La biblioboutik de l’ostéo4pattes-SDO
Recherchez dans le Site :

Introduction à l’ostéopathie psychosomatique

Claude Bochurberg - CD Éditions 2021
 
mardi 23 novembre 2021 par Claude Bochurberg

Claude Bochurberg
Introduction à l’ostéopathie psychosomatique
CD Éditions 2021

Broché, 296 pages - Format : 14,0 x 21,6 x 1,7 cm - ISBN : 9782493070029 - Prix : 20,00 € - Paru le 13 septembre 2021 chez Charlotte Davreu


DESCRIPTIF


Cette introduction à l’ostéopathie psychosomatique jette les bases d’une voie neuve. Celle où l’écoute verbale du patient ne se coupe pas du traitement manuel, invitant, par là-même, le praticien à privilégier la prise en compte du lien existant entre le débordement d’influx anxiogènes, et son interférence somatique, perceptible en particulier au niveau de l’enveloppe musculaire. Et il faut peu de choses pour que ce débordement d’influx se propage le plus souvent à notre insu ! C’est que nous sommes à la merci d’un système neuro-endocrinien despotique ! Cette recherche offre des clés pour en comprendre les mécanismes et investiguer les traces inscrites en l’être-corps du patient, afin de le traiter et de l’accompagner au mieux.


L’AUTEUR


Claude Bochurberg, Ostéopathe DO, MROF

Diplômé de l’European School of Osteopathy de Maidstone (GB)

Diplômé universitaire en Ostéopathie et Médecine Manuelle de la Faculté de Médecine Paris-Nord

Diplômé universitaire et Formation en Clinique Psychosomatique de l’Université Paris V René Descartes

Ancien Chargé de Cours à la Faculté de Médecine Paris-Nord

Chargé d’Enseignement au Conservatoire Supérieur Ostéopathique


AVANT-PROPOS


En abordant ce nouvel essai, fruit de quelque 40 années d’enseignement, entrecoupées de publications diverses, nous avons conscience qu’il s’agit là d’une voie neuve, quand bien même la communauté ostéopathique intègre de plus en plus l’élément émotionnel dans sa pratique de soins. Mais à y regarder de près, c’est le corps, rien que le corps, qui fait toujours l’objet de toutes les attentions. La verbalisation du patient, elle, semble capter moins l’enthousiasme au plan clinique. Pourtant, il n’est pas une seule école d’ostéopathie qui ne propose aujourd’hui aux étudiants des cours dits de « somato-émotionnel ». Mais ces derniers confinent avant tout à une gestuelle sophistiquée, sans que le langage émis par le patient (voire son non-dit), autrement dit l’expression de son « matériel psychique » fasse l’objet d’une véritable attention, alors qu’il s’agit là d’un temps majeur de la consultation ostéopathique.

Le métier d’ostéopathe participe d’une complexité infinie. Ce métier se nourrit de la relation d’un humain avec un autre humain. Une relation du même au même, mais qui ne saurait éviter l’asymétrie, entre d’une part « le sujet supposé savoir » et le demandant.

La complexité vient du fait que le praticien se heurte à une oscillation incessante entre l’écoute du dire du patient, et ce qu’il perçoit au plan somatique, afin de poser un diagnostic et entreprendre un protocole de traitement.

Là où cela se complique encore plus, c’est qu’en vérité nous ne savons pas grand-chose de l’articulation psychosomatique et somatopsychique, quand bien même nous savons que les deux entités sont inséparables bien sûr. Tel est bien le paradoxe.

Pour tout dire, nous ne sommes que dans de l’hypothétique, face à la plainte émise par le patient. Le point d’articulation entre psychisme et soma faisant le lit de la plainte éventuelle relève de l’hypothétique pur... ou de notre délire, ou bien encore de notre interprétation, qui vaut ce qu’elle vaut, sans prétendre à aucune sorte de certitude. L’important n’est pas d’élucubrer sur du sens métaphorique « articulé », mais bien de constater qu’à un certain moment de l’histoire du patient, ça bascule sous forme d’une épine somatique.

Aussi, disons-le d’emblée : ce contexte « hypothétique » ne doit pas freiner notre ardeur à explorer une voie plus complète au plan de l’approche thérapeutique du patient, en prenant en compte l’élément psychique et somatique, sans pour autant nous substituer au psychologue, au psychothérapeute, ou au psychanalyste. Il s’agit néanmoins pour l’ostéopathe, confronté, comme je l’ai défini dans des travaux antérieurs à un espace hybride (entre le dire et le toucher du corps) de l’inciter à acquérir des outils culturels pour être à même d’entendre le patient dans ce qu’il cherche à dire ou à ne pas dire, dans le cadre de la consultation, afin de mieux le comprendre et de l’accompagner.

En ce sens, il peut y avoir une autre aventure thérapeutique, où s’ajoute au plan ostéopathique la dimension de l’écoute du dire du patient, en gardant présent à l’esprit, comme on le verra plus loin, que nous ne sommes qu’affects et émotions. Comment pourrions-nous contourner ce fait alors que la physiologie moderne nous apprend que la moindre tension anxiogène interfère sur la moindre cellule de notre organisme ?

On parle de Médecine Psychosomatique. Pourquoi ne pas parler à notre tour d’Ostéopathie Psychosomatique ? Surtout si l’on sait qu’il existe bel et bien des endroits privilégiés du corps qui recueillent l’expression des tensions anxiogènes par rétraction des myofibrilles musculaires, ainsi que j’en ai fait état dans mon ouvrage : « Une approche ostéopathique de l’angoisse » en 1986.

L’aventure thérapeutique dont je parle ne repose sur aucun dogmatisme. Elle est mue par un idéal, celui d’exercer l’art ostéopathique selon une ouverture psychosomatique, avec pour perspective, l’exploration du champ « hybride », évoqué plus haut, celui compris entre le dire du patient, et le voir-toucher de son être-corps.

Ainsi, l’objectif de l’Ostéopathie Psychosomatique consiste à prendre en compte dans sa démarche de soins, - en sus de l’anamnèse médicale -, l’histoire passée ou récente du patient, avec une potentialité d’écoute transmise par la codification psychosomatique (Pierre Marty, Doris Vasconcellos, ParisV), dont la référence culturelle est d’inspiration psychanalytique, freudienne, notamment les deux topiques, et les données classiques touchant à la sexualité, les notions de traumatisme, etc.

Nous retiendrons donc que l’écoute verbale du patient consubstantielle du soin ne se coupe pas du traitement manuel tel qu’il est lui aussi codifié dans l’enseignement ostéopathique avec ses différents courants, qu’ils soient stilliens, fonctionnels ou autres. La main du praticien en Ostéopathie Psychosomatique investigue et traite le patient, dont la plainte verbale, et le soma laissent transparaître les tensions anxiogènes et émotionnelles en amont...

Et personne, absolument personne n’est indemne. Le quotidien, la charge des soucis auxquels nous sommes confrontés, et surtout la représentation mentale que nous nous faisons des choses engendrent chaque jour que Dieu fait autant de « traumatismes » dommageables pour l’organisme, ne relevant guère - et c’est là le paradoxe -, de leur aspect quantitatif, mais bien qualitatif. Certains en effet sont capables de surmonter un deuil ou une rupture sentimentale, alors que paradoxalement, les mêmes peuvent se montrer fortement affligés par la simple remarque d’un collègue sur leur lieu de travail. Tout dépend en effet de la représentation que nous nous faisons des événements auxquels nous sommes confrontés.

Le réel comme l’on sait ne s’intègre à la conscience que par le prisme de notre interprétation ou de notre ressenti de ce qui se donne à voir de ce même réel, car le réel n’est pas absorbable en tant que tel à la conscience. Ce que je vois du monde n’est le monde en effet qu’au prisme de mon regard, et de ma façon d’être. Les témoins revenus de l’enfer des camps nazis nous le disent : Face à la cruauté innommable exercée par les bourreaux, ces mêmes témoins se refusaient à croire ce à quoi ils assistaient, comme si face à ces scènes insoutenables se dressait d’un seul coup une sorte de mur cotonneux qui en interdisait la libre perméabilité consciente.

Aussi sans revenir sur ce que nous apprennent les tenants de la phénoménologie à l’instar de Husserl, Heidegger, et Merleau-Ponty ; on observe néanmoins que notre position en quelque sorte à la périphérie des êtres et des choses fait que nous ne pouvons nous dérober de ce fait à la « représentation » du réel, consubstantielle de notre éducation, de notre imaginaire, de nos marqueurs sociaux, familiaux, religieux, etc. avec ce que cela suppose comme interférences au plan de notre être-corps. La « représentation » du réel, par la charge des images mentales ou du pouvoir des mots qu’elle fait surgir, est nous le verrons, à l’origine de sécrétions d’endorphines ravivant nos potentialités anxiogènes, ou interrompant brutalement notre confort d’être. Il faut peu de choses en effet pour que ces mêmes tensions s’exacerbent ou se propagent dans les moindres replis du soma, et ce, le plus souvent bien sûr à notre insu.

La vie de l’être-corps fluctuant entre le meilleur et le pire ne saurait s’extraire de son humaine condition, criante de tensions anxiogènes, qui sont autant de reflets existentiels.


TABLE DES MATIÈRES


Avant-propos
PREMIÈRE PARTIE - Les tensions anxiogènes, reflets de la condition humaine
Chapitre 1 - L’emprise du système totalisant. La non-échappatoire
A - les données anatomo-physiologiques
B - Le système nerveux sympathique partie prenante du système totalisant
C - Des baromètres tensionnels
D - Une biochimie de très haute précision
E - Une non-échappatoire corroborée par les travaux de Damascio
F - L’émotion dépend d’une chaîne compliquée d’événements
Chapitre 2 - La non-échappatoire ne relève pas d’un destin absolu
A - Les problématiques posées par la perte
B - La honte, poison de l’âme
C - La possibilité de créer un monde de représentation permet de remanier ce que nous percevons du réel
D - Quand la douleur impose sa loi
E - La douleur rive l’être au présent
F - Face à la douleur, ça urge
Chapitre 3 - Les tensions anxiogènes élisent des lieux particuliers au sein de l’espace somatique
A - À l’assaut du mythe de la charpente
B - Des lieux privilégiés en forme de forteresses musculaires
C - Des forteresses réfractaires au langage en tant que tel
D - La contractilité musculaire participerait-elle d’une sémiologie interne, archaïque ?
E - Une sémiologie qui fait lien entre la partie et le tout et réciproquement
F - Une sémiologie « parlante » à tous les étages du soma
DEUXIÈME PARTIE - La Psychosomatique et sa référence freudienne
Chapitre 1 - À la rencontre du sujet parlant
A - Le défi d’une approche globale
B - Entendre la parole. Voir la voix
C - Nous sommes psychosomatiques par essence
D - Un passage obligé par la culture psychanalytique sans en faire une religion
E - Les topiques définies par Freud sont des données à prendre en compte dans l’approche de l’ostéopathie psychosomatique
F - Savoir qu’il existe un insu est fondamental
Chapitre 2 - Des éléments fondateurs de la découverte freudienne qui sont autant de clés utiles en Ostéopathie psychosomatique
A - La sexualité n’est jamais aussi simple que l’on croit
B - Retour succinct sur l’incontournable « complexe d’Œdipe »
C - Le paradoxe des pulsions de vie et de mort mêlées
D - Les résistances du sujet. Le besoin d’être malade
E - Transfert et contre-transfert font le suc de la rencontre interhumaine
F - La normalité est élastique. Ce que nous apprend Freud sur l’état névrotique
Chapitre 3 - L’ostéopathie psychosomatique puise ses racines dans le prolongement des éléments fondateurs de la découverte freudienne
A - Le processus de somatisation dès lors que le sujet n’est plus capable de traiter mentalement les contradictions et les conflits qui pèsent sur lui
B - L’importance de la notion de traumatisme dans l’approche de l’ostéopathie psychosomatique
C - L’apport spécifique de l’École Psychosomatique initiée par Pierre Marty
D - Le préconscient est capital dans l’approche de l’ostéopathie psychosomatique
E - Le moi-idéal et ses problématiques
F - Retour sur la notion d’hystérie dans sa version moderne
TROISIÈME PARTIE - L’Ostéopathie Psychosomatique ou le défi d’une rencontre interhumaine
Chapitre 1 - Les problématiques posées par une relation complexe
A - Une voie exploratrice téméraire
B - L’approche du consultant
C - Sur la trace de la trace
D - Pour aller plus loin encore
E - L’énigme de la plainte
F - Un le dire te le corps, un espace qui donne à penser
Chapitre 2 - Dans la proximité du patient-humain
A - L’interprétation mobilise une constellation de possibles
B - La présence ne va pas de soi
C - L’aventure du dialogue
D - Face à autrui, le contresens n’est jamais loin
E - La difficulté vient du fait que le soma n’a pas de sens en soi
F - Donner du sens c’est prendre le risque de rebondir plus loin qu’il n’est permis
Chapitre 3 - Quand se profilent en filigrane les questions d’ordre métaphysique
A - Le refus métaphysique
B - La proximité d’autrui participe d’un rapport au temps
C - Le toucher relève d’une catégorie philosophique
D - Phénoménologie de la dialectique palpatoire
E - La main comme brisure de l’immanence à soi
F - La proximité de la quasi-nudité du corps d’autrui
Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE

1- « Jeux de mains, jeux de vie, L’alternative ostéopathique », avec la collaboration de Françoise-Edmonde Morin, Le Seuil 1983.
2 - « Mémoire et Vigilance », préface de Serge Klarsfeld, Le Liseré Bleu, 1983.
3 - « Traitement ostéopathique des rhinites et des sinusites chroniques », Maloine 1986. Deuxième réédition chez De Verlaque en 2002.
4 - « Une approche ostéopathique de l’angoisse », Maloine, 1986.
5 - « Brasillach ou la célébration du mépris », en collaboration avec Jacqueline Baldran, A.J.Presse, 1990.
6 - « A l’écoute infinie de la nuit », nouvelles en collaboration avec Jacqueline Baldran, L’Harmattan, 1990.
7 - « La vieille femme qui passait », Bibliophane, 1991. Réédition AJ-Presse 2007.
8 - « La relation inachevée ou une approche phénoménologique de la relation ostéopathique », L’Harmattan, 1991.
9 - « L’Histoire bafouée ou la dérive relativiste », avec la participation de Jacqueline Baldran, L’Harmattan, 1992.
10 - « Rubrique Mémoire », recueil d’articles publiés dans Actualité Juive, présenté par Jacqueline Baldran, A.J. Presse, 1992.
11 - « Parole au corps », L’Harmattan, 1993.
12 - « David Rapoport, La mère et l’enfant, 36 rue Ame-lot », en collaboration avec Jacqueline Baldran, Editions Montorgueil, CDJC, 1994.
13 - « Le corps et l’Aventure Ostéopathique », L’Harmattan, 1996.
14 - « Entretiens avec Serge Klarsfeld », Stock, 1997.
15 - « Le cri du psoas ou le reflet de l’humain », A.J.Presse, 2001, suivi de 4 rééditions.
16 - « La main ou la promesse d’une parole-geste », A.J.Presse, 2003.
17 - « La brisure de la coque, ou une transmission éthique du dire dans l’œuvre de Levinas », préface de Marc-Alain Ouaknin. Essai, A.J. Presse 2006-08-29
18 - « La vieille femme qui passait », A.J.Presse, 2007, Édition revue et augmentée.
19 - « Le patient-humain », AI Presse, 2008.
20 - « Plaidoyer pour l’opacité », Revue Sigila, 2010.
21 - « Les témoins et le témoin », Préface de Serge Klarsfeld, FFDJF 2011
22 - « Souffler sur les braises pour que revivent les ombres », AJ Presse 2014
23 - « Militer et Témoigner » avec Serge Klarsfeld, FFDJF 2016

Nous remercions Claude Bochurberg et les éditions A.J. Presse de l’avoir autorisé à présenter cet ouvrage
Ce livre a été présente sur le Site de l’Ostéopathie le 20 mars 2017


Accueil | Contact | Plan du site | Se connecter | Statistiques du site | Visiteurs : 535 / 978502

Venez nous suivre sur les réseaux sociaux :

       

Suivre la vie du site fr  Suivre la vie du site Livres, Mémoires & Thèses  Suivre la vie du site Livres de concepts & de philosophies ostéopathiques   ?    |    titre sites syndiques OPML   ?

Site réalisé avec SPIP 4.2.10 + AHUNTSIC

Creative Commons License