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Textes fondateurs de l’ostéopathie dans le champ crânien

W. Sutherland - Édition Sully 2002
 
vendredi 22 novembre 2019 par William Garner Sutherland

Broché, 334 pages - Format : 200 x 270 mm - ISBN : 978-2911074424 - Prix : 50 €

Traduction : Henri O. Louwette, DO. MRO (F)

Descriptif

"Tout ce qui n’est pas transmis est perdu." C’est avec cet esprit de partage du savoir que cet ouvrage réunit les textes fondateurs de l’ostéopathie dans le champ crânien. Pris séparément, chacun de ces écrits présentait déjà un intérêt majeur pour la publication mais, assemblés et annotés, ils se réinscrivent dans leur conception dynamique initiale et installent des liens qui permettent d’en comprendre la genèse. Grâce à l’adjonction d’annexes, cette édition devient un réel outil méthodologique ; la bibliographie commentée de l’œuvre du Dr Sutherland permet d’apprécier le chemin de sa quête, la revue de son vocabulaire allégorique invite à puiser directement à la source de sa pensée, et un lexique bilingue éclaire les choix de traduction.

Avec des doigts qui pensent

L’essai biographique d’Adah Strand Sutherland publié en 1962, répond à la demande d’un des comités de la Cranial Academy de publier un récit complet de la vie du Dr Sutherland afin de mieux appréhender son œuvre.

La Coupe crânienne

Il s’agit du texte initial dans lequel le Dr Sutherland présente ses hypothèses sur la mobilité articulaire crânienne, avec rigueur et grande honnêteté scientifique. Fruit de plusieurs années de travail et de nombreuses réécritures, il est édité pour la première fois par l’auteur en 1939.

Un manuel de technique crânienne

Premier ouvrage didactique, il présente les techniques fondamentales créées par le Dr Sutherland. En 1943, le comité d’étude et de développement du concept crânien de l’AAO le publie sous le titre A Manual of Cranial Technique. L’addition d’un index enrichit la présente édition.

La compression des parties condylaires de l’occiput

Ce petit opuscule dense est réalisé et publié en 1945 par le Dr Sutherland avec la collaboration des Dr Lippincott. Son contenu étend le concept crânien aux lésions intra-osseuses et propose un traitement dynamique des compressons résultant de traumatismes périnatals.

La lecture de ces textes est indispensable pour mesurer l’évolution du concept ostéopathique et de ses applications dans le champ crânien, car ils expriment l’ostéopathie essentielle transmise par le Dr Still et le Dr Sutherland. tab L’auteur

Henri O. Louwette, DO. MRO (F)

Henri Olivier Louwette DO, né en 1948 en Belgique, est diplômé en kinésithérapie à Liège (1972) et gradué en Thérapie Manuelle à Paris (1979). Il obtient son DO à l’European School of Osteopathy, en 1987 et est certifié par la Sutherland Cranial Teaching Foundation (1989).
Membre de l’American Cranial Academy, il est également membre fondateur de la Sutherland Cranial Academy of Belgium dont il fut président.
Après 20 années de pratique à Bruxelles, il exerce actuellement en France, dans le sud Finistère.
Son attachement à l’histoire et à la rigueur scientifique le conduit à approfondir la lecture des textes fondamentaux et à séjourner régulièrement aux Etats-Unis. Il travaille avec Alan R. Becker, D.O., Viola M. Frymann, D.O., James S. Jealous, D.O. et Anne L. Wales, D.O. qui lui transmettent l’enseignement de William Garner Sutherland, DO.
Professeur au Collège Belge d’Ostéopathie pendant 10 ans, il enseigne aujourd’hui dans différentes structures académiques européennes.
Responsable de l’unité de recherche en philosophie de l’Académie d’Ostéopathie de France.
Collabore à la revue Thinking depuis sa création et a traduit :
Clinical Cranial Osteopathy, publié aux éditions Frison-Roche, Paris, 2000, sous le titre : Clinique Ostéopathique dans le Champ Crânien - Les Grands Textes Fondateurs
Osteopathy in the Cranial Field, publié aux éditions Sully, Vannes, 2000, sous le titre : Ostéopathie dans le champ crânien Édition originale.
With Thinking Fingers, The Cranial Bowl, A Manual of Cranial Technique, Compression of the Condylar Parts of the Occiput, publié aux éditions Sully, Vannes, 2002, sous le titre : Textes fondateurs de l’ostéopathie dans le champ crânien.

Table des Matières

REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS, Henri O. Louwette
INTRODUCTION, Pierre Tricot
TEXTES
1. AVEC DES DOIGTS QUI PENSENT, Adah Strand Sutherland - Traduction collective - Révision Henri O. Louwette
2. LA COUPE CRÂNIENNE, William G. Sutherland - Traduction collective - Révision Henri O. Louwette
3.
UN MANUEL DE TECHNIQUE CRÂNIENNE, Rebecca Conrow Lippincott, Howard A. Lippincott - Traduction et index Henri O. Louwette
4. LA COMPRESSION DES PARTIES CONDYLAIRES DE L’OCCIPUT, William G. Sutherland - Traduction Pierre Tricot - Révision Henri O. Louwette
ANNEXES
WILLIAM GARNER SUTHERLAND, UN ITINÉRAIRE
Évolution du concept diagnostique et thérapeutique dans les écrits et les enseignements de W. G. Sutherland - Henri O. Louwette
LE VOCABULAIRE DE WILLIAM GARNER SUTHERLAND - Henri O. Louwette
NOTES
Henri O. Louwette
LEXIQUE ANGLAIS-FRANÇAIS ET FRANÇAIS-ANGLAIS - Henri O. Louwette
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIÈRES

Dans la revue ApoStill n° 9, automne 2001, Pierre Tricot, DO MRO (F) parle largement de ce livre.

Extraits

La revue Énergie Santé, dans son numéro 55 Hiver 2001-2002 publie un extrait de ce livre. Pierre Crépon, le rédacteur de cette revue nous a autorisé à le reproduire. Nous le remercions particulièrement.

Énergie Santé, une vision globale de la santé - n° 55 Hiver 2001-2002 - revue trimestrielle - Prix : 10 € - ISSN 0990-0896. Edition Sully

La découverte de la mobilité crânienne

Adah Strand Sutherland

Cet article est extrait de la biographie de William Garner Sutherland (1873-1954) le fondateur de l’ostéopathie dans le champ crânien, « Avec les doigts qui pensent », rédigée par son épouse Adah S. Sutherland.

Outre son intérêt propre en ce qui concerne la mobilité crânienne - aujourd’hui encore sujette à controverse -, elle montre le cheminement d’une découverte, de l’intuition au raisonnement en passant par l’observation, qui s’affranchit des savoirs antérieurs.

Will Sutherland s’inscrivit à l’American School of Osteopathy, comme elle s’appelait alors (maintenant, le Kirksville College of Osteopathy and Surgery) juste six ans après la création de l’école. Il avait prévu d’y rester deux ans, la période requise à cette époque pour étudier et obtenir son diplôme d’ostéopathie.

Il a toujours soutenu que les choses « commencèrent » réellement pour lui dès le premier jour et non pas uniquement à la fin des deux ans, avec l’obtention du diplôme. Son travail de « fouilles » dans les principes de l’ostéopathie commença immédiatement. Ce qui suivit fut d’une cohérence tellement convaincante, les découvertes furent tellement continuelles que pour lui, c’était toujours le « commencement ». Quelque cinquante années plus tard, parlant à d’autres qui, eux aussi, entrevoyaient la profondeur du concept, il insistait : « Nous avons seulement effleuré la question que le Dr Still entrevoyait dans la science de l’ostéopathie. Il n’y a pas de fond... Continuez à creuser ! » [. . . ]

« Biseautées comme les ouïes du poisson »

L’épisode évoqué par Will survint le plus simplement du monde, sans aucun sens dramatique ou du destin. Un jour qu’il se rendait dans la salle de cours, il s’arrêta devant une vitrine d’exposition dans le Hall Nord. Il procédait toujours ainsi lorsqu’il en avait le temps. Dans la vitrine se trouvaient des os de la collection du Dr Still. Son attention se posa, comme souvent, sur un crâne aux os articulés. Ils étaient montés en place, avec leurs relations mutuelles correctes, mais légèrement séparés, pour permettre une meilleure observation quant à la nature de leurs articulations. Cependant, ce matin-là ne fut pas comme les autres matins. En contemplant les os, une particularité saisissante et d’une qualité convaincante retint son attention. Se souvenant, il raconte :

« Alors que je restais à contempler, tout en pensant, inspiré par la philosophie du Dr Still, mon attention fut attirée par les biseaux des surfaces articulaires de l’os sphénoïde. J’eus soudain cette pensée - comme une pensée guide - "biseautées, comme les ouïes du poisson, indiquant une mobilité pour un mécanisme respiratoire". »

« Comme la pensée peut être folle parfois ! Mobilité ? Dans les os du crâne ? Dans une telle voûte ?  » se dit-il en lui-même. Et bien que cette pensée lui semblât saugrenue, elle l’intrigua. Cependant, il la chassa d’un haussement d’épaules et s’en fut vers sa classe. Il avait bien d’autres choses importantes à apprendre.

À son profond mécontentement, il ne pouvait s’en délivrer aussi facilement. La « folle pensée » gagnait du terrain : biseautées... comme les ouïes d’un poisson... indiquant une mobilité articulaire... pour un mécanisme respiratoire. Sa persistance était irritante. Se parlant à lui-même, il se dit que tout cela était ridicule et pour s’autodiscipliner argumenta en lui-même :

« Oublie ça, tu es un vrai ballot. Reprends-toi. Tu sais très bien que tous les textes disent que les os du crâne sont articulés de manière fixe, sauf la mandibule. » Oui, il savait... « mais pourquoi ce biseautage, si ce n’est pour un but précis ? Pourquoi ce but ne serait-il pas une disposition pour le mouvement ? » [.. .]

Cesse de tergiverser et vas-y !... C’est avec cette admonestation faite à lui-même que le Dr Sutherland admit finalement qu’il ne pouvait plus différer le défi consistant à démontrer qu’il n’existe pas de mobilité au sein des os du crâne en agissant comme si le défi n’existait pas. Le crâne étant une unité au sein d’un mécanisme total, rien ne le concernant ne doit exister sans raison, du moins, c’est ce qu’il pensait. S’il en est ainsi, pourquoi le biseautage des os du crâne, si ce n’est dans un but particulier ?

Une observation minutieuse

Son investigation commença par un examen minutieux de l’aspect de chaque os crânien et facial, chaque détail étant considéré comme important. Sa manière de procéder lui rappela les petites semences trouvées dans le champ de pommes de terre et les exhortations du Dr Still : « Ce sont les petites choses qui font les grandes choses de la philosophie de l’ostéopathie. »

Le fait que chaque os du crâne soit biseauté réciproquement, et que cet arrangement puisse permettre un mouvement de glissement et un mouvement au niveau des dentelures du crâne tenait une grande place dans son raisonnement. À propos de ce point de départ, il dit : « Nous avions obtenu une quantité considérable d’informations relatives à la description anatomique de la forme des os crâniens, à leurs angles, à leurs surfaces externes et internes, et à la manière dont ils s’assemblaient les uns avec les autres, mais aucune information sur le fait que leurs surfaces articulaires indiquent une mobilité. Ce savoir, en effet, n’était donné par aucun texte anatomique. »

Il devint bientôt évident que pour étudier chaque os crânien de la manière qu’il estimait nécessaire, il lui fallait absolument accéder à un crâne désarticulé. Mais les crânes désarticulés étaient des articles très chers. La mort dans l’âme, Will décida que le pauvre vieux Mike (nom donné à un squelette) devait faire don de son crâne à la cause.

Habituellement, la désarticulation est accomplie en plaçant des haricots secs à l’intérieur du crâne et en faisant tremper le tout. Les haricots se dilatent, ouvrant le crâne par la pression qu’ils exercent de l’intérieur. Il n’en fut pas ainsi pour Mike. Son crâne servit à l’expérimentation d’une procédure moins usitée mais beaucoup plus méticuleuse. Délicatement, adroitement, en utilisant uniquement la lame d’un canif, les os intriqués de Mike furent doucement séparés, exploit bien plus grand qu’il y paraît. Contrairement à Humpty-Dumpty (1), Mike pouvait être remonté par un ingénieux système de vis et de bracelets de caoutchouc lorsqu’il était nécessaire d’étudier le crâne dans son entier.

Bien que le projet ait commencé dans le but de montrer qu’il n’existe aucune mobilité entre les différents os du crâne, d’innombrables caractéristiques mécaniques furent détectées, qui semblaient montrer tout le contraire. Avec étonnement, le Dr Sutherland se rendait compte que l’idée d’un possible mouvement ne semblait plus aussi absurde. L’impact de ce changement le secoua brutalement, l’amenant à se demander : « Ne suis-je pas en train de m’emballer à cause de la nouveauté de tout ceci ? Ne suis-je pas tout simplement en train de me leurrer moi-même ? Cela peut-il avoir la moindre application pratique ? » En même temps qu’il se posait ces questions, il savait qu’il ne pouvait plus reculer, encore moins abandonner. La direction à suivre était évidente : en avant !

La minutie des procédures d’investigation du Dr Sutherland est bien mise en évidence par les exigences qu’il s’imposait. Lors de l’examen minutieux de chaque indentation, de chaque plan et angle (peut-être n’est-il pas permis de dire de chaque truc) de chaque os de la face et du crâne, il avait sous la main un texte de mécanique illustrée qui lui servait de référence. Avec lui et l’os, il cherchait, vérifiait et se familiarisait avec les mécanismes applicables. Cette tâche ressemblait à l’inventaire d’un stock. À partir de cet examen minutieux, il visualisait des mécanismes tels que plissement transversal, diagonal, engrenage, culot et douille, goujon, poulie, pivots et d’autres modèles qui semblaient sans objet au sein d’une voûte sans flexibilité.

II se posa ensuite la question : « Est-il bien nécessaire ou même simplement raisonnable de pousser les recherches aussi loin, de considérer les mécanismes aussi minutieusement ? » Pour le Dr Sutherland, ça l’était. Il ne pouvait se satisfaire de moins. Néanmoins, ce fut une longue quête sans espoir de résultats tangibles ou d’un quelconque intérêt pour les autres.

Une image mentale de l’ensemble

À la vue de ces différents agencements mécaniques montrant des dispositions pour le mouvement, même une personne n’ayant aucun sens de la mécanique conclurait qu’ils travaillent tous ensemble pour fournir de grandes variétés de mouvements. En étudiant cette phase, le Dr Sutherland trouva des dispositifs pour des mouvements de glissement, de rotation, de bascule, de navette et beaucoup d’autres types. Cette étude microscopique résulta en une image mentale descriptive précise du crâne, vu comme à travers une loupe, permettant une visualisation par segments, par unités et comme un ensemble. À travers les dispositifs qu’il confectionna, il put étudier Mike de la même manière.

Will déclara : « Il y a beaucoup de surfaces articulaires différentes dans le crâne... Dans l’image mentale que nous avons du mécanisme, elles doivent être considérées dans leur ensemble. L’image devrait être comme la connaissance mécanique qu’a l’horloger des dispositifs complexes d’une montre. »

Il ne serait pas surprenant qu’à ce point, un sceptique nous interrompe pour demander, tel Thomas : « Mais alors, ces efforts tendent vers quel but ? » Le Dr Sutherland s’interpellait fréquemment avec de telles questions : « Cette recherche a-t-elle un objectif quelconque ? S’il en est ainsi, quel est-il ? Et quelle est ma place là-dedans ? » Pourtant, en examinant chaque découverte à la lumière des critères ostéopathiques, un but était indiqué à chaque fois, qui ne pouvait pas laisser indifférent. Quelque chose semblait suggérer qu’un jour, quelque part, tout au long de cette course indéterminée, beaucoup d’autres découvertes surviendraient et se combineraient en un ensemble cohérent et crédible. Il désirait être disponible.

Une question depuis longtemps retenue mit finalement fin à sa réserve : « Oserais-je penser que ces mécanismes n’indiquent pas simplement des dispositions pour le mouvement crânien, mais qu’ils participent activement au mouvement ? Comment pourrais-je prouver ou réfuter cela ? »

Soudainement, une porte s’ouvrit par l’intermédiaire d’un manuel, et une citation -pourtant familière -prit un sens nouveau à cause du cours inédit de sa pensée. Grâce à elle, il put entrevoir un modèle pour le mouvement entièrement différent de ceux que présentaient jusqu’alors les os crâniens. La trouvaille était tellement stimulante qu’il décida de suivre, au moins temporairement, la voie qui se présentait en fondant son raisonnement sur la fantastique hypothèse que la mobilité articulaire crânienne existe bel et bien. À ce stade de sa pensée, il se demanda s’il progressait ou régressait. Dans un cas comme dans l’autre, le processus n’était pas ennuyeux.

L’exposé qui le conduisit à se lancer dans cette nouvelle direction indiquait que les os de la base du crâne ont une origine cartilagineuse, alors que ceux de la voûte ont une origine membraneuse. Cette donnée n’était pas nouvelle pour lui. Son application l’était. En elle, il entrevoyait maintenant un dispositif pour la flexibilité. La logique de son raisonnement était mécaniquement fondée. Voilà son raisonnement : s’il existe une mobilité articulaire à la base du crâne, elle doit être compensée quelque part, d’une manière ou d’une autre. Les os de la voûte pourraient bien fournir cette compensation, parce qu’ils sont constitués à partir de membrane. Le résultat d’un tel processus coordonné pourrait être la flexibilité.

Le crâne vivant n’est pas celui d’un cadavre

Ce raisonnement amena le Dr Sutherland à être en désaccord avec une affirmation du texte, qu’il avait antérieurement acceptée de bonne foi. Son contenu nous concerne tous. Cette affirmation indiquait que les sutures de la voûte crânienne « commencent à s’ossifier vers l’âge de quarante ans et continuent à se souder jusque vers la quatre-vingtième année ». Il mettait maintenant en doute cette limitation d’âge en faisant cette comparaison : « Le tronc du chêne le plus puissant conserve un certain degré de flexibilité jusqu’au moment où il devient une grosse bûche sans sève. On pourrait dire la même chose de la flexibilité du crâne, tant que la sève y demeure. »

Bien que l’étude de l’inanimé l’ait beaucoup absorbé, il n’en perdait pas pour autant de vue les limites. Il s’agit de l’absence de la puissance de la force vitale, présente de manière inhérente chez l’être animé. Lorsqu’il enseigna, il rappela à ses étudiants de ne pas oublier « que l’anatomie appliquée au crâne vivant est tout à fait différente de celle que l’on rencontre sur le cadavre inanimé ». Il donnait cet avertissement : « Nous sommes trop enclins à accepter la version proposée par les textes autorisés et les raisons présentées par le cadavre froid. »

Il soulignait que « c’est en raisonnant à travers le témoignage de la structure vivante que le Dr Still a démontré la mobilité de l’articulation sacro-iliaque ». La profession ostéopathique devrait considérer cette contribution avec fierté.

Plus tard, lorsque son expérience crânienne se fut élargie, il observa : « J’ai examiné beaucoup de crânes inanimés. Je parvenais facilement à ployer la structure des os de la voûte... Les crânes animés possèdent la force vitale... et il est encore bien plus facile de ployer les tissus de la voûte du crâne humain lorsque la vie y est présente. »

Dans de récents domaines de la recherche courante, différentes déclarations, certaines hypothétiques, mais d’autres décisives, viennent corroborer plusieurs conclusions auxquelles était parvenu le Dr Sutherland. Dans le premier volume de Man in Structure and Fonction (3), publié en 1943, Fritz Kahn déclarait :

« Les os du crâne ne se soudent pas les uns aux autres en se développant. Ils développent au contraire des sutures en zigzag, qui s’indentent les unes dans les autres, créant des articulations s’emboîtant mutuellement. Les sutures en zigzag maintiennent fermement les os en contact, tout en leur permettant un léger degré de mobilité. »

Un article appelé : « The Structure and Development of Cranial and Facial Sutures (4) », publié dans le numéro de janvier 1956 de la revue Journal of Anatomy, contient plusieurs références à des arrangements permettant un léger mouvement. Cependant, les déductions du Dr Sutherland, arrivant au cours des années vingt, furent encore considérées par la majorité comme sujettes à controverse. Elles furent par la suite graduellement vérifiées par les déclarations d’autres auteurs dont les vues étaient respectées. Un jour, il semblera incroyable de les avoir considérées comme « fantasques ». C’est là la loi du progrès, mais c’est ainsi que l’histoire avance.

Notes

1. Humpty-Dumpty : personnage de comptine enfantine qui tombait et éclatait en morceaux et que l’on ne pouvait remonter. Aujourd’hui, désigne métaphoriquement ce qui est éclaté et impossible à rassembler/recoller.

3. L’homme, sa structure et sa fonction.

4. La structure et le développement des sutures crâniennes et faciales.

Le Site de l’Ostéopathie remercie les éditions Sully de l’avoir autorisé à présenter ce livre
1ère publication sur le SDO le 19-09-2007


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