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Les coliques du cheval

Dr J. ROGER, vétérinaire de l’armée
 
jeudi 30 septembre 2021 par Joseph-Justin-Adrien Roger

Les coliques du cheval - diagnostic et traitement

Auteur : Dr J. ROGER, vétérinaire de l’armée

Un volume in-8, 374 pages, avec figures dans le texte, chez Le François, 91, boulevard Saint-Germain, Paris, 1921

Préface de M. le Professeur Pierre-Juste CADIOT (1858-1934), Professeur à l’École vétérinaire d’Alfort

Ouvrage couronné par la Société centrale de Médecine vétérinaire (Prix Paugouë)


I. Bibliographie
Revue vétérinaire, n°1, janvier 1921, p.44-45


Revue vétérinaire, n°1, janvier 1921, p.44-45

Nous avons le plaisir de recommander à nos lecteurs l’ouvrage de notre excellent collaborateur, le Dr J. Roger.
Il s’agit d’une importante contribution à l’étude de la question si complexe des coliques du cheval.
Ce qui en fait le principal intérêt, c’est que la question a été envisagée du point de vue purement clinique. M. Roger s’est efforcé à ne mettre en œuvre que des méthodes d’observation applicables dans les conditions habituelles de la pratique vétérinaire. « Pendant, longtemps nous nous sommes imposé, écrit-il, de n’avoir que des yeux et des oreilles Nous avons fait une ample moisson de symptômes Nous avons passé ensuite à l’interprétation des éléments séméiologiques ». Il faut ajouter que les sens parfaitement éduqués de notre confrère ont été mis au service d’un remarquable esprit scientifique et aidés d’une érudition très étendue.
Les multiples manifestations des « crises abdominales » sont très minutieusement analysées ; elles sont décrites sous trois groupes : 1° celles qui intéressent les attitudes et les gestes ; 2° celles qui sont perçues à l’auscultation du ventre ; 3° celles qui résultent du retentissement des troubles abdominaux sur les grandes fonctions. Ce sont les trois parties composant la crise abdominale que l’auteur désigne : partie mimée, partie audible, partie chiffrée.
Dans un chapitre particulièrement original sont étudiés les réflexes qui, suivant la voie du sympathique ou celle du pneumogastrique permettent, en les provoquant en des points précisés de la surface du corps, de mettre en évidence l’irritabilité pathologique des différents viscères abdominaux.
Nos lecteurs ont pu trouver dans ce journal (numéro de mai 1920), un exposé de cette intéressante méthode d’exploration que l’auteur a dénommée : « Le clavier équin » (voir sur le site Le clavier équin).
Le diagnostic des coliques, grâce aux patientes et savantes observations du Dr Roger, atteint un degré de précision jusqu’alors inconnu. Les signes qu’il préconise n’ont peut-être pas la constance et l’infaillibilité que son ardente conviction leur attribue, mais les défaillances possibles ne doivent pas faire méconnaître les résultats que l’on peut en obtenir. D’ailleurs, comme le fait très justement remarquer M. Roger, il faut apprendre à voir. La médecine est une science et un art, et l’art comporte toujours un coefficient individuel. Quoi qu’il en soit, les règles formulées ont une valeur pratique incontestable.
Un diagnostic plus précis conduit à une thérapeutique plus efficace ; celle qui est enseignée ici est simple et rationnelle. Elle comporte un petit nombre de remèdes. C’est dans l’opportunité de leur emploi que réside leur puissance curative éprouvée.
La valeur du travail de M. Roger a été sanctionnée par le prix Paugoué que lui a attribué la Société centrale de médecine vétérinaire.
Ce livre, dit M. le professeur Cadiot, dans la préface fort élogieuse qu’il lui a accordée, mérite de fixer l’attention des praticiens par son caractère essentiellement clinique ; ils le liront avec intérêt et profit.
J. SENDRAIL.


II. Préface

Préface de M. le Professeur Pierre-Juste CADIOT (1858-1934), Professeur à l’École vétérinaire d’Alfort


Ce livre est un travail de longue haleine dans lequel l’auteur — vétérinaire et docteur en médecine — a apporté la pénétration, la clarté, que donne la connaissance approfondie de la physiopathologie, et qui mérite de fixer l’attention des praticiens par son caractère essentiellement clinique.
La première partie comprend la Sémiologie spéciale des crises abdominales, exposée en trois chapitres : le langage des gestes (la mimique) ; le langage abdominal (les signes physiques perçus à l’auscultation du ventre) ; le langage chiffré (les phénomènes dus au retentissement des troubles abdominaux sur les grandes fonctions).
La mimique est très étudiée. Notre distingué confrère a cherché la raison, la signification de tous les gestes, et l’exposé de ses curieuses recherches est fort instructif. Dans les pages consacrées au langage abdominal, on trouve les moyens de recueillir utilement les diverses manifestations audibles et de les interpréter. Le langage chiffré est très documenté, riche en notions nouvelles, intéressantes à connaître. La réflectivité normale et pathologique a été heureusement exploitée pour le diagnostic du siège des lésions. Les différents claviers (sensitif, sudoral, thermique) qui y sont décrits témoignent de l’ingéniosité et des solides connaissances de l’auteur. Le réflexe oto-cardiaque permet le diagnostic des névroses digestives.
Les signes du bras, du thermomètre, de l’anus, révèlent l’existence d’une obstruction ou d’une occlusion intestinale.
La dissociation de la température et du pouls est un signe important pour différencier la coprostase des calculs.
La description des crises est faite avec un luxe de détails et une minutie dénotant le souci de recueillir intégralement l’énoncé du problème que pose au clinicien la crise abdominale, car c’est par l’interprétation de tous les symptômes qu’on arrive à entendre l’ensemble des déviations fonctionnelles, c’est-à-dire à avoir le sens de la crise. Ici encore les notions nouvelles foisonnent ; nous citerons : l’aérophagie hypertonique, les névroses, les crises vasculaires, le diagnostic différentiel du calcul et de la coprostase, le diagnostic différentiel des volvulus du grêle et du gros côlon, l’aortite abdominale, le syndrome de contracture pelvienne.
La méthode dite de recoupements avec ses procédés basés sur l’accord des aides — mimique, phonétique, langage chiffré, — et un tableau analytique rendent attrayant le chapitre de la diagnose.
La partie thérapeutique est simple et rationnelle. L’auteur a fourni des indications précises, qu’il est facile de remplir
avec un petit nombre de remèdes opportunément administrés.
L’ouvrage du Dr Roger sera lu avec intérêt et profit par les vétérinaires praticiens. Essentiellement original, issu de la clinique et de l’expérimentation, il apporte une importante contribution à l’éclaircissement des questions obscures que comporte encore la pathologie de l’appareil digestif des Equidés.

P.-J. CADIOT.


III. Avant-propos


De même que la pathologie de la femme gravite autour de l’utérus, la pathologie équine gravite autour de l’appareil digestif.

Le praticien est parfois dans un cruel embarras en présence d’une crise abdominale. Il partage ce sort avec le médecin qui, cependant, est mieux doté au point de vue diagnostique grâce au laboratoire, à la radiographie et aux renseignements que peut lui fournir le patient. Le médecin a encore l’avantage de passer le malade à un chirurgien qui dispose du moyen « d’aller voir » en pratiquant la laparatomie, tandis que la chirurgie exploratrice n’a pas encore acquis droit de cité dans la pratique courante de notre art. Le vétérinaire doit tendre son esprit d’observation et aiguiser son sens clinique pour lui donner le maximum de pénétration s’il ne veut pas être passible des griefs que le vitaliste Barthez de la faculté de Montpellier adressait aux médecins de son temps : « Nous sommes des aveugles qui, un bâton à la main, frappons tantôt sur le mal, tantôt sur le malade ; tant mieux quand c’est sur le mal. »
Le taux de la morbidité et de la mortalité permettent de penser que nous en sommes au point de vue abdominal à l’époque Barthézienne. En effet, une prophylaxie si peu efficace doit être tenue pour suspecte ainsi que l’étiologie qui lui fournit les indications. Tout s’enchaîne logiquement dans l’erreur quand le point de départ est erroné. L’étiologie égare la prophylaxie et la pathogénie ; comme on a pu dire judicieusement que la thérapeutique est la pathogénie retournée, il est facile de saisir les conséquences déplorables de l’erreur de doctrine.
Le rôle du vétérinaire en présence d’une crise abdominale nous paraît être le suivant :
1° Sauver son malade.
2° Le guérir et, dans le cas où la guérison est impossible, fixer les indications d’une utilisation rationnelle aux fins d’une
conservation prolongée.
Quand l’orage d’une crise est passé, quand le calme est rétabli et que les déviations fonctionnelles se sont évanouies, en un mot quand l’entourage considère que le cheval est guéri, la tâche du praticien n’est pas terminée. Son malade est sauvé, mais il n’est pas guéri car dans l’immense majorité des cas, la crise abdominale n’est qu’un épisode plus ou moins dramatique d’une maladie fonctionnelle ou organique dont elle peut être considérée en quelque sorte comme révélatrice.
Les crises abdominales éclosent sur un fond dyspeptique.
La dyspepsie est parfois essentielle mais elle est souvent symptomatique ; elle est dite essentielle quand elle n’est pas la conséquence d’un trouble préexistant dans l’organisme ; elle est dite symptomatique dans le cas contraire.
La dyspepsie symptomatique comprend plusieurs variétés :
1° organopathique (gastrite, hépatite, néphrite, artério-sclérose, affection du cœur, etc., anévrismes).
2° Helminthiasique.
3° Microbienne (auto-intoxication).
Pour sauver son malade, le praticien doit être en mesure d’établir le bilan des déviations fonctionnelles qui caractérisent l’affection envisagée. Les symptômes sont les données du problème que la crise pose au clinicien. Comme pour tout problème dont l’énoncé manque de données, l’entendement de la crise sera impossible pour ceux qui n’auront pas appris à voir. Il n’est pas toujours possible pendant la crise de faire le diagnostic étiologique et pathogénique.
Ce diagnostic est indispensable pour guérir le malade ; mais le diagnostic physiopathologique peut permettre de le sauver.
Or, il est possible d’établir dans tous les cas la somme des déviations fonctionnelles et ce sont ces déviations qui doivent servir de base au traitement de la crise.
Un spasme intestinal reconnait plusieurs mécanismes, mais il cède aux antispasmodiques. L’hypertension a également des causes multiples ; n’empêche que les émissions sanguines ou les vaso-dilatateurs apportent un soulagement au patient et peuvent même faire cesser la crise.
Sans connaître l’étiologie exacte on peut déterminer la nature d’un trouble. Ex. : Parmi les facteurs de la stase intestinale on peut invoquer le spasme qui bloque l’intestin ; l’entérite qui le paralyse d’après la loi de Stockes ; la paralysie du plexus solaire, etc. Les attributs du trouble fonctionnel varient avec la nature de ces troubles comme nous aurons l’occasion de le montrer et leur connaissance conduit à une thérapeutique rationnelle adaptée à chaque cas.
Pour guérir son malade le praticien doit être en mesure de diagnostiquer la variété de dyspepsie qui conditionne l’apparition des crises (voir étiologie). Beaucoup de dyspepsies sont fonctionnelles avant d’être organiques ; tant que le trouble n’atteint que la fonction, la guérison peut être obtenue. On arrive trop tard quand l’organe a été frappé. Dans ce cas le praticien doit se borner à prévenir les orages en fixant les indications d’une utilisation rationnelle.
En somme les crises abdominales sont des ruptures explosives de la paix organique abdominale, amorcées de longue haleine qui éclatent au choc d’une occasion favorable.
L’amorce c’est l’état dyspeptique. L’étincelle ce sont des facteurs variés ; milieu ambiant, travail, la qualité ou la quantité des aliments, etc. On ne peut le plus souvent rien pour supprimer l’étincelle, tandis qu’on peut empêcher l’amorçage grâce aux indications fournies par une étiologie vraie.
Afin d’éviter les répétitions, nous renvoyons le lecteur au chapitre des causes amorçantes, nous bornant pour l’instant à montrer comment on peut arriver à saisir l’ensemble des perturbations apportées dans l’organisme par l’évolution d’une crise de coliques. Pour atteindre ce but il faut penser physiologiquement. Nous allons exposer la méthode que nous avons employée et qui nous a permis d’éclairer notre pensée clinique.
Faisant table rase de nos connaissances, nous avons essayé de reprendre l’étude de la question en nous imposant d’interpréter toutes les manifestations observées au cours des crises et à les subordonner entre elles. Pendant longtemps nous nous sommes imposé de n’avoir que des yeux et des oreilles et de suivre nos malades à partir du moment où ils nous étaient présentés jusqu’au dénouement. Nous avons fait une ample moisson de symptômes. Nous avons passé ensuite à l’interprétation des éléments séméiologiques à l’aide de quelques principes que nous nous sommes donnés et que nous allons énumérer.
1° Un même symptôme peut être produit par des causes différentes. Ex. : Le météorisme s’observe au cours de l’aérophagie, de la péritonite, des fermentations primitives ou secondaires. Cette constatation impose l’étude du déterminisme des éléments symptomatiques car le symptôme conduit au syndrome et le syndrome au diagnostic.
Les crises sont généralement plurisyndromatiques. Si nous assimilons le tableau clinique à un jeu de patience les syndromes et les symptômes représenteront des fragments à contours plus ou moins irréguliers qui ne pourront faire partie du complexus de la crise qu’à la condition de se raccorder. Ex. : Le symptôme météorisme d’origine fermentative ne trouvera pas place dans un syndrome aérophagique car les stigmates de l’aérophagie feront défaut. Les syndromes devront également se raccorder entre eux. De plus le tableau clinique devra être brossé mentalement suivant les lois de la perspective clinique, c’est-à-dire en situant sur des plans différents le syndrome principal, déchaînant, nourricier en quelque sorte de la ciser et les syndromes corollaires ou parasites. Quand on est en mesure de reconstituer mentalement le tableau clinique de la façon que nous avons indiquée on a l’entendement de la crise dont on a fait en quelque sorte la preuve clinique.
2° Étant donné que le système nerveux régit la clinique, tous les phénomènes observés au cours des crises sont dans un état de dépendance vis-à-vis du pneumogastrique ou du sympathique, seuls rameaux en rapport directement avec le tube digestif auquel ils apportent la sensibilité, la motricité, la vasomotricité et qui règlent en outre les sécrétions, la tonicité et la trophicité. Dans toute crise il y a participation du vague ou du sympathique, parfois des deux. Il existe donc dans la cavité abdominale un clavier vago-sympathique dont chacune des touches représente une des fonctions de la Xe paire ou du sympathique. Les notes de ce clavier vibrent soit isolément, soit en accords, soit tutti-quanti quand il s’agit d’irritations électives n’intéressant que certaines fibres spécialisées fonctionnellement, ou d’irritation totale.
3° D’autre part, il est à remarquer que l’irritation provoque des réactions différentes suivant les cas. Elle est susceptible de conditionner soit l’exaltation fonctionnelle, soit la suppression fonctionnelle par inhibition, soit l’hallucination (voir article « douleur »).
4° Toute réaction de l’organisme peut être considérée comme une défense ou une hallucination.
5° Les réactions sont fonction de l’hérédité, du tempérament et de la tendance morbide.
6° Un trouble fonctionnel léger ou une lésion superficielle exaltent les réflexes ; tandis qu’un trouble grave ou une lésion profonde les supprime (loi de Lasègue). Hippocrate avait déjà dit : Febris spasmos solvit [La fièvre détend les spasmes]. Le professeur Roger a montré que le réflexe gastro-salivaire est supprimé dans les affections graves de l’estomac.
7° Toutes les manifestations observées au cours des crises en dehors de la cavité abdominale sont subordonnées à des répercussions nerveuses ou humorales du trouble abdominal.
Il faut encore tenir compte de phénomènes d’origine mécanique.
Une crise est donc constituée : 1° par le dérèglement partiel ou total des fonctions de l’appareil digestif ; 2° par des troubles à distance, véritables harmoniques des notes abdominales.
Rien n’est plus simple que de percevoir les notes du clavier vago-sympathique. La participation de la motricité sera perçue par les modifications de la péristaltique car elle conditionnera l’une ou l’autre des deux déviations du type normal : 1° suivant le degré, l’exagération du transit intestinal ou le spasme ; 2° l’inhibition fonctionnelle ou paralysie. L’auscultation abdominale nous permet de différencier ces états de la motricité. L’élément douleur se révèle par le facies, les gestes ou les attitudes volontaires, les plaintes, etc. Nous montrerons que l’irritation des fibres sensitives abdominales s’irradie sur la surface somatique et que cette constatation permet d’imaginer un clavier utilisable dans le diagnostic du siège du trouble abdominal. L’irritation des fibres vaso-motrices entraîne des modifications de la tension sanguine dans le sens de l’hypertension ou de l’hypotension.
L’excitation anormale des fibres sécrétoires se révèle par l’état de la sécrétion salivaire, par l’auscultation, par les évacuations alvines.
Si les fibres toniques sont influencées on peut observer dans le cas de fléchissement : du météorisme et dans le cas d’hyperactivité : l’absence de ballonnement.
S’il n’y avait qu’une seule note du clavier qui vibre on se trouverait en présence d’une individualité telle qu’on ne pourrait pas les confondre avec d’autres ; on pourrait dire par exemple que ce sont des crises d’un style pur. On aurait le style vasculaire, le style moteur, le style sécrétoire, etc., etc.
Malheureusement il y a toujours plusieurs fibres qui vibrent et les styles sont composites. Parfois les notes secondaires
vibrent faiblement, faisant en quelque sorte un accompagnement et dans ce cas il est facile de dégager la note dominante.
La difficulté est plus grande quand plusieurs notes vibrent fortement, et à plus forte raison quand tout le clavier est mis en branle énergiquement. Nous montrerons comment on peut arriver à différencier les concerts abdominaux.
Nous avons dit que les troubles abdominaux retentissent sur les grandes fonctions. Parmi ces retentissements, il en est qu’on rencontre à coup sûr, tels sont les répercussions cardiaques des troubles circulatoires, les troubles respiratoires d’origine mécanique, etc. Mais il en est d’autres qui sont contingents et qui dépendent des susceptibilités nucléaires individuelles.
Une excitation à point de départ abdominal peut s’irradier à la périphérie, à la moelle, aux centres nerveux supérieurs.
Il en est de même quand il s’agit d’une réverbération humorale. Un certain nombre de centres sont intéressés et tandis que certains noyaux sont réfractaires, il en est qui réagissent violemment. Les susceptibilités nucléaires entrent ici en jeu.
Chaque individu a ses sensibilisations spéciales qui diffèrent de celles qu’on observe chez un autre sujet. Ex. : Un malade qui souffre de l’oreille, dont l’innervation a des connexions avec le noyau de la VIIIe paire qui est le noyau du vertige fera facilement du vertige d’irradiation. Un autre malade présentant des troubles du glosso-pharyngien qui est le nerf de la nausée fera de préférence des nausées.
Les manifestations à distance sont encore influencées indépendamment de la loi de Lasègue par l’organe dans lequel se produisent les troubles primitifs. Ex. : Les troubles gastriques ont une mimique cervico-faciale, tandis que les troubles du côlon flottant ont une mimique génitale (érection, saillies clitoridiennes). Ce fait permet dans une certaine mesure de distinguer les affres siégeant dans les parties antérieures du tube digestif de celles qui siègent dans les parties opposées.
Ce qui précède montre que chaque crise a une physionomie spéciale. L’aphorisme de Landouzy : « Il n’y a pas de maladie, il n’y a que des malades », s’applique étroitement aux crises abdominales. On ne peut saisir l’étendue des déviations fonctionnelles qu’en suivant physio-pathologiquement le film qui se déroule. Indépendamment des susceptibilités nucléaires, il a des complications multiples et variées. Une crise gastrique peut s’accompagner de stase intestinale et celle-ci se compliquer d’un syndrome urinaire. De plus, les syndromes parasites peuvent s’implanter après la cessation de la crise qui leur a donné naissance. Nous avons vu maintes fois après la suppression d’une stase abdominale persister des troubles qui étaient liés à la rétention d’urine et qui étaient apparus sous l’influence de la stase.
Pour toutes ces raisons on conçoit qu’il ne soit pas possible de faire entrer une crise déterminée dans un cadre préparé à l’avance.
La scène se déroule dans un milieu vivant et se modifie d’un instant à l’autre. Il y a plus de tableaux cliniques que de cadres car il n’y a pas deux crises absolument superposables. Les descriptions synthétiques sont anti-cliniques. Ce sont des clichés .qui peuvent être parfaits considérés isolément, mais qui perdent toute signification du fait de leur superposition. Ce qu’il faut au clinicien ce n’est pas de la photographie, mais plutôt de la cinématographie qui seule pourra lui donner une idée des contingences évolutives et du sens de la crise. C’est la raison pour laquelle nous accompagnons chaque question d’un certain nombre d’observations propres à montrer qu’autour du noyau fondamental de la crise peuvent évoluer des manifestations extrêmement variées.
Le diagnostic des affres abdominales a été l’objet de soins particuliers. Nous avons imaginé différents procédés qui rendront des services à ceux qui voudront les utiliser. Nous envisageons l’étiologie et la prophylaxie sous un angle que nous avons déjà esquissé et nous exposerons ce point particulier en détail dans le cours de cet ouvrage.
En matière de thérapeutique nous n’apportons pas de médicaments nouveaux estimant que la pharmacopée actuelle est riche à nous embarrasser pour le choix quand nous avons des indications précises à remplir.
L’ampleur de la tâche que nous avons assumée nous incline à compter sur la bienveillance de nos confrères au jugement desquels nous soumettons ce travail né de la clinique et destiné aux cliniciens.


Table des Matières


PRÉFACE.
AVANT-PROPOS.
PREMIÈRE PARTIE - SÉMÉIOLOGIE SPÉCIALE.

Dans toute crise abdominale on peut distinguer des éléments ressortissant à la mimique, des éléments audibles et des éléments chiffrés en langage physiopathologique. Pour la commodité de l’exposition, nous distinguerons dans chaque crise une partie mimée, une partie audible et une partie chiffrée. Nous allons examiner successivement la séméiologie de chacune de ces parties.

Chapitre I. — PARTIE MIMÉE.
Principales manifestations de la partie mimée.
Pathogénie des gestes et des attitudes.
Gestes et attitudes involontaires.
  Myoclonies ou clonies. Spasmes. Contractures. Tétanie. Convulsions. Coma. Tremblements. Parésie. Troubles psychiques. Phénomènes vertigineux.
Pathogénie des gestes et attitudes involontaires.
  Irradiations vagales. Titubation. Illusion d’espace. Angoisse et anxiété. Irradiations par la voie du sympathique. Réverbérations. Poisons exogènes. Poisons endogènes. Nausée. Eructations. Régurgitations. Vomissement.
Chapitre II. - PARTIE AUDIBLE.
Bruits d’origine tubaire
Dynamique tubaire
  Mouvements passifs. Mouvements actifs. Phénomène d’Exner.
Contenu intestinal.
Bruits d’origine intestinale.
  Borborygmes. Bruits de spasme ou de distension. Bruits de clapotage. Bruits de claquement. Bruits de chasse d’eau.
Bruits péritonéaux
Bruits pariétaux.
Projection des viscères sur la paroi abdominale.
Particularités physiopathologiques du tube digestif.
Pratique de l’auscultation abdominale.
Bruits anormaux perçus à distance
Chapitre III. — PARTIE CHIFFRÉE.
Sécrétion salivaire.
  Physiologie normale. Terminologie.
Fonction circulatoire.
  Pouls artériel. Extrasystole. Réflexe oto-cardiaque. Action de l’atropine sur le vague. Bradycardie. Tachycardie. Types de pouls. Veine jugulaire. Circulation périphérique. Circulation capillaire. Examen microscopique du sang.
Fonction respiratoire.
L’œil intestinal.
Sécrétion urinaire.
Evacuations alvines.
  Diarrhée. Constipation. Ségrégas d’ægagropiles. Lingots stercoraux.
Thermogénèse.
  Température et mouvements respiratoires, cardiaques. Température centrale et périphérique.
Sécrétion sudorale.
Inspection de l’abdomen.
Météorisme.
De l’exploration rectale.
  Signe du bras et de l’anus.
Réflectivité au cours des coliques.
  Harmoniques cérébro-spinaux. Harmoniques sympathiques. Réflectivité gastrique. Réflectivité hépatique. Réflectivité cardiaque. Réflectivité pré-solaire. Réflectivité duodénale. Réflectivité pancréatique et splénique. Réflectivité mésentérique antérieure. Réflectivité mésentérique postérieure. Réflectivité aortique.
Interprétation des résultats fournis par la réflectivité.
Conclusion

DEUXIÈME PARTIE - ÉTIOLOGIE, PATHOGÉNIE ET PROPHYLAXIE GÉNÉRALES.

L’étiologie est la clef de voûte de la prophylaxie et la pierre angulaire du traitement. La mortalité pour coliques est tellement importante qu’il est permis de penser que l’insuccès de la prophylaxie est lié à l’insuffisance des notions étiologiques. La prophylaxie vaut ce que vaut l’étiologie et sans étiologie vraie, il n’est pas de thérapeutique rationnelle, si on se place au point de vue qui considère la thérapeutique comme étant la pathogénie retournée.

Généralités.
1°) Des causes amorçantes.
  Causes agissant directement sur l’estomac. Causes agissant sur l’intestin. Organopathies. Synergies morbides à point de départ digestif. Synergies morbides à point de départ en dehors du tube digestif. Auto-intoxication gastro-intestinale.
2°) Étincelles ou causes occasionnelles.
Atmosphère. Aliments. Boissons. Travail. Conclusion.
3°) Études des signes à l’aide desquels on peut reconnaître les amorcés.
Aérophagie. Gastropathes. Troubles hépatiques. Entéropathes. Artérioscléreux. Rénaux. Aortiques. Cardiaques. Ptôses. Auto-intoxiqués. Vésicaux. Névrosés. Helminthiasiques. 

TROISIÈME PARTIE - LES SYNDROMES ABDOMINAUX ET LES CRISES ABDOMINALES.

Les ouvrages parus jusqu’à ce jour classent les coliques en se basant sur l’étiologie et sur les lésions. On trouve en effet les crises abdominales décrites sous les rubriques de « colique de tic », « coliques de faim », « coliques d’eau », « coliques d’indigestion par surcharge », « coliques de congestion intestinale », ou coliques de vol vulus ou d’étranglement. Sans doute cette façon de procéder présente-t-elle quelques avantages, mais elle a l’inconvénient de ne pas être clinique, car auprès du malade, on n’a pas toujours la notion étiologique et alors même qu’on connaîtrait la cause on n’aurait pas les éléments voulus pour sauver le malade, car une même cause peut produire des effets différents. Les coliques de sable offrent une éclatante confirmation de cette manière de voir.

Généralités.
Les névroses digestives.
  Réflexe oto-cardiaque. Syndrome sympathicotonique. Syndrome vagotonique. Névroses paradoxales. Complications. Étiologie. Traitement. Observations de coliques nerveuses.
Coliques de sable. Sablose.
  Étiologie. Symptomatologie.
Syndromes gastriques.
  Gastralgie. Coliques de faim. Dyspepsies. Indigestion gastrique. Déchirure de l’estomac. Hernie diaphragmatique.
Syndromes intestinaux.
  Coliques d’eau. Crises aérophagies. Indigestion intestinale. Obstruction intestinale. Occlusion intestinale (Volvulus. Invagination).
Crises vasculaires.
  Crises vaso-motrices. Crises d’origine mécanique. Crises d’origine thrombo-embolique. Diagnostic différentiel des crises vasculaires.
Coliques urinaires.
Coliques vermineuses.
Péritonite et septicémie péritonéale.
Diagnostic général des crises abdominales.
  Protocole d’examen d’un cheval à coliques. Tableau analytique.
Pronostic général des crises abdominales.
Thérapeutique générale des crises abdominales.
  1°) Action médicamenteuse.
   a) Médicaments.
   b) Médications générales.
   c) Médications particulières.
  2°) Traitement prophylactique.
   Prophylaxie rationnelle.
   Prophylaxie coercitive.

TABLE DES FIGURES.


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