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La Tenségrité

Jean François Megret
 
mardi 24 février 2009 par vetosteo

REMERCIEMENTS

Ce mémoire "Tenségrité, vers une biomécanique ostéopathique"” est une revue bibliographique sur la tenségrité et ses applications en biologie, assortie de commentaires, sur les plans du concept et de la technique
ostéopathiques. Il regroupe ainsi la plupart des données publiées sur la tenségrité à ce jour, hormis les développements mathématiques, lesquels dépassent bien évidemment le cadre de notre étude.
Il a été réalisé avec l’aide de deux chercheurs, spécialistes reconnus du sujet :
 Sylvie Wendling, Maître de conférences et chercheur au Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique du C.N.R.S. (UPR 70 51), Marseille.
 Vinicius Raducanu, architecte, docteur de l’université, chercheur au Laboratoire de Mécanique et Génie Civil (UMR 5508) et enseignant à l’Ecole d’Architecture du Languedoc-Roussillon, Montpellier II.
Les grands noms actuels de la tenségrité m’ont également apporté leur contribution, par des réponses à mes questions et l’envoi de documents :
 Donald Ingber, Professeur de pathologie, Harvard Medical School, “père” du modèle de “tenségrité cellulaire”
 René Motro, Professeur de Mécanique et Génie Civil, Université de
Montpellier, spécialiste international de la tenségrité en tant que concept architectural et mécanique.
 Stephen Levin, chirurgien orthopédique, ancien Professeur
associé de clinique au Collège de Médecine Ostéopathique de l’Université du Michigan, membre de l’American Society of Biomechanics “père” de la “biotensegrity” ou “tenségrité macroscopique”, appliquée au corps entier.
 Steven Heidemann, Professeur de physiologie, Michigan State University, contradicteur du modèle de tenségrité cellulaire.
Et dans des domaines plus généraux :
 Christian Alexandre, Directeur à l’INSERM (équipe 9901), “Tissus osseux et contraintes mécaniques”, Faculté de Médecine, Saint-Etienne.
 Franz Burny, Professeur à l’Université d’Anderlecht, “Physiopathologie osseuse et biomécanique de l’appareil locomoteur”.
Que tous soient ici remerciés une fois de plus.
Compte tenu des délais de soutenance, il a manqué le petit temps où, laissant l’ouvrage reposer avant de le reprendre en main, j’en aurais certainement remanié le plan, évité quelques erreurs et redondances, mieux précisé objectifs et conclusions.

L’article d’Apostill, couvrant l’essentiel du travail, éclaire, je le souhaite, les propositions.

Une précision au sujet des courbes de charge en “J” qui caractérisent structures de tenségrité et tissus vivants : elles correspondent à des efforts en traction. La rigidité (pente de la courbe) augmente ainsi en fonction de la déformation. En compression, pour les modules de
tenségrité de type octaèdre expansé, le “J” est concave vers le bas, symétrique par rapport à la diagonale, du “J” obtenu en traction. La rigidité décroît donc en fonction de la déformation (ou de la contrainte). Il semble qu’on ne connaisse pas grand chose sur le comportement mécanique en compression des cellules et tissus ; la question reste ouverte.

Conclusions de la communication à la tribune de l’Académie d’Ostéopathie de France 06-12-2003

1.Le modèle de tenségrité, concept innovant, n’intègre pas tous les aspects de la réalité biologique ; il permet de préciser et de prédire certains comportements mécaniques des cellules et des tissus. Il constitue ainsi un modèle architectural et mécanique pertinent pour les systèmes vivants.

2. Pour l’ostéopathie, la tenségrité est une double chance. D’une part, elle redonne une large place à la biomécanique, spécificité de l’ostéopathie, renouant en cela avec ses racines. D’autre part, elle permet d’asseoir certains des concepts de l’ostéopathie sur des bases actualisées, partagées avec la communauté scientifique, et d’instaurer un dialogue entre ostéopathes, architectes, ingénieurs, anatomistes et biomécaniciens.

3. Actuellement, en biologie, les théories réductionnistes marquent le pas : les équations chimiques ne décrivent qu’un aspect des phénomènes, elles ne suffisent pas pour rendre compte de la réalité macroscopique. Le gène, dont la définition précise se cherche encore, a perdu sa place de monarque absolu, nombre d’autres paramètres contrôlant phénotype et hérédité. On assiste à un retour de données d’ordre géométrique, structural et mécanique, de considérations d’ordre hiérarchique, de la prise en compte des niveaux d’organisation. Parallèlement aux recherches cliniques, l’ostéopathie doit ainsi demeurer à l’écoute des débats biologiques contemporains.

4. En tant que discipline biologique et médicale, l’ostéopathie doit maintenant se détourner des raisonnements linéaires. La tenségrité s’apparentant aux systèmes dynamiques complexes (ou chaotiques) ne se conçoit qu’en termes de globalité. La tentation est permanente de réduire le corps à une association de modèles de tenségrité “locaux ”, à un système modulaire hiérarchisé.. Si le corps fonctionne mécaniquement
selon le principe tenségrité, ce ne peut être qu’en totalité. Même les grilles de tenségrité de “dernière génération”, modèles mécaniques simples comparés au vivant, forment des systèmes fort complexes ne pouvant s’étudier en termes d’association de modules ou d’éléments isolables.

5. Sur le plan anatomophysiologique, il reste à montrer comment le geste ostéopathique peut atteindre la cellule, et comment cette information d’ordre macroscopique peut être traduite en termes de réponse cohérente au niveau microscopique. C’est aussi une partie du problème de l’autoguérison.

Sur le plan expérimental, il reste à imaginer des protocoles et trouver
les stigmates adéquats (paramètres biologiques, éléments anatomo-cliniques, ...).haut

CONCLUSION DE LA SOUTENANCE

1.Le modèle de tenségrité, concept innovant, n’intègre pas tous les aspects de la réalité biologique ; il permet de préciser et de prédire certains comportements mécaniques des cellules et des tissus. Il constitue ainsi un modèle architectural et mécanique pertinent pour les systèmes vivants.

2. Pour l’ostéopathie, la tenségrité est une double chance.

D’une part, elle redonne une large place à la biomécanique, spécificité de l’ostéopathie, renouant en cela avec ses racines. D’autre part, elle permet d’asseoir

certains des concepts de l’ostéopathie sur des bases actualisées, partagées avec la communauté scientifique, et d’instaurer un dialogue entre ostéopathes, architectes,

ingénieurs, anatomistes et biomécaniciens.
3. Actuellement, en biologie, les théories réductionnistes marquent le pas : les équations chimiques ne décrivent qu’un

aspect des phénomènes, elles ne suffisent pas pour rendre compte de la réalité macroscopique. Le gène, dont la définition précise se cherche encore, a perdu sa place de

monarque absolu, nombre d’autres paramètres contrôlant phénotype et hérédité. On assiste à un retour de données d’ordre géométrique, structural et mécanique, de

considérations d’ordre hiérarchique, de la prise en compte des niveaux d’organisation. Parallèlement aux recherches cliniques, l’ostéopathie doit ainsi demeurer à l’écoute des débats biologiques contemporains.
4. En tant que discipline biologique et médicale, l’ostéopathie doit maintenant se détourner des raisonnements linéaires. La tenségrité s’apparentant aux systèmes dynamiques complexes (ou chaotiques) ne se conçoit qu’en termes de globalité. La tentation est permanente de réduire le corps à une association de modèles de tenségrité “locaux ”, à un système modulaire hiérarchisé.. Si le corps fonctionne mécaniquement selon le principe

tenségrité, ce ne peut être qu’en totalité. Même les grilles de tenségrité de “dernière génération”, modèles mécaniques simples comparés au vivant, forment

des systèmes fort complexes ne pouvant s’étudier en termes d’association de modules ou d’éléments isolables.

5. Sur le plan anatomophysiologique, il reste à montrer comment le geste ostéopathique peut atteindre la cellule, et comment cette information d’ordre macroscopique peut être traduite en termes de réponse cohérente au niveau microscopique. C’est aussi une partie du problème de l’autoguérison.
Sur le plan expérimental, il reste à imaginer des protocoles et trouver les stigmates adéquats (paramètres biologiques, éléments anatomo-cliniques, ...).

jfmegret@free.fr

RESUME

La tenségrité, principe structural novateur, a fait l’objet d’applications dans les domaines de labiomécanique et de la thérapeutique. Il importait de présenter ces résultats et de prolonger la réflexion dans une optique ostéopathique.
Présence d’éléments disjoints en compression au sein d’une tension continue, auto équilibre stable et indépendance vis-à-vis de la gravité caractérisent les systèmes de tenségrité. Les notions d’autocontrainte et
de comportement non-linéaire sont essentielles.
A l’échelle microscopique, le rapport entre la structure (matrice extracellulaire, intégrines et cytosquelette) et la fonction (métabolisme,
morphogenèse) repose sur la tenségrité. L’équilibre des forces
contrôle et régule la vie cellulaire. Le rôle de la matrice extracellulaire (fascias) est central dans les processus physiologiques et pathologiques.
A l’échelle macroscopique, plusieurs structures anatomiques (sacrum, épaule, rachis et système crâniosacré) forment des systèmes de tenségrité. La notion de hiérarchie des systèmes est soulignée, les fascias
constituant un méta-niveau intégrateur.

L’hypothèse d’un fonctionnement du corps entier selon la tenségrité
est abordée.
Le rôle de la gravité comme facteur de stabilité et agent étiologique est
examiné. Le modèle de tenségrité permet de préciser la notion de mouvement mineur, le principe des tests ostéopathiques et le mode d’action de plusieurs techniques correctrices. La pathologie est définie en termes d’états d’autocontrainte. Le tissu matriciel, ou fascia, apparaît de nouveau central en permettant à l’ostéopathe d’accéder au niveau cellulaire, cible ultime de son action. Les propriétés vibratoires des systèmes éclairent le concept de mouvement respiratoire primaire.
La tenségrité ouvre la voie pour une vision biomécanique unitaire, étape essentielle pour la validation des concepts ostéopathiques. La mise en place de protocoles expérimentaux permettrait de prolonger notre
réflexion.

MOTS-CLES ! : tenségrité, ostéopathie, biomécanique, biomécanique cellulaire, fascias, posturologie test ostéopathique, mouvement respiratoire primaire.

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