Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement
Volume 4, Numéro 1, 5-6, Mars 2006

-> Éditorial, Christian Derouesné
->Les bases neurales de la douleur, Bernard Calvino
->Influence de la douleur sur la cognition, Christine Moroni, Bernard Laurent
Éditorial, Christian Derouesné
La revue thématique de cette année est consacrée à la douleur chez le sujet âgé. Bernard Calvino retrace les bases neurologiques de la douleur en distinguant clairement l’aspect physiologique de la composante psychologique fondamentale de la douleur. En dépit de la clarté de cet article, nul doute qu’il demandera quelques efforts aux lecteurs non familiarisés avec la physiologie du système nerveux central. Nous les engageons vivement néanmoins à faire cet effort, car il montre combien le phénomène douloureux est complexe, reposant sur nombre de structures, mais aussi l’importance du contrôle cortical (psychologique) sur la douleur.
Les bases neurales de la douleur, Bernard Calvino
Résumé :
Les différents éléments anatomo-physiologiques qui sous-tendent la physiologie de la douleur aiguë sont présentés ainsi que les processus de contrôle central de la douleur qui sont envisagés aux différents niveaux d’intégration : contrôles segmentaires spinaux, contrôles d’origine supraspinale tant inhibiteurs qu’excitateurs, contrôles inhibiteurs diffus induits par des stimulations nociceptives. La douleur chronique résulte de processus de sensibilisation périphérique (inflammation) et centrale (neuroplasticité), parmi lesquels plusieurs systèmes de signalisation jouent un rôle prépondérant, particulièrement le système glutamatergique (par l’intermédiaire du récepteur NMDA) et celui des neurotrophines (NGF et BDNF). D’un point de vue psychophysiologique, la douleur résulte de l’expérience subjective d’une sensation émotive déplaisante, considérée comme résultant de processus adaptatifs au sein de réseaux de neurones situés à différents niveaux du système nerveux central, dont les composantes peuvent augmenter ou diminuer en fonction des caractéristiques du stimulus, de l’état du sujet et du contexte dans lequel ce stimulus est appliqué. Á ce titre, les différentes composantes de la douleur et les mécanismes psychologiques et neurophysiologiques sous-tendant la dimension affective de la douleur sont présentés. Enfin, en prenant l’exemple de la douleur du membre fantôme, le rôle de systèmes physiologiques indépendants de ceux impliqués dans la physiologie de la nociception et de la douleur, est souligné pour montrer l’extrême complexité de la douleur et de ses systèmes de contrôle chez l’homme.
Mots-clés : Nociception, douleur aiguë, douleur chronique, contrôles segmentaires, contrôles supra-spinaux, composante affective de la douleur, cortex
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Influence de la douleur sur la cognition
Christine Moroni, Bernard Laurent
Résumé
La douleur est une expérience subjective aux aspects multidimensionnels. Le déficit fonctionnel des patients douloureux s’exprime notamment par une plainte cognitive. Au cours de cet article, seront abordés les répercussions cognitives de la douleur, les facteurs associés à ces difficultés ainsi que les facteurs iatrogènes y participant. L’ensemble des travaux montre que la relation douleur-cognition est complexe et implique plusieurs facteurs dont la dépression, l’anxiété et les traitements médicamenteux entre autres. Ces facteurs interagissent entre eux et conduisent alors à une plainte cognitive souvent spécifique à chaque patient.
Mots-clés : Douleur, cognition, dépression, anxiété, stress, traitement médicamenteux, vieillissement
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Influence de la douleur sur la cognition sur le site de la revue - Ce numéro de mars 2006 de la revue Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement est en accès libre