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L’ostéopathe magazine n° 27

lundi 25 mars 2019 par L’Ostéopathe magazine

Édito : Créer, c’est résister ! (1)

Notre monde est agité. Des attentats ici-bas, des migrants par en dedans, de la terreur par ailleurs… Que faire ? D’abord combattre l’idée reçue de l’existence d’un sanctuaire que serait notre France natale ou d’adoption.
Puis être sincère pour comprendre les causes profondes des malheurs qui agitent notre planète.
Pas de leçon dans ces mots mais quelques réflexions figées dans les mots de l’émotion.
Lors de la rédaction de ce numéro spécial sur les fascias, je n’ai pu m’empêcher de trouver des similitudes entre l’univers des fascias et notre monde. Où ? Dans leurs limites respectives. Les limites de notre monde avec ses frontières et les limites anatomiques que la médecine attribue aux fascias. Leur point commun : ces barrières sont abstraites. Elles sont une conception réductionniste de notre espace. Intérieur pour les fascias, extérieur pour les hommes. Et si nous appliquions à nous-mêmes ce cher concept de globalité qui nous paraît si évident lorsqu’il s’agit de traiter des patients. Ignorer une douleur locale aura des conséquences sur d’autres parties de son corps. N’en serait-il pas de même avec tous les conflits armés dans le monde qui sont autant de zones inflammatoires pour notre planète ? Et quand vous pensez aux migrants, ne voyez-vous pas des restrictions de mobilité ?
En étudiant les fascias, on lève des barrières avec affirmation. On inscrit la continuité tissulaire dans nos doigts et nos esprits se libèrent des frontières anatomiques et structurelles. Pourquoi ne pas lever d’autres frontières avec une conscience élargie, de notre environnement et de notre humanité ? 
Et à l’image d’un des principes de l’ostéopathie, celui d’auto-guérison, nous avons les ressources en chacun d’entre nous pour soigner notre monde. Rappelons également le concept clé du vieux bonhomme (2) à la barbichette bien pendue : « la structure gouverne la fonction ». Il nous appartient de restructurer ce monde pour qu’il fonctionne de nouveau.

Et si être Stillien aujourd’hui, c’était contribuer à cette homéostasie mondiale…

Reza Redjem-Chibane,
Rédacteur en chef et responsable de la publication.
(1) citation de Gille Deleuze, philosophe.
(2) en référence à Andrew Taylor Still, le fondateur de l’ostéopathie

Actualités – Rencontres

Collaboration interprofessionnelle en ostéopathie pédiatrique : mode d’emploi

Rendez-vous 2015 était la première conférence mondiale sur l’ostéopathie pédiatrique et la collaboration interprofessionnelle. Elle s’est déroulée à Montréal du 24 au 26 septembre. Avec 55 conférenciers issus de 11 pays différents, 25 conférences et 26 ateliers, l’objectif des organisateurs a été atteint.
Un reportage réalisé par Elise Bouyssou, ostéopathe DO à la maternité du Centre Hospitalier Jean Leclaire à Sarlat (France).

Cette conférence mondiale était organisée par Ostéopathie Québec (OQ), la principale association professionnelle d’ostéopathes au Canada. Alain Bouchard, principal organisateur de Rendez-vous 2015 s’était fixé comme objectif de réunir les meilleures expertises mondiales en ostéopathie pédiatrique. Résultat : 55 conférenciers issus de 11 pays différents, 25 conférences et 26 ateliers ont fait de cette manifestation un événement inédit en ostéopathie.
À noter qu’OQ a profité de l’occasion pour inviter l’OIA (Osteopathic International Alliance) à tenir sa réunion annuelle dans le même lieu. Le Canada a en effet récemment intégré l’OIA. L’ostéopathie, bien qu’enseignée depuis 35 ans au Québec, est aujourd’hui à la veille de la création d’un ordre professionnel. Elle sera alors reconnue comme une profession indépendante. C’est pourquoi les problématiques de la communication et du travail interprofessionnel ont été placées au coeur des conférences. Les professionnels impliqués dans la prise en charge de l’enfant sont en effet nombreux : pédiatre, sage-femme, médecin de famille, orthophoniste, ergothérapeute, enseignant, etc. Comment l’ostéopathie peut-elle se positionner intelligemment pour améliorer la prise en charge de l’enfant ? 

Dossier Fascias : De la recherche fondamentale à la pratique clinique

Ils sont partout. On les décrit parfois avec précision, d’autres fois on préfère les contours indéfinis pour illustrer une continuité tissulaire et justifier un intérêt clinique. C’est un univers à part entière qui révèle des secrets que des scientifiques et thérapeutes de tout bord tentent de mettre à jour. De la sensibilité à la douleur, de l’introception à la proprioception, les fascias s’expriment à travers la voix de ces chercheurs du monde entier. Et ils ont beaucoup de choses à vous dire. A bons entendeurs !

Métier - Enquête - Recherche fondamentale et applications cliniques

Que les fascias soient avec vous !
Les fascias, vous les manipulez tous les jours. Vous connaissez leur intérêt clinique. Mais ce tissu révèle encore plus de secrets et ils sont nombreux scientifiques, anatomistes, thérapeutes, etc. à étudier en profondeur ce tissu longtemps considéré comme supoerficiel et de remplissange. Qu’ont-ils découverts ?
Une enquête coordonnée par Reza Redjem-Chibane,

Lors du 4’ congrès international de recherche sur les fascias, l’occasion était trop belle de voir réunies les meilleures expertises en cette matière tissulaire pour ne pas vous proposer un dossier spécial sur les fascias. À Reston en Virgine (États-Unis), en banlieue de Washington, L’ostéopathe magazine était présent du 18 au 20 septembre 2015 parmi les 1 000 personnes venues assister à des conférences, des communications orales et des présentations de posters. La rigueur scientifique étant de rigueur et de la recherche fondamentale à la pratique clinique, les fascias ont été abordés sous toutes leurs formes.

:La double définition des fascias dissécables et systémiques

Synthèse de l’intervention de Carla Stecco lors du 4e Fascia Research Congress à Washington, réalisé par Chloé Hiriart, Ostéopathe DO.

Le fascia est associé à beaucoup d’autres éléments. Distinguer sesNpropriétés propres peut s’avérer difficile. Pourtant, le définir est primordial pour rassembler les experts de différentes disciplines autour de son étude. Comment mettre en place une telle définition ?
Le terme fascia est utilisé à tort et à travers. On lui donne de nombreuses significations, de nombreuses propriétés, voire même, des structures très différentes. Lors des dernières années, un large débat sur la terminologie du mot fascia a été lancé. Les articles sur ce sujet ont été publiés dans le Journal of Bodywork and Movement Therapies. Ils révèlent les différents points de vue des professions qui s’intéressent aux fascias. Des thérapeutes, ostéopathes, chiropraticiens, médecins, etc. aux chercheurs en sciences fondamentales …

Le fascia l’organe le plus sensoriel

Synthèse de l’intervention de Robert Schleip lors du 4e Fascia Research Congress à Washington, réalisé par Christian Courraud, Psychopédagogue et chercheur au CERAP

Le système fascial comporte un réseau extrêmement richede terminaisons nerveuses sensitives. C’est un organe de la proprioception qui participe aussi à l’intéroception. Lesaltérations du fascia sont donc susceptibles d’entraîner des troubles de la sensibilité corporelle qui se manifestent dans certaines pathologies somatiques.
Le fascia est aujourd’hui considéré comme l’organe sensoriel le plus important et le plus étendu du corps humain. Une revue de la littérature (Barty et al, 2012) confirme l’existence de cette sensibilité fasciale : sur 21 articles retenus, 20 rapportent la présence de nerfs dans le fascia, tous ont identifié la présence de nerfs non myélinisés et seules 4 études, les plus récentes, ont montré la présence de terminaisons nerveuses dans le fascia lui-même. Il y a ainsi au moins 10 000 terminaisons sensitives par membre se terminant dans les fascias. La plupart étant sensibles à la tension.

Anatomie fonctionnelle : les fascias au coeur du mouvement

Synthèse de l’intervention de Can Yücesoy lors du 4e Fascia Research Congress à Washington, réalisé par Anne Lieutaud, professeur en psychopédagogie interactive

Le muscle est généralement considéré comme le moteur du mouvement et les différents muscles sont décrits comme des entités anatomiques distinctes. Le fascia, quant à lui, est un organe de soutien. Mais la relation entre muscles et fascias est plus complexe qu’il n’y paraît. Quelle est la nature de cette interconnexion ?
Il est très difficile de scinder le fascia en sous-unités descriptibles séparément. Même en termes de fonctionnement, considérer le fascia avec des distinctions anatomiques auxquelles seraient attribués des rôles définis selon la sous-unité considérée est susceptible d’être insuffisant pour comprendre le mouvement et la stabilité articulaire.

Le parentendon talon d’Achille des tendinopathies

Synthèse de l’intervention d’Antonio Stecco lors du 4e Fascia Research Congress à Washington, réalisé par Christian Courraud, Formateur en fasciathérapie, Psychopédagogue et chercheur au CERAP.

Les douleurs dues aux tendinopathies ne viendraient pas toujours des tendons … Quelle serait donc leur origine ? Et quelles orientations thérapeutiques envisager pour éviter leur récidive ?
Concernant les tendinopathies, des décalages entre symptômes (douleur perçue) et imagerie médicale (dommages tissulaires) ont été mis en évidence (Van Sterkenburg et Van Dijk, 2011). Ainsi, 34 % des tendons asymptomatiques montrent des changements histopathologiques. La douleur ne proviendrait donc probablement pas du tendon chez la majorité des patients …

Fluidifier les fascias pour lutter contre la spasticité

Synthèse de l’intervention de Preeti Raghavan lors du 4e Fascia Research Congress à Washington, réalisé par Chloé Hiriart, Ostéopathe DO.

Redonner de la fluidité aux fascias contribuerait à lutter contre la spacicité qui touche les personnes victimes d’AVC. Par des injections d’acide hyaluronique, il est possible de « lubrifier » les fascias. Quel est le mécanisme d’action mis en jeu ? Les manipulations favoriseraient encore l’action de l’acide hyaluronique… Comment ?
Les victimes d’AVC sont de plus en plus jeunes et en 2013, Krishnamurthi dans The Lancet Global Health a estimé qu’une personne sur six sera touchée dans sa vie par un AVC. La spacicité est un des symptômes les plus récurrents chez les jeunes survivants à un AVC et l’ostéopathe à un rôle très important à jouer dans la prise en charge de cette pathologie extrêmement invalidante pour le patient …

Continuité tissulaire : Les fascias chefs d’orchestre du mouvement embryologique

Synthèse de l’intervention de Michael Schuenke lors du 4e Fascia Research Congress à Washington, réalisé par Christian Courraud, Formateur en fasciathérapie, Psychopédagogue et chercheur au CERAP.

Comment expliquer l’interpénétration des fascias avec les muscles et les autres tissus du corps humain ? L’embryologie apporte des réponses et nous permet sz découvrir quel rôle fondamental jouent les fascias dans le développement du tissu musculaire.
Les fascias trouvent leur origine commune dans l’un des trois feuillets embryologiques du corps humain : le mésoderme (ou mésoblaste). La continuité fasciale est l’expression de cette origine embryologique commune. Toutefois, lors du développement foetal, le mésenchyme dérivé du mésoderme semble jouer un rôle essentiel dans la chimiotaxie et dans l’orientation de l’organogénèse. En particulier lors de la formation des muscles squelettiques.

Chirurgie des tendons : Des adaptations surprenantes

Synthèse de l’intervention de Peter Huuing lors du 4e Fascia Research Congress à Washington, réalisé par Christian Courraud, Formateur en fasciathérapie, Psychopédagogue et chercheur au CERAP.

Une des solutions pour lutter contre la spacicité est le transfert de tendon par la chirurgie. Quelles conséquences sur la récuération des propriétés musculaires et sur la transmission de la force myofasciale ? Une étude réaisée sur des rats révèle des résultats surprenants.
Pour atténuer les effets de la spasticité musculaire sur les amplitudes articulaires extrêmes, la chirurgie propose des transferts de tendon. Si le résultat de la chirurgie peut être évalué par la récupération d’une position articulaire non extrême, on sait en revanche peu de choses concernant les effets de ce type de chirurgie sur la récupération des propriétés musculaires et sur la transmission de la force myofasciale. Ainsi que sur les processus d’adaptation qui s’opèrent dans le muscle et le tendon transféré. À partir d’expérimentations animales, Peter Huijing a tenté de mieux comprendre ces aspecis fonctionnels d’une importance capitale pour le chirurgien, mais aussi pour les cliniciens et les chercheurs du mouvement.

Lombalgie : Fascias et douleur dos à dos

Synthèse de l’intervention d’Andreas Schilder lors du 4e Fascia Research Congress à Washington, réalisé par Cyril Dupuis, Kinésithérapeute, enseignant en thérapie manuelle des fascias, titulaire d’un master (2), membre fondateur de la Fascia Research Society et assistant chercheur au CERAP

Si les fascias sont richement innervés, quelle est leur part dans le ressenti de la douleur, notamment dans les lombalgies chroniques. Est-elle plus ou moins élevée que dans le muscle et comment irradie-t-elle ? Varie-t-elle d’un facia à l’autre ?
Des publications de plus en plus nombreuses mettent en évidence l’implication du fascia thoracolombaire dans les lombalgies non spécifiques. L’existence de fibres nociceptives dans le fascia suggère que celui-ci participe au développement et/ou au maintien de la douleur. D’autre part, il a également été observé une diminution des glissements des différents plans du fascia thoracolombaire dans les lombalgies chroniques. Pour mieux comprendre la relation entre les fascias et la douleur, Andreas Schilder a créé des douleurs expérimentales chez des sujets adultes de deux manières différentes : par injection de solution saline hypertonique et par stimulation électrique à haute fréquence avec électrodes internes.

Innervation du fascia thoraco-lombaire : Une preuve qui fait mal !

Synthèse de l’intervention de Siegfred Mense lors du 4e Fascia Research Congress à Washington, réalisé par Chloé Hiriart, Ostéopathe DO.

Comment prouver l’innervation des fascias ? À travers une étude histologique rigoureuse, Siegfried Mense a prouvé l’existence d’un réseau de nerfs et de nocicepteurs dans le fascia thoraco-lombaire. Mais au cours de ses expériences, il a été surpris par une autre découverte...
Des stimulations nociceptives des fascias laissent penser que la douleur peut-être ressentie au niveau des fascias à travers l’importante innervation de ce tissu. Le fascia thoraco-lombaire (r EL) possède une innervation très dense. Le docteur Siegfried Mense a donc logiquement choisi le FTL pour mener des expériences in vivo sur le rat. Avec trois objectifs principaux : 1. Dresser un rapport complet de la présence de nocicepteurs dans le FTL. 2. Identifier les types de fibres nerveuses en présence grâce à des anticorps spécifiques de l’axone ou de la membrane des fibres. 3. Observer les changements d’innervation lorsque le fascia est inflammé.

Le fascia thoracolombaire : Une chambre de pression interne

Synthèse de l’intervention de Andry Vleeming lors du 4e Fascia Research Congress à Washington, réalisé par Cyril Dupuis, Kinésithérapeute, enseignant en thérapie manuelle des fascias, titulaire d’un master (2), membre fondateur de la Fascia Research Society et assistant chercheur au CERAP

Si la stabilistaion du corps humain fait intervenir des chaînes musculaires classiquement décrites, Andry Vleeming décrit une 4e chaîne de stabilisation dans laquelle le fascia thoracolombaire joue un rôle important à travers un modèle original de répartition des forces.
Andry Vleeming nous explique que chez les bipèdes, la région lombaire et les sacro-iliaques sont les lieux de transfert de forces entre le tronc et le sol. La longueur des bras de levier des membres du corps humain nécessite une stabilisation importante de cette région. Celle-ci se fait grâce à la combinaison de forces en compression et de forces en traction. Le bassin est ainsi sanglé en avant par une chaîne croisée formée par les muscles obliques de l’abdomen, le pubis et le muscle court adducteur ; en arrière par une chaîne croisée formée par le muscle grand dorsal, le fascia thoracolombaire (FTL) et le muscle grand fessier. Ces chaînes sont classiquement complétées par une chaîne latérale composée du muscle grand fessier, du tenseur du fascia lata et du tractus ilio-tibial superficiellement ainsi que du ligament sacro-tubéral (grand ligament sacro-sciatique) et du biceps fémoral plus en profondeur. Magazine.

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Nous remercions Reza Redjem-Chibane, Directeur de la Publication, de nous avoir autorisé à présenter L’Ostéopathe Magazine.

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