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Ski nautique : suivi ostéopathique de sportifs

Alizé GOBERT Ostéopathe D.O. - SNOS DUOS
 
jeudi 25 mai 2017 par Alizé GOBERT

Ski nautique
Suivi ostéopathique de sportifs de haut niveau

Alizé GOBERT Ostéopathe D.O.
SNOS DUOS 2011


Mémoire pour l’obtention du Diplôme Universitaire d’Ostéopathie du sport Juin 2011 - Tuteur de stage : Yves PARET - Responsable pédagogique : François THIMJO


SOMMAIRE

INTRODUCTION
1. MATÉRIELS ET MÉTHODES
 1.1. LOCALISATION ET DURÉE DE L’ÉTUDE
 1.2. POPULATION
 1.2.1. POPULATION SOURCE
 1.2.2. CRITÈRES D’INCLUSION
 1.2.3. CRITÈRES DE NON-INCLUSION
 1.3. DÉROULEMENT DE L’ÉTUDE
 1.3.1. PHASE D’INTÉGRATION ET D’OBSERVATION
 1.3.2. PHASE DE TRAITEMENTS ET DE COMPÉTITIONS
 1.4 PRÉSENTATION DES BIAIS
2. CONCLUSION
RÉFÉRENCES
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES ANNEXES
 ANNEXE I : DÉNOMINATION DES DIFFÉRENTES CATÉGORIES D’ÂGE DES SKIEURS NAUTIQUE
 ANNEXE II : CALENDRIER DES COMPÉTITIONS
 ANNEXE III : EMPLOI DU TEMPS DES SKIEURS JUIN



INTRODUCTION

Le ski nautique, sport de glisse et de vitesse, dérivé de la pratique de l’aquaplane (une seule planche) et de la transposition du ski de neige, est né dans les années 1920 à la fois aux États-Unis et en France.

La Fédération internationale de ski nautique et de wake-board (IWWSF), anciennement appelée l’Union mondiale de ski nautique, fut fondée en 1946. Elle organisa le premier championnat d’Europe à Evian en 1947, puis les premiers Championnats du Monde à Juan-Les-Pins en 1949.
Depuis 1950, la sophistication des figures et leur exécution ainsi que l’évolution des matériaux et des techniques ont permis d’atteindre un niveau de perfection et de compétition inégalé.

Aucune distinction n’est établie entre skieur professionnel et amateur au sein de ce sport. Un circuit de coupe du Monde et des compétitions Cash Price sont organisées, les meilleurs compétiteurs peuvent y participer suivant leur niveau, défini par la Ranking List Européenne ou Mondiale. Cette Ranking List permet donc au skieur de savoir à quelle épreuve il va pouvoir participer en fonction de son niveau au sein de ces compétitions.

De sport d’agrément, le ski nautique est devenu un sport à part entière avec la Fédération Française de Ski Nautique et de Wakeboard (FFSNW) créée en 1947 et
l’International Waterski and Wakeboard Federation (IWWSF) qui organisent plus d’une vingtaine de compétitions internationales sur les cinq continents chaque année ; on estime à 10 millions le nombre de pratiquants pour le continent Européen et les Etats-Unis où le ski nautique est dit comme le 3ème sport loisir Américain avec 20 millions de compétiteurs pour 13 millions en loisir . Le nombre de licenciés en France en 2011 est d’environ 17 à 18 000 pour 187 clubs affiliés avec un nombre total de pratiquants estimé à 50 à 60 000.

Le ski nautique est un sport individuel. Le skieur est séparé d’une quinzaine de mètres du bateau tracteur par la corde munie d’un palonnier et ne peut communiquer avec son entraineur que par des signes. Sur l’eau n’interviennent que les compétences physiques et techniques du skieur, faisant appel à des appuis mobiles entre l’appui de l’eau et la corde. La durée d’un tour varie en fonction des différentes disciplines, néanmoins il dure environ 15 à 30 minutes. Un système de largage rapide attaché au mât de traction appelé release géré par l’ entraineur est utilisé en figures « corde au pied » en cas de chute du sportif. Le skieur porte un gilet de sécurité garantissant une flottabilité efficace et une protection en cas de chute ou choc éventuel, sauf uniquement en ski de figures où le port du gilet est absent. Le port du casque est également obligatoire en saut. Ce sport de résistance demande beaucoup de temps d’entrainement, de récupération et de patience (conditions météorologiques et nombreuses répétitions des mêmes gestes).

Les skis actuels sont réalisés en carbone, légers et rigides avec une ou plusieurs dérives, sauf dans le cas du ski de figures où le ski n’en a pas ; les fixations dites chausses sont en caoutchouc à l’exception des amateurs ou professionnels qui en slalom comme en figures, utilisent des chausses avant rigides, appellées skitechnic ou skitech, composées d’une coque rigide associé à un système de fixation permettant un déchaussage rapide du pied lors d’une chute. Une précision à apporter est que le skieur peut être soit pied avant gauche, dit regular ou pied avant droit, dit goofy.

Le ski nautique comporte sept disciplines différentes :

1. Le ski classique qui lui même comprend quatre disciplines :

a) le slalom : le skieur doit contourner sur un monoski six bouées réparties de part et d’autre du chenal du passage du bateau. Après chaque passage réussi, la vitesse du bateau augmente (jusqu’à 58 km/h pour les hommes et 55 km/h pour les femmes). Lorsque la vitesse maximale est atteinte, on accroit la difficulté en raccourcissant la corde de traction par paliers successifs. Le but est donc de passer le plus de bouées possibles avec la corde la plus courte. La corde de slalom respecte un code couleur, permettant aux juges et au public de connaître avec précision la longueur de celle-ci ;
b) les figures : il s’agit de réaliser, au cours de deux parcours d’une durée de 20 secondes chacun, un maximum de figures cotées selon leurs difficultés. Les figures sont effectuées soit corde en main, soit corde au pied, au dessus des vagues ou dans le sillage du bateau ;
c) le saut : le principe est de sauter le plus loin possible ; pour que la performance soit prise en compte, le skieur ne doit pas chuter à la réception. Le skieur a droit à trois sauts, le plus long étant retenu pour les résultats ;
d) le combiné  : le résultat est obtenu par addition des points correspondants aux performances dans chacune des trois disciplines (slalom, figures, saut). Ce « triathlon » consacre les skieurs les plus complets ayant atteint leur pleine maturité.

2. le bi-ski : se pratique avec deux skis indépendants, et est généralement conseillé aux débutants pour sa facilité. La vitesse du bateau est adaptée au gabarit du skieur, et se situe généralement entre 15 km/h (très jeunes skieurs) et 40 km/h. Il peut être commencé à l’âge de 3 ans appelé le baby ski-nautique où une barre accroché au bateau.
3. le barefoot (ou ski nautique nu-pied, le ski nautique sans les skis) comportant trois variantes :

a) le slalom où le skieur a deux passages de 15 secondes où il exécute le plus grand nombre de traversées de sillage en position avant ou arrière, sur deux pieds ou un pied. Chaque traversée et traversée partielle donnent un nombre prédéterminé de points ;
b) le saut : le tremplin repose sur un radeau flottant à l’aide d’un dispositif de flottaison. La surface de la rampe recouverte de peinture ou de fibre de verre doit être exempte de toute aspérité et trempée afin que les pieds glissent aisément. La corde doit mesurer 23 mètres et la vitesse maximum autorisée est de 72 km/h. Le tremplin n’est haut que de 46 cm, pour une longueur de deux mètres. Le skieur dispose de trois essais pour se poser le plus loin possible et continuer à skier ;
c) les figures : le skieur a deux passages de 15 secondes pour exécuter le plus grand nombre de figures possible (pouvant être réalisées sur 2 pieds, 1 pied, corde au pied…). La longueur de corde et la vitesse sont libres, mais restent sensiblement identiques à celles du slalom. Il existe des figures spécifiques au barefoot : le palonnier est passé autour du cou, ou tenu par les dents. Enfin, le tumbleturn est une forme de rotation à effectuer sur le dos, également spécifique à la discipline barefoot.

4. le wakeboard : le « rider » est tracté par un bateau à l’aide d’une corde munie d’un palonnier et utilise une planche ressemblant à un surf ou un snowboard ; il profite de la vague pour sauter de part et d’autre et faire différentes figures (sauts périlleux, rotations...) ;
5. le téléski : utilisation d’un câble métallique sans fin pour entrainer les skieurs autour d’un plan d’eau ;
6. le ski nautique handi : comporte les mêmes disciplines que le ski classique adapté au handicap de chaque skieur ;
7. le ski de courses : en une manche, les équipages s’affrontent, chacun étant formé de : Un skieur casqué, ganté et vêtu d’une combinaison et d’un gilet de flottaison sanglé. Ses skis sont très longs, très larges et munis d’une dérive sans ailette et il peut atteindre plus de 140km/h. Plusieurs catégories sont déterminées selon le cubage du bateau : Formule 1, Formule 2, Formule 3, Formule 4. L’objectif étant la vitesse.

Malgré un nombre important de pratiquants, les références concernant les accidents durant la pratique de ce sport sont rares et anecdotiques, plutôt l’apanage de cas rapportés.
Certains auteurs ont toutefois décrit les mécanismes en cause dans les pathologies du ski nautique et les moyens de les prévenir. Ainsi Banta4, décrit quatre accidents dus à l’hélice du bateau et Hummel et al.5 rapportent 26 accidents dont quatre mortels. Ils classent donc les accidents en quatre catégories : les collisions par choc direct contre bateau, ski, ponton ou épave ; les chutes avec ou sans obstacle sur l’eau les accidents dus à la corde de traction et/ou du palonnier et des accidents dus à l’hélice du bateau. Heureusement, ces types d’accidents sont devenus exceptionnels grâce au respect de sécurité et à la sectorisation des différents sports aquatiques.

La revue de littérature nous a permis de recenser des données épidémiologiques françaises par l’intermédiaire des déclarations d’assurances, une étude italienne et de deux études américaines.

Trois études françaises sont disponibles :

− une menée auprès de la compagnie d’assurance des skieurs licenciés à la Fédération Française portant sur 33 accidents entre mai 1976 et juillet 19776 ;
− une autre menée par le groupe des assurances nationales recensant 66 accidents de 1981 à 19867 ;
− une troisième menée par Simonin recensant 27 accidents sur 54 questionnaires entre 1981 et 19867.

Aux États-Unis, une étude menée entre le 01 janvier 2001 et le 31 décembre 2003, recense les caractéristiques des accidents de ski nautique et de wakeboard traités aux urgences8. Cette étude montre une différence dans le type d’accident selon le niveau du skieur. Les traumatismes surviennent lors de la sortie de l’eau chez le débutant, et plus volontiers lors de chutes chez le skieur expérimenté. Elle recense 517 accidents de ski nautique en trois ans, avec une atteinte plus importante de l’adulte jeune (20-24 ans) et moyen (40-44 ans) et une prédominance masculine (72 %). Comme dans l’étude française, les lésions des membres inférieurs sont les plus fréquentes (34 %) devant les atteintes des membres supérieurs (13 %) et du tronc (27,1 %) et loin devant les atteintes de la face (4,3 %). Dans cette étude, il n‘est fait mention d’aucune lésion vaginale ou rectale, peut-être parce non prises en charge dans une unité d’urgence et donc recensées. On sait toutefois que ces lésions sont possibles et non exceptionnelles.

Le rachis est également touché : les atteintes majoritaires sont retrouvées au niveau du rachis cervical (des cas de luxation et/ou de fracture sont décrits) et du rachis lombosacré où une étude menée sur deux ans, a décrit 27 cas d’atteintes après une pratique sportive minimum de 4 ans13. Il s’agissait de 7 lumbagos, 8 lombalgies chroniques, 3 lombosciatique et 1 lombalgie en barre après l’effort. Les radiographies effectuées montraient 8 radiographies normales, 1 pincement discal L4-L5, 12 lésions arthrosiques dont une séquelle de maladie de Scheuermann.

Enfin des atteintes du thorax et de l’abdomen sont retrouvées lors de chute sur l’eau ou lors d’un traumatisme contre un obstacle, à type de fractures chondro-costales ou encore des déchirures musculaires intercostales.
Le ski nautique est un sport complexe sur le plan physiologique, impliquant une coordination précise des mouvements et de l’équilibre et un développement spécifique de la force musculaire (gain de force sans prise de poids) ; il demande donc une capacité physique élevée de par la forte intensité, la courte durée imposée ainsi que la répétition de l’effort qui s’alterne avec des phases de récupérations. Se pose alors la question de l’intérêt de l’ostéopathie dans la pratique de ce sport.

Un traitement ostéopathique tend à supprimer les restrictions de mobilité du corps en réajustant les structures pour restaurer les fonctions perturbées au niveau des os, muscles ou articulations. Ceci pourrait permettre au skieur de pratiquer une activité sportive durable nécessitant technique et condition physique, tout en optimisant ses performances physiques, souplesse articulaire et musculaire. Peut-être, lui permettrait-il également d’améliorer sa capacité respiratoire et avoir une meilleure récupération après l’effort. L’intérêt grandissant pour l’ostéopathie dans le milieu du sport et l’absence d’étude réalisée dans le ski nautique à haut niveau nous ont amené à réfléchir à la place de l’ostéopathie chez les professionnels.


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