Dossier Douleur
Suite 1
Le Monde de l’Ostéopathie n° 1
Janvier - Février - Mars 2012
Sommaire
- Dr Véronique CHARTROULE, Ostéopathe DO
Douleurs physiques : Prise en charge par l’ostéopathe micronutritionniste - Paul LANÇON Ostéopathe DO
Comment « ça va » avec la douleur ? - Pascal DELANNOY Ostéopathe DO, Diplômé d’Acupuncture Traditionnelle Chinoise
Douleur, ostéopathie et médecine chinoise - Vincent ASTIER, Ostéopathe, Diplômé d’Acupuncture Traditionnelle Chinoise
Douleur et étirements passifs - Pascal DELANNOY, Ostéopathe DO, Diplômé d’Acupuncture Traditionnelle
Magnétothérapie
Dr Véronique CHARTROULE, Ostéopathe DO
Douleurs physiques
Prise en charge par l’ostéopathe micronutritionniste
Nous continuons notre voyage ostéopathique au sein de la micronutrition en abordant un sujet complexe, la douleur physique. Si la douleur physique est un des principaux motifs de consultation ostéopathique, son champ d’implication est si vaste et si souvent imprécis, qu’elle doit tout d’abord être définie. Nous adopterons donc une approche rigoureuse afin de limiter les errances diagnostiques.
Classiquement, la douleur est définie comme étant « une sensation désagréable ressentie par un organisme dont le système nerveux détecte un stimulus nociceptif.... correspondant à un signal d’alarme ». Elle est donc sensitive, nociceptive, subjective, de médiation neurologique, traduisant une désadaptation de l’organisme (alarme) aux stimuli reçus. Pour utiliser cette information (plainte), le thérapeute devra donc répondre à un certain nombre de questions très précises, qui lui permettront d’orienter le diagnostic.
Un interrogatoire très précis permettra donc non seulement au patient de s’approprier sa douleur en l’analysant de manière objective et ainsi de moins la subir, mais aussi à l’ostéopathe d’analyser l’efficacité ou non des traitements au fur et à mesure de ses consultations. Une douleur chronique devient le centre de vie, le repère quotidien du patient et le thérapeute l’aidera à s’en éloigner en chiffrant tous ces paramètres (rythme, intensité, localisation etc.).
La micronutrition pourra aider l’ostéopathe dans la prise en charge de la douleur selon différents critères biochimiques et biologiques qu’il pourra ou non associer. Nous aborderons les douleurs telles qu’elles nous sont le plus souvent présentées par les patients, sans oublier d’éliminer les pathologies médicales et/ou les urgences relevant de la médecine allopathique.
Donc, pour chaque chapitre abordé, ci-dessous, l’ostéopathe ne prendra en charge que des patients déjà traités par la médecine allopathique et en dehors d’une urgence médicale. Nous aborderons donc le traitement du patient en fonction de son type de douleur classée en aigue ou chronique et non par des diagnostics ostéopathiques tant ils sont divers et variés mais avec toujours un point commun : diminution et/ou perturbation du mouvement respiratoire tissulaire ou primaire.
Douleurs ostéo-articulaires
Tendinites, arthrose, lumbago, cervicalgies, entorses, capsulites, intra-osseux, etc.
Douleurs aiguës
Harpagophytum et Prêle : 700 mg d’Harpago-phytum 3 fois par jour selon les douleurs. Antioxydants : Extrait d’algue brune (Ascopyllum nodosum) aux propriétés antiradicalaires ; des vitamines participant au bon fonctionnement du métabolisme (C, E, B2, B3, B6, Béta-carotène) ; des acides aminés soufrés aux propriétés anti-oxydantes (Méthionine, Taurine), des citroflavonoïdes pour piéger les radicaux libres, ainsi que certains métaux agissant comme cofacteurs des enzymes anti-oxydantes (Zinc, Cuivre, Manganèse, Sélénium). Des acides gras polyinsaturés omégas 3 sous forme triglycéride naturelle (500 -1500 mg / jour), pour leurs propriétés anti-inflammatoires.
Douleurs chroniques
Comme dans les douleurs aiguës, l’Harpagophytum (jusqu’à 700 mg 3 fois / jour) et la Prêle sont préconisées.
La glucosamine sulfate (1200 mg / jour), la chondroïtine sulfate (300 mg / jour), des vitamines du groupe B sont importantes pour un traitement de fond, en association avec les antioxydants mentionnés plus haut.
Douleurs viscérales
Coliques nephretiques, colites, myocardites, pleurésies, cystites, etc.
Douleurs aiguës
- L’extrait de pépin de pamplemousse permet de limiter le développement des microorganismes responsables de l’infection. - La micronutrition traitera également avec la Canneberge pour la vessie (360 mg / jour) ou avec des substances à visée antispasmodique (Oignon : 1200 mg / jour, magnésium : 135 mg / jour).
Douleurs chroniques
Les antioxydants, comme pour les douleurs ostéo-articulaires, sont ici encore recommandés.
Douleurs névralgiques -neurologiques
Migraines, sciatiques, cruralgies, névralgies cervico-brachiales, Arnold etc.
Douleurs aiguës
- Les antioxydants
- La Griffonia simplicifolia (120 mg / jour) contient naturellement du 5-HTP, précurseur de la sérotonine, neurotransmetteur retrouvé au niveau du cerveau. Une association avec de l’Avoine (200 mg / jour), la Mélisse (80 mg / jour) du magnésium, des vitamines BI, B2 et B6, sera importante pour potentialiser l’action neuro-relaxante recherchée.
Comme dans les douleurs ostéo-articu-laires aiguës, l’Harpagophytum (700 mg / jour) et la Prêle sont préconisées.
Douleurs chroniques
- Les antioxydants
- L’Harpagophytum (700 mg_ jour) et la Prêle
- Là encore, Griffonia simplicifolia en association avec l’Avoine, la Mélisse, du magnésium, des vitamines B1, B2 et B6, sera importante pour potentialiser l’action neuro-relaxante recherchée.
- Le Calcium naturel (Lithotamne, 500-1000 mg / jour) et la lécithine de soja (pour l’apport en phospholipides) favoriseront la relaxation musculaire ainsi que le structure et la fluidité de la membrane des cellules nerveuses.
Douleurs des terrains acides
Ce terme à lui seul mériterait un article tant l’acidose chronique est complexe, et présente dans notre société occidentale. Disons simplement que le déséquilibre des systèmes biochimiques tampons de l’organisme entraîne à bas bruit une acidose chronique, qui fait le lit de très nombreuses pathologies lentement évolutives. Elle ne doit pas être confondue avec l’acidose métabolique, qui relève, elle, de la médecine allopathique, voire de la réanimation.
Un des principaux responsables de cette acidose chronique est notre alimentation déséquilibrée (trop de protéines, laitages, glucides lents et pas assez de fruits et légumes) ainsi que toutes les situations de stress.
Les patients font état de douleurs chroniques, fluctuantes, imprécises, variables, souvent étiquetées « psychosomatiques » et échappant à tous traitements usuels, ceux-ci ne s’attaquant qu’aux conséquences et non à la cause, l’acidité tissulaire.
Seule la nutrition, macro et micro, va donc pouvoir aider votre patient. Les traitements sont longs, le déséquilibre s’étant installé sur des décennies. Il va falloir des mois pour commencer à inverser le processus....prévenez vos patients !
La micronutrition apportera des sels minéraux alcalinisants, en y associant des plantes drainantes qui favorisent l’élimination des substances acides produites par l’organisme. Les citrates de calcium (120 à 240 mg / jour), de magnésium (60 à 120 mg / jour), de potassium et de manganèse ont une action synergique sur le terrain acide. Le Pissenlit et les feuilles de Bouleau, qui contiennent des flavonoïdes, contribuent à faciliter les fonctions d’élimination rénale et digestive. La Reine des Près permet d’éliminer les toxines accumulées.
Le Lithotamne, algue calco-magnésienne, apporte sous forme bio-assimilable du calcium et du magnésium marins, participant à la neutralisation des terrains acides.
Comment « ça va » avec la douleur ? - Paul LANÇON Ostéopathe DO
Expérience sensorielle et émotionnelle désagréable - on se sent tout de suite mieux avec une telle définition ! - mais qu’en est-il pour le patient qui consulte en ostéopathie ? Pour lui, la douleur règne en maître. Qu’elle soit aiguë ou chronique, elle est le premier motif de consultation.
Une « expérience » qui doit autant que possible ne pas se renouveler, et s’évanouir dans nos mains.
Pour cela, l’ostéopathe doit apprendre à décoder la douleur. Au début de l’examen du patient, elle est simplement formulée, verbalisée : « J’ai mal au bas du dos... » etc. C’est une douleur d’appel. Elle demande beaucoup d’attention et peut cacher beaucoup de choses. C’est le premier fil à tirer. L’interrogatoire en précisera les contours. La palpation pourra apprécier son caractère profond ou superficiel en fonction de l’intensité de la pression exercée et déterminer l’origine articulaire, musculaire ou cutanée. C’est l’enfance de l’art mais nous n’en sommes qu’au début.
Ensuite la palpation devient plus subtile car elle devra tester les récepteurs nociceptifs en variant la durée de la pression pour déclencher la douleur et ainsi tester des nocicepteurs différents, adaptables ou non adaptables. Cette appréciation permettra de mieux connaître le site de la douleur et d’utiliser des corrections sur cette même région, ou à distance. Car la douleur peut être trompeuse, sa localisation ne correspond pas toujours à la lésion. L’exemple des douleurs référées d’origines vertébrales ou viscérales est là pour le rappeler. La douleur est rapportée à la région cutanée périphérique innervée par le même segment que l’organe ou la vertèbre lésé.
Tester l’adaptabilité des récepteurs, c’est-à-dire la vitesse à laquelle ils vont transmettre le message douloureux, est une information précieuse pour le choix de la technique, les manœuvres de massage et techniques de point triggers seront plus efficaces sur des points douloureux déclenchés immédiatement par la pression (récepteurs non adaptables), et les manipulations articulaires structurelles plus adaptées quand la douleur est déclenchée plus tardivement, mettant en jeu des mécanorécepteurs plus profonds et adaptables. Ces manipulations vont agir indirectement sur la douleur en corrigeant la lésion articulaire qui en est la cause. Au niveau de la dysfonction vertébrale provoquée par un mouvement incontrôlé, le spasme musculaire de protection et les lésions tissulaires associées vont libérer les médiateurs chimiques de l’inflammation - provoquant des phénomènes douloureux - celle -ci est complexe véritable « réaction chimique » qui va s’auto-entretenir.
« Soupe inflammatoire » et effet « aspirine »
Comment l’ostéopathe va t-il intervenir dans cette « soupe inflammatoire » ? Avec beaucoup de doigté. Il s’agit de ne pas relancer le processus, faire céder le spasme musculaire sans provoquer des réactions vasodilatatrices. En effet l’histamine et la bradykinine libérés par la manipulation avec trust vont exciter les nocicepteurs cutanés, très sensibilisés par l’inflammation. Peut-être une explication des phénomènes douloureux post manipulatif.
Cet effet « aspirine » tant recherché, peut se révéler redoutable dans les cas de blocage avec douleur aiguë, lumbago, torticolis. Là, le praticien expérimenté préférera les manipulations fonctionnelles ou myotensives, et si celui-ci est un irréductible du craquement, il utilisera des corrections moins reflexes avec des bras de levier indirects.
Cependant les pratiques manipulatoires avec trust peuvent être très efficaces sur la douleur en activant des systèmes modérateurs, comme le « gate control system : inter-neurone inhibiteur » et les centres supra médullaire en sécrétant des endomorphines. Aie ! Alors, avec la même pratique, une fois les douleurs augmenteront, et une autre fois elles diminueront ? Oui, il faudra choisir avec sagacité la région à manipuler, et ce n’est pas toujours la plus douloureuse mais plutôt la moins mobile.
Résumons : les manipulations possédant un puissant effet réflex (neurovégétatif, neuro-vasculaire) seront à manier avec beaucoup de précautions, dans le cas d’inflammation des tissus conjonctifs autour de la lésion.
La douleur sera le fil conducteur de notre traitement. Malgré sont caractère subjectif, elle nous permettra de suivre l’évolution du traitement et d’en ajuster les composantes, comme nous venons de le voir précédemment.
Dimension psycho-sociale
L’ostéopathe est aussi amené en prendre en charge la douleur dans sa dimension psycho-sociale, c’est le sujet qui va réagir en fonction de son sexe et de ses expériences antérieures de la douleur et de la gêne professionnelle qui en découle. Tous ces éléments peuvent contribuer à fausser son évaluation. Même le système d’échelle de 1 à 10, qui prévaut en médecine, ne paraît pas toujours bien adapté.
En ostéopathie, quantifier la douleur est aussi difficile, mais en touchant, en palpant en interrogeant sans cesse le sujet et son corps, l’ostéopathe localise la douleur, la cerne, et objective une souffrance qui, à travers les mains du praticien perdra un peu de son caractère anxiogène.
C’est le « comment ça va avec la douleur ? », utilisé en Afrique pour seulement prendre des nouvelles de son interlocuteur, une façon de la banaliser et la ramener à son quotidien. Dans un cabinet d’ostéopathie, c’est avec cette question que tout va commencer. Elle sera formulée plus prosaïquement : « où avez-vous mal ? ».
Au fil de la séance et à travers le corps à corps engagé entre le patient sa souffrance et le praticien, la douleur sera moins envahissante, maîtrisée, restitué dans sa dimension fonctionnelle.
Dès lors l’ostéopathe pourra en guise d’épilogue demander au patient : « La douleur vous gêne-t-elle encore ? ».
Douleur, ostéopathie et médecine chinoise
Pascal DELANNOY Ostéopathe DO
Diplômé d’Acupuncture Traditionnelle Chinoise
Parmi les motifs de consultation les plus répandus dans nos cabinets d’ostéopathie figurent les douleurs de différentes origines. Nombreuses et variées, ces manifestations douloureuses apparaissent aux yeux de nos patients comme signes de la nécessité de consulter rapidement.
Hormis une certaine patientèle qui consulte dans la perspective d’un travail de fond pour leur santé, ce sont les douleurs qui vont engager une consultation en ostéopathie chez la grande majorité de nos contemporains. Nous même n’avons-nous jamais appelé notre dentiste préféré à l’occasion d’une douleur dentaire vive et insoutenable ? Ce professionnel gérera « d’urgence » car c’est un professionnel mais, comme nous, il aspire à une autre forme de relation avec sa clientèle où il n’agirait plus comme un pompier devant l’incendie mais comme un urbaniste qui organise et structure la cité pour le bien être du plus grand nombre. Néanmoins, il nous est demandé de soulager rapidement nos patients qui souffrent. Ces petits succès de tous les jours contribuent activement à notre satisfaction et réputation.
Que nous apporte la médecine chinoise ?
La douleur en médecine chinoise est vue comme le signe d’une obstruction, d’une stagnation dans la circulation de l’énergie (le Qi) et /ou du sang. Elle n’est bien sur qu’un symptôme, manifestation principale de certaines maladies. Le symptôme, la douleur est vue comme étant à l’extérieur BIAO alors que la pathologie peut être dans l’interne LI. Tout l’enjeu de ces consultations est de traiter le BIAO avec efficacité sinon en efficience, c’est-à-dire en traitant le LI dans le même temps lorsque la situation le permet. Ceci est possible, à condition de réaliser un diagnostic énergétique extrêmement précis. C’est là un des apports majeurs de la médecine chinoise à l’ostéopathe qui saura toujours ou presque la part du BIAO et du LI dans ses traitements.
Ces perturbations sont multiples :
1- La stagnation du sang, concerne essentiellement le méridien du Foie (GAN), l’utérus et les traumatismes. La douleur est fixe, immobile, intense, ce sont les gastralgies, les douleurs costales ou du petit bassin.
2- Le Froid externe ou interne qui va affecter le métabolisme, le réchauffement des organes entrailles (ZANG et FU). Elles ont caractérisées par une sensation de froid concomitante, améliorées par la chaleur. Ce sont des douleurs articulaires, du petit bassin ou localisées entre les scapulæ par exemple.
3- Le Feu génère des douleurs améliorées par le froid, accompagné de gonflement et de rougeur. Sa présence dans les méridiens perturbe gravement la circulation du sang (XUE) et de l’énergie (Qi).
4- L’Humidité s’accumule dans un endroit et perturbe la circulation. Elle est souvent associée au Vent dans le cadre des syndromes BI (rhumatismes). En cas d’Humidité la douleur provoque une sensation de lourdeur, accompagnée de gonflement ou de sensation de lourdeur. Quand elle est accompagnée de Vent les douleurs deviennent erratiques.
5- La plénitude génère des douleurs intenses, insupportables. Ce sont les lithiases, ascaridioses, ou encore les stagnations de sang dans la région du Cœur.
6- Le Vide est provoqué par l’insuffisance de l’énergie (QI) ou du sang (XUE), la dénutrition des tissus ou des organes (ZANG) ou des entrailles (FU).
Ces douleurs ne concernent pas uniquement l’appareil locomoteur auquel nous pourrions être tentés de nous limiter mais l’ensemble du corps et sont toujours en rapport avec l’une ou l’autre de ces sept causes.
Par ailleurs, l’étude de la pathogénie en médecine chinoise nous apprend à distinguer trois types de processus pathologiques :
1. Lutte entre énergie vitale et énergie perverse
2. Dans un premier temps, une attaque climatique externe provoquera un symptôme de type BIAO avec des signes en surface du corps Ensuite, peu à peu, une dysharmonie entre les énergies défensive (WEI), nutritive (YING) et le Sang (XUE) apparaitront et favoriseront l’apparition d’un syndrome LI interne qui pourra à son tour générer des syndromes BIAO externes sans aucun rapport avec l’attaque initiale.
3. Déséquilibre entre le YIN et le YANG :
Excès de YANG et faiblesse du YIN : syndrome de Chaleur
Si excès de YANG : syndrome de Chaleur Plénitude. Si Vide de Yin : syndrome de Chaleur Vide.
Excès de YIN et faiblesse du YANG : syndrome de Froid.
Si excès de YIN : syndrome de Froid Plénitude. Si Vide de Yang : syndrome de Froid Vide.
Pathologies des Organes et Entrailles : ces pathologies sont décrites au regard de la classification en syndromes de la médecine chinoise, néanmoins un certain nombre de relations se voient plus fréquemment :
Le Vide de YIN des Reins et du Foie entraîne une montée de Yang du Foie : le sujet peut être amené à consulter pour des céphalées temporales pulsatiles accompagnées d’acouphènes, signes de plénitude dans la partie haute du corps, c’est le BIAO, mais on trouvera également des signes de Vide dans le LI, l’interne.
Le Vide de QI ou de YANG de la Rate (PI), c’est le LI, entraine des stagnations d’aliments dans les entrailles : estomac, intestin grêle et le gros intestin, siège du BIAO.
4. Troubles de la montée et de la descente : La colonne vertébrale, objet de toutes les attentions de l’ostéopathe est le siège de nombreuses algies, diverses et variées. Ces algies sont le plus souvent en rapport avec les perturbations des fonctions des ZANG et des FU qui sont directement en relation avec la colonne par le biais des points SHU du dos, entre autre. Ces algies sont le plus souvent en rapport avec une perturbation du mouvement de l’énergie générée par le ZANG concerné. Ainsi, l’énergie possède quatre mouvements : montée — descente, centrifuge — centripète. Chaque organe (ZANG) et chaque entraille (FU) voit son énergie adopter un mouvement spécifique. La Rate (PI) et l’estomac sont le point central de la montée et de la descente
Quand le QI de la Rate (PI) ne monte pas, on peut retrouver des vertiges, surdité, troubles visuels, diarrhées, prolapsus
Quand le QI de l’estomac ne descend pas les symptômes seront la nausée, les vomissements
Le Rein (SHEN) est la force motrice pour la montée du Pur et de la descente de l’Impur au départ de l’Intestin Grêle, par exemple. Il récupère, stocke et maintient l’énergie, sa défaillance provocant dyspnée, essoufflement.
Le Poumon (FEI) contrôle la descente et l’épuration. Quand son QI ne descend pas le patient présente un essoufflement, une toux.
Le Foie (GAN) gère la libre circulation du QI, son QI est ascendant, quand il ne monte pas, on constate dépression et distension costale. Quand la montée est excessive, les symptômes, en haut du corps, sont les céphalées et les acouphènes.
Le FEU du Cœur (XIN) doit descendre, l’Eau des Reins (SHEN) doit monter.
Ces mouvements du QI des différents organes sont aisément réglés par l’ostéopathe, à partir de la colonne, en ajustant le fonctionnement de la vertèbre en rapport avec ces organes selon des modalités spécifiques visant à favoriser la montée ou la descente du QI. Ceci en mettant l’accent sur l’interaction importante entre les différents organes. Dans une vision plus globale, les pathologies des ZANG FU comme ont dit en médecine chinoise (tout en sachant que les ZANG et les FU sont vus comme des ensembles de fonctions qui nous permettraient d’utiliser l’expression dysfonctionnements des Organes Entrailles), rejoignent les déséquilibres du Yin et du Yang qui sont perçus aussi comme des causes de la douleur. Le YANG est ascendant, réchauffe et diffuse vers l’extérieur, le YIN concentre, refroidit et est descendant. Dans la plupart des cas on assiste à une insuffisance de YIN qui ne contrôle plus parfaitement le YANG, à moins qu’il ne s’agisse d’une insuffisance de QI et ou de sang par faiblesse de PI, la Rate et l’on se retrouve avec un excès de YANG dans le haut du corps ainsi qu’à la surface de celui-ci. D’où douleurs et contractures dans le haut du corps, les trapèzes, la zone dorsale par excès de YANG et douleur de type Vide de YIN dans le bas du corps, lombaires ou pelvis. Si ces déséquilibres du YIN et du YANG sont accompagnés du dysfonctionnements des ZANG et des FU, ce qui ne manquera pas d’arriver, Vide QI, de XUE, Vide Rate (PI) et des Reins (SHEN), Stagnation du QI du Foie (GAN) et dans les entrailles estomac, intestin grêle et gros intestin par exemple, on sera alors probablement confronté à une belle rachialgie complexe avec lombalgie et cervicalgie et peut -être radiculalgie. En bref tout cela revient au quotidien de l’ostéopathe ! Disperser les plénitudes, prendre l’énergie là où elle est pour l’envoyer là où il n’y en n’a pas suffisamment. Faire descendre ce qui monte trop ou ne descend pas et faire monter ce qui ne monte pas, mais aussi tonifier (la médecine chinoise est une médecine qui tonifie !). Jeux d’enfant pour l’ostéopathe roué aux principes fondamentaux et au diagnostic de la médecine énergétique chinoise.
L’hyperalgique : Si la douleur est souvent évaluée sur une échelle de 1 à 10 dans les évaluations conventionnelles, je ne connais pour ma part que trois niveaux de douleur :
- La douleur est suffisamment vive pour que le patient nous fasse l’honneur de nous consulter.
- La douleur est extrême, il s’agit de l’hyperalgie.
- La douleur a disparue, et alors le patient n’a plus besoin de nous.
Je veux dire par là que le patient hyperalgique est un cas spécifique qui nécessite un traitement tout aussi spécifique. Ce patient est presque intouchable, il a eu beaucoup de mal à arriver jusqu’à notre cabinet et se présente dans un état d’agitation excessive, au bord des larmes ou des troubles du comportement. Si ces comportements ne manquent pas de nous alerter nous savons agir rapidement. Ce sont généralement des cas où le YANG est en très grand excès le plus souvent en rapport avec un Vide. La nature du YANG étant de monter, on en trouvera en abondance dans le haut du corps. Tous les méridiens YANG passent par un point d’acupuncture qui s’appelle DA ZHUI ou 14DM, situé entre l’apophyse épineuse de C7 et T1. Il suffira de procéder à un ajustement très YANG de C7 dont la postériorité devrait se trouver plutôt à gauche, c’est-à-dire très léger et très rapide pour voir le patient revenir en quelques jours à un niveau de douleur raisonnable. Et s’il est impossible d’allonger le patient, on procédera en position assise en bord de table, idéalement sur une apnée pour faire descendre l’excès de YANG. La consultation a duré quelques minutes. Il ne nous reste plus qu’à expliquer au patient que si nous avons traité le BIAO, il reste à traiter le LI et qu’il devra revenir dans 3 à 5 jours afin de réaliser un traitement complet. À ce moment, tel un Architecte, nous pouvons alors mettre de l’ordre dans la cité, rétablir la circulation des informations et des pensées, l’obscurité cédant ainsi sa place à la Lumière. tab Technologie
Douleur et étirements passifs
Vincent ASTIER, Ostéopathe
Diplômé d’Acupuncture Traditionnelle Chinoise
Les maux de dos constituent une des premières raisons de consultation en ostéopathie. Cet article vous propose de découvrir une solution simple, efficace et complémentaire aux techniques employées lors de la prise en charge de la douleur. Il s’agit de l’étirement passif total sur la table Decompress® dont l’efficacité a été cliniquement et radiologiquement prouvée.
L’étiologie du syndrome algique est complexe et comporte tout autant de causes que des manifestations : les facteurs mécaniques, post-traumatiques ou pas (en passant par les faux mouvements, les sollicitations imposées lors des déménagements, des sports violents : écrasements osseux et musculaires, contusions, déchirures), les facteurs inflammatoires d’origines variées et les facteurs psychosomatiques (retentissement sur le corps physique des pensées, des émotions inappropriés qui peuvent produire des signes fonctionnels et même lésionnels pour les cas les plus avancés).
Une lésion, de quelle nature qu’elle soit, implique parmi d’autres processus, une perte des qualités élastiques du tissu conjonctif dont le fonctionnement vasculaire a été perturbé.
L’étirement du tissu conjonctif rétablit l’équilibre des échanges moléculaires et liquidiens au niveau de la lésion diminue le degré de l’altération structurelle.
Lorsque le diagnostique spécifique ostéopathique (D.S.O.) est posé, que la ou les lésions organiques sont identifiées, le spécialiste ostéopathe organise la prise en charge du patient essentiellement par recours au traitement manuel.
Les traitements par étirements, vont du micro étirement « type crânien, fascias, la décoaptation » jusqu’à l’étirement actif ou passif du corps entier par mise en posture et relâchement. Gardons à l’esprit l’adage « penser global pour agir local ».
Nous savons désormais qu’une douleur de toute nature déclenche une réaction neurovégétative exacerbée de stress. Chaque individu va contrôler différemment les manifestations douloureuses. Raison de plus pour bien différencier la douleur réactive aiguë comme un lumbago, un torticolis, une névralgie, de la douleur chronique ou récurrente post-traumatique ou d’origine inflammatoire.
Mécanismes d’action sur la douleur et bienfaits de l’étirement passif en utilisant les tables Decompress
Le point fondamental d’appui du mécanisme d’action de l’étirement passif est que tout tissu conjonctif en souffrance doit bénéficier d’une hydratation correcte.
Le positionnement du patient à plat ventre sur la table va permettre la diminution des lordoses « physiologiques de l’effort de station bipède » et de placer sa colonne vertébrale dans un état d’apesanteur. La « dépressurisation » des disques va engendrer des mouvements des molécules d’eau au niveau des corps vertébraux vers les nucléus pulposus en réalisant ainsi une véritable réhydratation discale sur le long terme. Une légère décoaptation articulaire postérieure lors de l’étirement passif postural horizontal augmente l’ouverture des trous de conjugaison. Cette décompression posturale des segments mobiles va induire la libération (la décompression) des structures neuro-vasculaires (nerfs rachidiens, plexus veineux).
Dans cette position, l’ensemble des chaînes musculaires postérieures (ischio-jambiers, paravertébraux), antérieures des lombes (psoas-iliaque, diaphragme) et brachiales, va être étiré et assoupli de manière passive et adaptée au patient. La durée de l’étirement est plus importante que la force étirante qui doit rester sous les niveaux d’effort musculaire actif.
La durée de l’étirement passif ne doit dépasser 20 à 30 secondes pour les cas aigus, tandis que pour les cas chroniques elle peut être répétée par autant de cycles nécessaires pour atteindre une totale relaxation.
Dans ces conditions, l’étirement en douceur, progressif et indolore va entraîner un relâchement de l’ensemble des tensions et des contractures musculaires, sans aucun effort physique.
La position assurée par la table DECOMPRESS®, par le relâchement des tensions musculaires et nerveuses qu’elle induit mécaniquement et sans effort, va transporter le patient dans un état de bien être global. Cette relaxation somato-psychique va provoquer en quelques minutes une rupture » salvatrice sur le plan psychologique et physique, par une déflation émotionnelle dont les effets se traduisent par un état de repos, un « lâcher-prise », un véritable « bouclier » contre les manifestations de stress.
L’action antalgique rapide de l’étirement sur les tables Décompress
En agissant sur les principaux mécanismes des douleurs d’origine mécanique (décompression discale et articulaire postérieure, ouverture des trous de conjugaison et suppression des tensions musculaires para vertébrales), l’étirement passif permet d’obtenir un soulagement immédiat de la douleur.
La reprogrammation posturale
En détournant la pesanteur corporelle et en l’utilisant au profit de la colonne vertébrale, la posture DECOMPRESS’® va diminuer les lordoses et étirer les principales chaînes musculaires, de manière à éliminer l’ensemble des tensions parasites. Il a été démontré que l’étirement d’une fibre musculaire, qu’il soit actif ou passif, ne fait que la renforcer. Enfin, nous savons que l’épaisseur des disques par rapport aux corps vertébraux conditionne l’amplitude des mouvements. Un sujet normal perd ainsi jusqu’à 2 cm de hauteur entre le matin et le soir. En rétablissant un mouvement physiologique au niveau des segments mobiles avec un meilleur amortissement et une meilleure répartition des forces mécaniques au niveau de la colonne vertébrale, c’est l’ensemble de l’équilibre rachidien qui va être amélioré et ceci, conjointement au traitement manuel.
Magnétothérapie
Pascal DELANNOY, Ostéopathe DO
Diplômé d’Acupuncture Traditionnelle Chinoise
La technique des aimants gagne du terrain. Après le Japon, la France lui reconnaît un rôle alternatif sur la prise en charge de la douleur.
La magnétothérapie est un rééquilibrage énergétique qui favorise la relaxation, le sommeil, les rythmes circulatoires... qui repose sur un système d’aimants agissant sur les fonctionnalités de notre corps. Elle permet de cibler, selon les méridiens énergétiques du corps, les points ou parties spécifiques de l’être physique selon le déséquilibre Yin/Yang.
Ces petits objets, une fois au contact de la peau, provoquent un champ magnétique qui agit particulièrement sur la circulation de notre sang, de nos influx nerveux et de notre lymphe. En améliorant les échanges et le ressourcement des cellules, la magnétothérapie permet un rééquilibrage magnétique naturel. Reconnue comme médecine douce, cette technique provoque des sécrétions d’endorphine. Cette hormone dite du bien-être est un puissant antalgique sans les effets secondaires d’un médicament. Son effet calmant permet de soulager les douleurs provoquées, par exemple, par la contracture des muscles.
Dans quels cas utiliser la magnétothérapie ?
Leur champ d’action est vaste : périarthrite de l’épaule, entorses, arthroses, rhumatismes, crampes, migraines, trouble du comportement alimentaire et même...teint brouillé !
Comment utiliser les aimants ?
En les positionnant sur la partie du corps déséquilibrée, on apporte une réponse anti-inflammatoire (pôle positif) ou relaxante (pôle négatif). Selon l’indication, on les porte quelques heures par jour ou en permanence. Par exemple, un gros mangeur verra son appétit diminuer en les portant 30 minutes avant chaque repas, un grignoteur aura intérêt à les porter toute la journée.
Les 5 choses à retenir
1 - Les aimants font la paire. Les aimants fonctionnent par couple, polarité Nord (anti-inflammatoire) et polarité Sud (tonifiante, réparatrice et cicatrisante) et se placent de part et d’autre de l’épicentre de la douleur, à des distances plus ou moins éloignées l’un de l’autre selon les modèles.
2 - Les aimants sont étanches. Ils peuvent rester en place pendant la douche ou le bain.
3 - Les aimants sont « immortels ». L’énergie qu’ils contiennent ne se décharge pas, donc leur durée d’utilisation est illimitée.
4 - Les aimants magnétisent l’eau. Diurétique et assimilable, l’eau magnétisée améliore le tonus, la digestion et le transit.
5 - Les aimants sont parfois déconseillés. Les pacemakers, fonctionnant aussi avec un aimant, pourraient être déréglés par l’usage d’un autre aimant. Durant les trois premiers mois de la grossesse, il est préférable de s’abstenir.
L’usage thérapeutique des aimants gagne du terrain...
et profite aussi aux sportifs de haut niveau ! Largement utilisés par le grand public pour soulager, masser, hydrater, détoxifier ou tout simplement rééquilibrer, les aimants profitent également aux sportifs de haut niveau qui ont trouvé en eux un moyen naturel de soulager les douleurs liées à leur activité. Les aimants en complément des soins habituels sur toutes les pathologies inflammatoires, notamment les tendinites, très fréquentes chez les footballers car inhérentes à la suractivité des tendons lors de leurs entrainements intensifs, les fractures du pouce, les lombalgies ou encore les entorses. La diminution spectaculaire de la douleur est très rapide même si dans certains cas, elle s’intensifie dans les 12 heures après la pose des aimants, ce qui est généralement bon signe car démontre qu’ils font effet.
Il faut savoir que la douleur entretient l’inflammation, plus on a mal, plus l’inflammation se fait sentir, lorsque la douleur diminue, l’inflammation disparaît peu à peu par l’application positive des aimants sur ce type de pathologie.
Aucun risque réel n’est à noter sauf de voir augmenter la douleur en cas de mauvais dosage. L’expérience est nécessaire dans le cas de traitement de sportifs de haut niveau qui sont très exigeants et nécessitent un traitement bien ciblé très rapidement. C’est au fil des utilisations que l’on peut proposer le traitement le plus adapté aux patients.
La ligne Medimag offre une grande diversité d’aimants d’intensités différentes se fixant avec des adhésifs pour pouvoir cibler la localisation de manière très précise.
Certains footballeurs refusent même aujourd’hui de s’entrainer ou jouer sans leurs aimants.