension parfaite de l’anatomie ainsi que de la physiologie est essentielle pour une bonne prise en charge globale de l’animal que l’on examine. Là où la brebis et le lapin peuvent facilement faire l’objet d’une adaptation de la part de l’ostéopathe, qu’en est-il de la tortue ? Cette médecine s’appuie sur des principes de base :
- l’unité de l’être,
- l’homéostasie ou la capacité du corps à s’auto réguler et se guérir,
- l’interrelation entre la structure et la fonction,
- l’importance de la circulation des fluides corporels et de l’appareil locomoteur,
- la loi de cause à effet
En effet le docteur Andrew Taylor Still considérait l’individu dans sa totalité, comme une unité de fonctionnement indissociable caractérisé par un corps, une âme et un esprit unifié en un tout qui œuvre sans cesse à l’auto entretien voire à l’auto traitement lorsque le besoin s’en fait sentir.
Pour lui, une partie du corps atteinte signifie un déséquilibre de l’harmonie du corps entier. Le traitement doit donc s’appliquer à retrouver non seulement la fonction de la partie atteinte, mais aussi la balance de corps entier. La thérapeutique rationnelle est basée sur une bonne compréhension de la régulation du mécanisme unitaire du corps et de la relation mutuelle de la
structure et des fonctions. Il faut une intégrité de notre charpente afin de conserver la liberté de mouvement de nos tissus. Dès qu’une structure qui compose le corps humain commence à perdre de la mobilité, la fonction qu’elle est censée remplir pleinement est perturbée, diminuée, entraînant un trouble fonctionnel.
C’est en suivant ces principes qu’en sont sorties plusieurs interrogations, si le corps est une unité dont une partie atteinte entraîne un déséquilibre du corps dans sa globalité, il en va de même pour chaque être vivant. Ainsi les tortues se doivent d’exprimer ce déséquilibre bien que possédant une carapace de prime abord rigide, englobant une partie due l’appareil locomoteur , un système d’auto régulation et de compensation doit s’exprimer.
Une question se pose alors et fera l’objet d’une problématique : la pratique de l’ostéopathie est-elle possible sur des reptiles dotés d’une carapace ?
L’approche étant novatrice, il a été décidé que l’étude serait menée sur les tortues marines, plus précisément les races dotées d’une carapace dure ce qui exclut les tortues Luth. Ce choix s’explique par la finesse de la carapace des tortues de mer, carapace conçue pour évoluer en milieu aquatique et donc beaucoup moins massive que celles des tortues terrestres ce qui faciliterait donc l’approche. Qui plus est, cette dernière en milieu aquatique semble intéressante car elle enlève nombres de contraintes liées à l’apesanteur terrestre qui seront développées par la suite.
Il est alors émis une première hypothèse, celle que les tortues marines se montrent réceptives à l’approche ostéopathique. Bien que ces animaux restent « sauvages » et ne sont pas familiers avec les manipulations humaines, cette réceptivité se traduit autant en terme comportemental qu’en terme de résultat de séance.
La seconde hypothèse consiste en une potentielle analogie entre le fonctionnement dit « mécanique » du crâne humain et la carapace des tortues. S’il est difficile d’aborder une tortue comme un mammifère dépourvu de carapace, une alternative se doit d’être trouvée. Ainsi le crâne humain semble être la structure se rapprochant le plus de cette dernière.
La première partie du développement sera composée de bases biologiques nécessaires à la bonne compréhension du mécanisme des tortues marines. Différents points seront abordés : l’espèce
étudiée, les spécificités du milieu marin ainsi que l’anatomie et la physiologie de la tortue.
La seconde partie sera axée sur l’approche ostéopathique : les méthodes d’adaptation du praticien face à cette nouvelle espèce ainsi que l’analogie du crâne et de la carapace.
Enfin, une troisième partie présentera l’étude expérimentale comprenant la mise en place du protocole d’approche de l’animal ; deux lots seront alors présentés : un lot témoin (non traité) et un lot expérimental (traité). Cette étude aura plusieurs objectifs, le premier étant d’affirmer ou non la
réceptivité des tortues à l’ostéopathie, validant ainsi la première hypothèse. La deuxième étant d’analyser les résultats obtenus et d’affirmer ou non l’analogie de la carapace et du crâne décrite dans la deuxième partie.
Pour finir, la quatrième partie abordera les limites de cette étude ainsi que ses enjeux et perspectives.
Toutefois, il est important de rappeler qu’un mémoire ostéopathique présente des limites scientifiques. L’impossibilité d’appliquer un protocole strictement identique à chaque individu induit une marge d’erreur importante en comparaison d’une étude vétérinaire. L’étude sera cependant menée de façon à maximiser la reproductibilité du protocole expérimental tout en respectant le principe holistique de l’ostéopathie.
Sommaire
INTRODUCTION
PARTIE 1 - BIOLOGIE
PARTIE 2 - APPROCHE OSTÉOPATHIQUE
PARTIE 3 - ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
PARTIE 4 - DISCUSSION
CONCLUSION
LEXIQUE
ANNEXE 1
ANNEXE 2
BIBLIOGRAPHIE
TABLES DES MATIÈRES