Étude qualitative des effets de la communication patient/praticien en ostéopathie
Maxime BERTRAND
Mémoire de fin d’études en ostéopathie - Institut des Hautes Etudes Ostéopathiques de Nantes - Sous la tutelle de Cédric GARCION Ostéopathe D.O et la co-tutelle de Lomig BRUNET Ostéopathe D.O.- Mars 2016
Le Site de l’Ostéopathie remercie Maxime Bertrand de l’avoir autorisé à présenter son mémoire
Ce mémoire avait pour but de démontrer les effets positifs de la communication entre thérapeute et son patient en consultation d’ostéopathie.
Résumé
TITRE : Étude qualitative des effets de la communication patient-praticien en ostéopathie.
INTRODUCTION : Lors d’une consultation, l’ostéopathe effectue une analyse du patient dans sa globalité. On distingue deux temps dans la séance : l’examen clinique (anamnèse + examen physique), et le traitement (techniques manuelles + conseils au patient). Tout au long de cette séance, et comme dans toute thérapie, un lien particulier s’établit entre le patient et son thérapeute. Il semblerait que ce lien, véhiculé par la communication, ait un rôle important à la fois pour le praticien sur la compréhension globale du patient, mais également pour le patient, dans l’évolution de ses symptômes, et sur son bon rétablissement après le traitement.
MATÉRIEL ET MÉTHODE : Une première partie, descriptive, développe des notions de communication en s’appuyant sur des disciplines comme la Programmation-Neuro-Linguistique, l’hypnose Ericksonienne, et certains courants de psychologie. Une seconde partie, qualitative, concerne l’analyse d’interviews réalisées auprès d’ostéopathe D.O au sujet de leurs expériences personnelles, sur la communication patient-thérapeute et ses outils.
DISCUSSION : Dans un premier temps, nous abordons le sujet des conséquences objectivables qu’a la relation d’aide sur les patients. Puis, nous énumérons les différents outils relationnels à la portée de l’ostéopathe. Ensuite, nous dévoilerons les limites de l’étude, et enfin nous parlerons des perspectives de recherches futures.
CONCLUSION : Après avoir fait un bilan général sur ce mémoire, nous donnerons un aspect critique sur les effets de la communication patient-thérapeute en ostéopathie, et notamment sur les effets placebo ou nocebo pouvant être induit.
MOTS CLES : Communication ; effet placebo ; ostéopathie.
Abstract
TITLE:Qualitative study of the effects of patient-practitioner communication in osteopathy
INTRODUCTION:During a consultation, the osteopath analyses his patient in its entirety. The session is divided in two phases : the clinical examination (anamnesis and physical examination) and the treatment (manual techniques and advising the patient). The consultation, like any another therapy, is based on a patient-practitioner relationship. It appears that this relationship, established through communication, has an important role for the practitioner on the global understanding of his patient, but also for the patient himself, in the evolution of his symptoms and his recovery after the treatment.
MATERIAL AND METHOD : Firstly, a descriptive part is developed with notions of communication
based on disciplines like Neuro-Linguistic Programming, the Ericksonian hypnosis and different schools of thought regarding psychology.
Secondly, a qualitative analysis ofinterviews is realised and conducted on D.O osteopaths about their personal experiences on the patient-practitioner communication and tools.
DISCUSSION : As a first step, the objectifiable effects of patient-practitioner relationship on the patient himself is discussed. Then, the different relational tools used by osteopaths are listed. Moreover, the threshold of this study and future research prospects will be approached.
CONCLUSION : The overall assessment of this study will lead to a critical aspect on the effects of patient-practitioner communication in osteopathy, highlighting the placebo or nocebo effects that can be induced.
KEYWORDS : Relationship ; placebo effect ; osteopathy.
1 - INTRODUCTION - 1.1 - PRÉSENTATION GÉNÉRALE
"Le meilleur moyen d’assurer une bonne communication c’est l’écoute, la compréhension et l’action partagée." (Ordonnance pour grands leaders, Didier Court ,19 mars 2013).
Afin de performer dans une communication, il faut d’abord connaître son interlocuteur, s’accorder avec lui et ensuite avancer ensemble vers un but commun
QUELQUES DÉFINITIONS
La communication est une conduite psychosociale visant à transmettre une information par l’emploi du langage, des gestes, des attitudes ou des mimiques. Elle existe à partir du moment où il y a contact avec autrui, d’ailleurs on ne peut ne pas communiquer (Keller, 2007).
L’importance du langage non verbal a été mise en évidence par Albert Mehrabian chercheur à l’Université de Californie (UCLA). Sur la base de deux études effectuées en 1967, Mehrabian prétend que l’impact du langage du corps peut être mesuré précisément. L’individu est jugé de trois façons différentes :
- 7% Langage verbal
- 38% Langage para verbal
- 55% Langage non-verbal
Beaucoup de consultants s’appuyant sur ces résultats, prétendent que le langage du corps a toujours plus d’impact que le message lui-même. Cependant, les chiffres de Mehrabian ont été déclarés “exagérés et suspects” par des spécialistes du langage non verbal, tels que Judee Burgoon, David Buller, et Gill Woodall. L’adage : « ce n’est pas ce que vous dites qui compte ; c’est la manière dont vous le dites » constitue selon ces spécialistes une moitié de vérité. Leur examen de plus de 100 études a démontré que les recherches de Mehrabian minimisent l’importance des mots. L’impact relatif du langage non verbal et verbal dépend beaucoup du contexte de l’entretien. En effet, le degré de persuasion nécessaire influe considérablement l’impact des deux différents types de langage sur une présentation. Par exemple, lors d’une présentation importante (argumentaire, conférence...) la répartition des sources d’impact s’inverse. Le langage du corps passe de 55 % d’impact à 32 %, le ton de la voix de 38 % à 15 % et le message (les mots) passe de 7 % à 53 % d’impact (Mehrabian, 1967 ; Burgoon, 1966).
LE LANGAGE
Verbal : La communication verbale passe par la parole. D’un point de vue ethnologique, la communication verbale est un ensemble de sons émis dans le but d’établir une communication avec autrui (Vion, 2000).
Para verbal : Le para verbal est une composante de la communication non verbale qui permet d’envisager ce qui est relatif à la voix, tout en excluant une analyse sémantique.
Les études traitant du para verbal s’intéressent au ton, à l’intonation, au rythme d’un énoncé. Mais aussi aux pauses, c’est-à-dire aux périodes de latences entre les mots (Abric, 1999).
Non verbal : désigne dans une conversation tout échange n’ayant pas recours à la parole. Le langage du corps ne repose pas sur les mots, mais sur les gestes, les attitudes, les mimiques ou les odeurs,(Cosnier, 1984).
Lors d’une communication, l’apparition d’émotion ou de sentiments d’au moins un des individus engendre une "relation". Cette dernière permet une communication avec plus d’impact, de sentiment de compréhension et donc de confiance.
Table des Matières
LISTE DES ABRÉVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
AVERTISSEMENT
1 - INTRODUCTION
1.1 Présentation générale
1.2 Question de recherche
2 - MATÉRIEL ET MÉTHODE
2.1 Partie descriptive
2.2 Matériel utilisé pour les recherches bibliographiques
2.2.1 Méthodes choisies pour les recherches bibliographiques
2.3 Partie qualitative
2.3.1 Population sélectionnée et recrutement
2.3.2 Réception des données
2.3.3 Analyse des données
3 - RÉSULTATS
3.1 Partie descriptive
3.1.1 Les différentes approches
3.1.2 Effets d’une communication patient thérapeute manuel
3.1.3 Synthèse
3.2 Partie qualitative
3.2.1 Importance de l’observation
3.2.2 Notions de qualités humaines
3.2.3 Les techniques de communication
3.2.4 La communication en lien avec le rétablissement du patient
3.2.5 Balance bénéfice / risque de la relation patient thérapeute
4 - DISCUSSION
4.1 Les conséquences de la relation d’aide
4.2 Les outils relationnels de l’Ostéopathe
4.3 Limites de l’étude
4.4 Perspectives de recherches futures
5 - CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES